Le blog de Flora

Par les frimas qui courent... (sanguine, 2010)

4 Décembre 2010, 19:53pm

Publié par Flora

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Trou noir

2 Décembre 2010, 11:45am

Publié par Flora

la-visite-copie-2.jpgJ'ai peur du noir. A la cinquantaine bien sonnée, cela semble risible mais c'est plus fort que moi. Un homme si costaud qu'on lui demanderait plutôt protection! Dans le noir, je redeviens petit garçon de deux ans, effrayé par l'énorme couverture qui m'enveloppe sans laisser passer la moindre lueur.

   Ma mère me punissait en m'enfermant dans un placard étroit. J'étais coincé parmi les balais et le seau, mais l'inconfort me rassurait par leur familiarité : au moins, ils meublaient un tant soit si peu le trou noir dans lequel la colère froide de ma mère me plongeait.

   Il y a longtemps qu'elle n'est plus de ce monde. Cependant, sa silhouette sèche se dresse dans ma mémoire, tel un point d'exclamation menaçant. J'aurais voulu me rendre invisible mais elle me débusquait partout, dans toutes mes cachettes. J'ai passé les années de mon enfance comme un petit animal traqué...

   J'ai beau fouiller ma mémoire, je ne trouve pas trace d'un seul geste de tendresse de sa part. C'est peut-être pour cette raison que j'ai perpétuellement froid : même dans les moments les plus torrides de l'été, un frisson peut me parcourir et je me mets à grelotter de tout mon corps...

   J'ai passé ma jeunesse dans une étrange dualité : d'une part, au moindre toucher, je sursautais et reculais violemment, comme brûlé à vif par le geste inattendu; d'autre part, j'éprouvais un besoin éperdu d'étreintes et de caresses. Difficile de trouver la compagne idéale dans ces conditions. J'y ai mis du temps. Il a fallu pour cela que je voie plus clair dans mon histoire. Il a fallu que je fasse connaissance avec le fantôme de cette inconnue qui avait été ma mère...

   Vous l'avez deviné : j'ai trouvé la clé de mes malheurs dans un petit coffret verrouillé, de couleur lie-de-vin, enfoui derrière les piles de draps sentant la lavande, légèrement jaunis car jamais servi. Ma mère reposait sous une dalle irisée depuis plus d'un an, quand j'ai forcé la serrure avec mon canif.

   "Né de père inconnu..." Sous le livret de famille, une lettre scellée qui n'a pas été dépliée depuis tant d'années... Elle a été écrite à deux mains, en bas de la page, les signatures : Ton père Robert et ta mère Geneviève. Mes grands-parents que je n'ai pas connus. Le texte, court, lapidaire, répudie leur fille unique, car on ne se fait pas violer sans raison... Surtout, en attrapant un bâtard pour déshonorer la famille! Une troisième enveloppe contenait une mèche de mes cheveux dorés. 

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Du calme plat...

30 Novembre 2010, 13:28pm

Publié par Flora

   sommeil.jpgUne connaissance virtuelle que j'appelle familièrement "ma p'tite Leyla"  -  non pas qu'elle soit réellement "petite" à la trentaine mais cet adjectif pallie au manque cruel de diminutifs affectifs dont le français est si avare  -  me pose l'autre jour la question si l'on ne pourrait pas imaginer une vie qui ne serait pas une montagne russe... Moi, du haut de ma sagesse toute relative due à mes titres de grand-mère patentée, lui ai répondu que ce n'était pas souhaitable.

   Du coup, sa question m'a invitée à une réflexion dont je n'ai pas fini le tour. Ma vie, comme celles de nous tous, est faite d'une succession de hauts et de bas. Des contraintes, des contentieux à régler, des obstacles à surmonter, des devoirs à accomplir, imposés par d'autres  -  voire par nous-mêmes  -  dans l'espoir d'apercevoir le bout du tunnel, avec la nette impression que celui-ci s'éloigne au fur et à mesure... Cette plage de repos ou de liberté en point de mire nous fait tellement envie qu'elle nous sert de moteur puissant pour avancer, pour l'atteindre.

