Du bonheur de chanter
Bientôt, nous en aurons terminé avec le mois de mars. Affolant! Comment faire, pour ralentir la course effrénée du temps?... Le soleil nous gâte depuis au moins deux semaines. Je sens que ce printemps exceptionnel touche bientôt à sa fin, que le matin, en remontant mes volets, je ne serai plus éblouie par les rayons intenses mais je replongerai dans la mélancolie humide de la grisaille, celle des nuages lourds qui défilent ou qui stagnent, inamovibles pendant des semaines. "La terre a besoin d'eau", nous consolons-nous depuis une éternité.
Je scrute les nouvelles, celles de la guerre et celles des élections bizarres, en Hongrie comme ici. Les deux me touchent, me déçoivent, m'inquiètent. En Hongrie, je ne vote pas: je n'y vis pas, je ne peux décemment pas revendiquer le droit d'influer sur les choix des habitants. C'est en France que les éventuels bouleversements me toucheraient en premier lieu, puisqu'en épousant G., j'ai fait le choix de partager sa vie et le sort de son pays (même si pendant une quinzaine d'années après notre mariage, nous avons vécu ailleurs que dans nos pays d'origine, "afin qu'aucun de nous deux ne soit avantagé" lui ai-je suggéré dès le départ...)
Il y a des jours que je devrais commencer en chantant... Non pas à cause de la joie ou de l'énergie qui me submergeraient, plutôt pour entretenir mes cordes vocales, tellement j'ai du mal à les échauffer, faute d'avoir prononcé un seul mot de la journée... Ah, le chant! Sur la palette des talents, cette couleur me manque cruellement... Et pourtant, si j'avais eu le choix, j'aurais opté, sans hésiter, pour ce bonheur pur à éprouver et à communiquer aux autres..