Pour ou contre Facebook
Parfois - souvent - constatant le caractère chronophage de Facebook, je me dis avec regret et culpabilité: Tout ce que je pourrais faire pendant ce temps cher et volatile que je passe scotchée sur un écran qui, de surcroît, esquinte mes yeux!... Excédée des bêtises obscures qui y circulent en condensé, je m'enfuis - pour y revenir plus tard, "ventousée" par le flot ininterrompu des millions d'images et d'informations qui défilent sans répit.
Alors, un petit bilan s'impose: je suis tentée de mettre dans la balance le pour et le contre de ma présence sur Facebook, depuis septembre 2011. Je ne serais, d'ailleurs, pas une vraie Balance sans cette tentation...
N'empêche, heureusement que la blogosphère survit encore face à cette concurrence impitoyable!
Contre: son caractère superficiel imposé par la rapidité du flux. Cela mène à la domination de l'image sur le texte: par un clic instantané, vous envoyez une photo avec une phrase de com', sans fatiguer le cerveau déjà tant sollicité de votre visiteur, rivé sur son portable, partout, dans chaque minuscule creux de la journée et de la nuit - Facebook ne dort jamais! Inutile de vous lancer dans des raisonnements construits: la vue même d'un flot de mots fera fuir la plupart de "visionneurs" pressés! Et même vos commentaires vous sont préparés: vous n'avez qu'à cliquer (ou pas) sur un "like" ou un "partager"; mieux encore: les "émoticones" reflèteront vos sentiments, riront ou pleureront pour vous!
Les gourous de tous poils, dégoulinant de bons sentiments vous dispensent leurs conseils, censés de vous guider sur le chemin du bonheur, à grand renfort de paysages, de natures-mortes ou de chatons à noeud-noeud... Je les fuis mais s'ils font du bien à quelqu'un, pourquoi pas? Je ne juge surtout pas les gens qui souffrent et qui y trouvent du réconfort. Par contre, j'ai horreur des messages qui distillent des contre-vérités ou faux espoirs dans la tête des gens démunis...
Les selfies... Le regard pénétrant devant le miroir de sa salle-de-bains, dévoilant son intimité aguichante, la photo du couple, doublée de déclarations énamourées, invitant le monde entier d'être témoin de ses effusions me font fuir également.
Que reste-t-il?
Pour: retrouver son passé, avec des amis perdus dans le gouffre des décennies et des distances, d'anciens élèves dont la réapparition sous forme de grands-parents vous plonge dans la réalité des choses... Mais la nostalgie a un goût doux-amer... Je privilégie sa douceur. Et les mots de mes anciens élèves ou collègues et amis me donnent une pêche incroyable! Je partage un peu leur quotidien, leurs soucis ou leurs voyages et nos souvenirs communs. La vie, quoi.
Dans le flots des informations, j'ai accès à des documents que je ne pourrais pas consulter autrement. Trier ensuite, faisant la part des choses est très stimulant.
Il y a la découverte de personnes qui resteront virtuelles, la plupart du temps. Elles s'avèrent souvent de vrais amis, avec la distance, certes, mais de vrais sentiments d'amitié. (Serais-je une indécrottable romantique, comme disait Patrick?) Leur petit mot de com' ou même un léger "like" au passage me réchauffe le coeur, comme un signe de la main...