   Pour la suite, je ne peux me référer qu'à mes propres sensations. Je suis de ceux qui échafaudent mille projets à la minute (j'exagère!), les gardant sous le coude, se délectant d'imaginer leur réalisation... Du coup, je me dépense tellement à cet exercice qu'il ne me reste plus assez d'énergie pour la finalisation. D'où le report au lendemain de beaucoup de débuts et de continuations. Cruel mais franc constat! Certains diront qu'il vaut mieux avoir des projets sous le coude que de nous demander, dans le désespoir de l'ennui, ce que nous pourrions faire pour meubler la vacuité de notre existence. Je m'accroche parfois à cette consolation.

   De temps à autres, je joue à imaginer le nirvana, ce bonheur suprême que le bouddhisme nous fait miroiter, évacuant tous nos désirs, sources de nos "montagnes russes". Les rares fois où il m'est arrivé de savourer la quiétude, c'était justement grâce à son contraste  avec le passage difficile qui la précédait. Rapidement, l'angoisse point à l'horizon : n'est-ce pas le calme plat qui précède la tempête? Juste pour nous faire baisser la garde et nous surprendre sans défense... Vous devinerez que j'ai du mal avec le "lâcher-prise"...

   Un dernier aspect, à ce stade de ma réflexion sans prétention : un état infini sans désir  -  quelle horreur! Une quiétude sans être bousculée par l'irruption de mes petites-filles dans ma solitude certes habitée, sans une obligation à accomplir même à reculons, j'aurais l'impression d'être remisée par la vie sur une voie de garage, en attendant la sortie définitive, les pieds devant... 

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Bribes de mémoire 77. Être prof de russe en Algérie

24 Novembre 2010, 12:11pm

Publié par Flora

piknik-Szahara.jpgPendant les 2 ans de notre séjour, j'ai enseigné la langue russe dans un établissement pour garçons, le lycée Youghourta de Constantine. Drôle d'aventure pour la jeune prof que j'étais, avec 3 ans d'expérience professionnelle derrière moi, dans un lycée paisible de la province hongroise.

   Nous sommes en 1974. L'indépendance n'a que douze ans, beaucoup de blessures commencent tout juste à cicatriser. Pour moi, la guerre d'Algérie est très abstraite, je n'en ai eu que quelques échos très lointains, très scolaires et peu objectifs. Je comprends rapidement que l'objectivité a du mal à s'imposer, de part et d'autre des protagonistes. Le régime Boumediene se tourne vers le bloc communiste pour lui envoyer des coopérants dans les domaines de l'enseignement, de la médecine, de l'industrie, sans se refuser pour autant la coopération occidentale, dont la France reste majoritaire. Après le retrait des Français, le jeune pays indépendant manque cruellement de cadres et fait un gros effort de formation.

   On enseigne le russe au lycée Youghourta mais curieusement, les cinq jeunes femmes fraîchement sorties de leur fac de Sibérie, spécialisée dans l'enseignement en français des matières scientifiques, à destination des pays francophones, anciennes colonies, sont profs de maths, de chimie, de physique, me laissant en charge la langue russe. J'ai des moitiés de classes (l'autre partie faisant anglais ou allemand) qui regroupent plusieurs niveaux d'âge d'élèves, avec des connaissances très médiocres. Pas étonnant : ils se demandent  -  et me posent aussi la question  -  "Madame, à quoi ça va nous servir?" Difficile à dire. A part une bourse pour des études en URSS, je ne le vois pas. Ils me demandent aussi, plus bizarrement, si le russe que je leur apprends est le même d'un bout à l'autre du pays, si l'on se fait comprendre avec les mots que je leur enseigne? J'ai saisi plus tard le sens de la question : l'arabe littéraire que l'on apprend à l'école se heurte aux nombreux dialectes du vaste pays et ils me disent que le journal est souvent lu par un "initié" qui le "traduit" pour les autres... Je les rassure : "mon" russe est le même pour tout le monde!

   Mes élèves ont entre 15 et 20 ans. Moi, quelques années de plus. Ils ont du mal à se plier à l'autorité féminine. La plupart de mes jeunes collègues russes craquent en cours d'année, rapatriées sanitaires... Idéologiquement, elles ont été préparées à beaucoup de choses, mais pas à l'hostilité, aux moqueries des élèves qui raillent leur accent parfois incompréhensible. Les cris, l'autorité braquée sont hautement déconseillés, contre-productifs. Ma curiosité insatiable envers l'humain, son originalité me vient en aide. J'ai envie de les découvrir, de les déchiffrer. En dehors de tenter de leur communiquer un peu de plaisir à apprendre cette langue si difficile, si éloignée de leur culture, je discute beaucoup avec eux. La liberté, l'égalité de la femme algérienne n'existe que sur papier, et encore... Cela génère des discussions  fort intéressantes avec mes grands élèves qui se préparent à la vie adulte, qui me font part de leurs rêves... 

* photo prise dans le Sahara (mon beau-père, Gilbert et moi)

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Attila József (1905-1937) : Ode (Óda)

22 Novembre 2010, 10:56am

Publié par Flora

ja.jpgTexte magnifique, magistral, total, écrit en 1933. Mon préféré avec "Le long du Danube" (A Dunánál"), né en 1936. J'ai longtemps hésité   -  et j'hésite encore  -  à le publier sur mon blog. Très long, on ne peut tout mettre à la fois avec sa version originale. Le couper  -  c'est le défigurer. Il se compose pourtant de plusieurs parties distinctes, à la manière d'une symphonie qui part en douceur, monte en crescendo hallucinant pour s'apaiser de nouveau à la fin. Je crois que je vais suivre les parties distinguées par A. József lui-même. Traduction : Jean Rousselot

 

ODE

1.

Me voici sur ce rocher scintillant...

La brise légère

Du jeune été s'élève de la terre

Comme la chaleur d'un souper charmant.

J'habitue mon coeur au silence, et vraiment

Ce n'est pas très difficile...

Ce qui s'est évanoui se rassemble autour de moi,

Ma tête s'incline et mes doigts

S'abandonnent, dociles.

 

Je contemple la crinière des monts.

Chaque fleur frissonne

Fait vibrer l'éclat de ton front.

Sur la route, personne, personne...

Je vois ta robe

Flotter au vent ;

Sous les frêles branches,

Je vois ta chevelure qui se penche

Et de tes seins le doux tressaillement ;

Puis, de la rivière Szinva, qui va courant,

Je vois de nouveau surgir

Sur les petits galets de tes dents

Un féerique sourire.

 

ÓDA

1.

Itt ülök a csillámló sziklafalon.

Az ifju nyár 

könnyű szellője, mint egy kedves 

vacsora melege száll.

 

Szoktatom szívemet a csendhez.

Nem oly nehéz -  

idesereglik, ami tovatűnt,

a fej lehajlik és lecsüng

a kéz.

 

Nézem a hegyek sörényét  -

homlokod fényét

villantja minden levél.

Az úton senki, senki,

látom, hogy meglebbenti

szoknyád a szél.

És a törékeny lombok alatt

látom előrebiccenni hajad,

megrezzenni lágy emlőidet és

-  amint elfut a Szinva-patak  -

ím újra látom, hogy fakad

a kerek fehér köveken,

fogaidon a tündér nevetés.

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Oeuvre de Gilbert * Le déchant (roman, extrait)

20 Novembre 2010, 10:30am

Publié par Flora

Le-Dechant.jpgCurieusement, pour La Mer, jamais sa fantaisie ne l'aiguille vers des paysages marins ou des évocations liquides. Peut-être parce que l'oeuvre est née au coeur de la Bourgogne. La chambre sort de la mémoire en infimes accessoires : inégalités du parquet, fissure tel un profil au nez droit et au menton aigu, angle plus sombre au-dessus de la porte, fraîcheur de fin d'automne, odeur d'imprimerie. Les harpes, la trompette, le cor anglais installent les éléments, puis le hautbois et le violon que l'orchestre accompagne en une brusque grimpée.

   Sur la fenêtre peinte, à laquelle Isabelle fait face, les pans de popeline noire font place à un rideau blanc rehaussé de broderies beiges au point de croix et le bureau dispose ses objets, sous-main marron, boîte de crayons, règle métallique, coupe-papier au manche en forme de palme, pile de feuilles vierges et dossiers empilés, les étiquettes sur les tranches. Christian était ennemi du désordre.   

A l'appel de la flûte, le soleil bas frappe les étagères en un rayon inexorable. Les violoncelles glissent sur les alignements. Les cuivres déploient leur majesté aromatique. Les murs se tendent d'un papier vert pomme, espace promis à un entrecroisement de lignes grises. Dans un de ces panneaux se découpe la porte, peinte de la couleur des segments qui referment l'horizon. Du plafond descend l'abat-jour de paille. Sur un plancher se tissent dix-huit cercles de laine, dans tous les tons de brun, qu'interceptent des losanges bleus. Derrière son dos, se matérialise un lit, draps soigneusement pliés, couverture et oreiller volumineux à en devenir indécent. Les Fleurs du Mal veillent sur la table de nuit. (...)

extrait du roman Le Déchant, éditions Nestiveqnen 2005

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Attente 2.

18 Novembre 2010, 17:54pm

Publié par Flora

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Portrait d'Eduardo Manet (encre et pierre noire, 2004)

16 Novembre 2010, 11:53am

Publié par Flora

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Encore une belle rencontre, pour le dossier de notre revue "Hauteurs". Nous avons soigneusement préparé l'entretien, ayant lu et relu les oeuvres romanesques et théâtrales  de Manet. Volubile, chaleureux, l'écrivain nous a donné renez-vous dans un grand hôtel parisien. De la même façon qu'avec Amélie Nothomb, le contact a été pris par une simple lettre, écrite de ma main dans laquelle j'ai exposé notre projet.

Le lendemain, coup de téléphone et un accent cubain inimitable : "Je réponds toujours aux lettres sympathiques"... Depuis, nous échangeons des cartes de voeux...

 

Amelie Nothomb * portrait (2001) pour ceux qui veulent voir le récit de notre rencontre avec Amélie Nothomb...

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Premier baiser

13 Novembre 2010, 16:41pm

Publié par Flora

   Elsa rêvait d'histoires d'amour selon les clichés les plus éculés, puisés dans ses

lectures à l'eau de rose ou dans des films au romantisme échevelé. Elle fantasmait sur des étreintes chastes, suspendues au regard de braise d'un grand brun, façon Gregory Peck, à la bouche sensuelle et aux caresses expertes mais qui s'arrêtaient juste avant la ligne d'arrivée, la préservant de la chute et prolongeant ainsi l'attente délicieuse...

   Le premier baiser a suivi un long chemin chaotique de réticence viscérale et terrorisée. Depuis la bise baveuse de son son petit camarade amoureux de 7 ans, glissant sur sa joue gauche par un brusque mouvement de sa tête, elle a traversé de nombreuses stations de tentatives toujours repoussées. Elle détournait ostensiblement la tête au dernier moment, devant les insistances des lèvres gourmandes et maladroites d'adolescents. Elle fuyait cet acte définitif qui l'engagerait sur la pente de tous les dangers. Elle se voyait en spectatrice, sur le banc du square, avec ce petit étudiant en maths que tout le monde lui enviait, qui enlaçait maladroitement ses épaules de 18 ans et qu'elle repoussait soudain car ses pieds ne touchaient pas terre... Une position ridicule, rendant la situation périlleuse, et le sentiment du ridicule la plongeait toujours dans un désir de sauve-qui-peut.

   Sa résistance a été brisée tardivement, lors d'une de ces soirées d'étudiants, très fréquentes, qui agrègent en troupeaux compacts toutes les jeunes énergies en ébullition, avides de découvertes. C'est le sourire de Richard qui l'a attirée. Des rangées étincelantes de dents parfaites dans un visage ébène : étudiant en médecine, il venait d'Afrique. Elsa a toujours ressenti un appel étrange vers des contrées lointaines, exotiques, vers le mystère de leurs représentants, fuyant tout prévisible, toute réaction attendue. Des barrières linguistiques, loin de constituer un obstacle, supprimaient l'échappée vers un verbiage écran de fumée, mettant les sens en alerte pour des impressions plus perspicaces, tel l'aveugle dont l'attention n'est pas dispersée par des images futiles et qui s'appuie sur une écoute profonde et intime. Assoiffée de surprises, exploratrice sur des terres inconnues, elle se coulait dans les bras de ce géant déterminé, au tempo alangui du premier slow, avec souplesse et harmonie, faisant concorder instinctivement tous leurs mouvements. Le toucher de sa peau tiède et sèche, ses longs doigts aux articulations déliées l'ont aimantée à son corps. Elle a fermé les yeux, et dans un feu nouveau et impérieux, elle s'est abandonnée à ses lèvres dépourvues de toute juvénile hésitation. Cette initiation somme toute banale, l'a précipitée au seuil de l'âge adulte. Il s'agissait maintenant de franchir ce seuil...  

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A propos du 11 novembre...

11 Novembre 2010, 16:14pm

Publié par Flora

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A chacun son armistice... Jusqu'à mes 26 ans, le 11 novembre n'était pas une date fériée. Tout au plus, fêtions-nous officiellement le 7 novembre, anniversaire de la Grande Révolution d'Octobre en Russie. La Hongrie faisant partie des vaincus, en tant que composante de l'Empire Austro-Hongroise, un silence pesant couvrait l'événement. Sous cette chape de plomb, les rancunes tenaces et douloureuses étaient maintenues éveillées comme la braise sous les cendres, par les histoires racontées dans le cercle très privé des soirées en famille. Officiellement, les Roumains, les Slovaques, les Serbes et autres Ukrainiens faisaient partie de la famille communiste, chapeautée par le Grand Aîné l'URSS, tous des frères, mais la légende familiale nous apprenait la Hongrie mutilée par le traité de Versailles, des populations de 2,5 millions de Hongrois subitement minoritaires dans leur pays devenu étranger, d'un trait de plume vengeresse. L'histoire officielle enseignée à l'école ne s'étendait pas beaucoup sur ce fait, recouvrant d'un voile pudique les possibles hostilités.

Dans ma famille, aucun esprit irrédentiste n'était de mise. Chaque génération a eu sa dose de guerre mondiale, la première pour mes grands-pères, la seconde pour mon père. Lorsque j'ai connu Gilbert, nous nous sommes dit que nos parents et grands-parents auraient pu se tirer dessus, et avec un petit jeu d'uchronie, nous ne nous serions jamais rencontrés...

Lesdites légendes familiales ont également ancré en moi la leçon que le petit peuple chair à canon choisit rarement son ennemi : des forces supérieures décident de son sort et lui dictent qui il faut égorger ou par qui se faire égorger par malheur... Mes anciens ont unanimement insisté : leur seul souci a été de rentrer chez eux le plus tôt, le plus indemne possible, avec le sentiment que ceux d'en face souffraient des mêmes maux... Je les ai racontés sur ce blog dans les premiers chapitres de mes "Bribes de mémoire..."

Alors, en ce jour de commémoration, je m'incline devant toutes les victimes des tueries orchestrées au nom des intérêts qui, la plupart du temps, échappent largement à ceux qui en sont les premières victimes impuissantes...

 

 *sur la photo, mes grands-parents paternels avec ma tante, en 1916, mon grand-père en permission

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