Le blog de Flora

Du bonheur de chanter

28 Mars 2022, 18:53pm

Publié par Flora bis

   Bientôt, nous en aurons terminé avec le mois de mars. Affolant! Comment faire, pour ralentir la course effrénée du temps?... Le soleil nous gâte depuis au moins deux semaines. Je sens que ce printemps exceptionnel touche bientôt à sa fin, que le matin, en remontant mes volets, je ne serai plus éblouie par les rayons intenses mais je replongerai dans la mélancolie humide de la grisaille, celle des nuages lourds qui défilent ou qui stagnent, inamovibles pendant des semaines. "La terre a besoin d'eau", nous consolons-nous depuis une éternité.

   Je scrute les nouvelles, celles de la guerre et celles des élections bizarres, en Hongrie comme ici. Les deux me touchent, me déçoivent, m'inquiètent. En Hongrie, je ne vote pas: je n'y vis pas, je ne peux décemment pas revendiquer le droit d'influer sur les choix des habitants. C'est en France que les éventuels bouleversements me toucheraient en premier lieu, puisqu'en épousant G., j'ai fait le choix de partager sa vie et le sort de son pays (même si pendant une quinzaine d'années après notre mariage, nous avons vécu ailleurs que dans nos pays d'origine, "afin qu'aucun de nous deux ne soit avantagé" lui ai-je suggéré dès le départ...) 

   Il y a des jours que je devrais commencer en chantant... Non pas à cause de la joie ou de l'énergie qui me submergeraient, plutôt pour entretenir mes cordes vocales, tellement j'ai du mal à les échauffer, faute d'avoir prononcé un seul mot de la journée... Ah, le chant! Sur la palette des talents, cette couleur me manque cruellement... Et pourtant, si j'avais eu le choix, j'aurais opté, sans hésiter, pour ce bonheur pur à éprouver et à communiquer aux autres..

 

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Soleil de printemps

21 Mars 2022, 10:08am

Publié par Flora bis

   Dehors, le soleil nous gâte, il embellit le jardin même si la nuit, la température avoisine les 2°. J'essaie de tailler, de nettoyer, j'achète des petites fleurs timides pour éveiller les jardinières  -  et avec elles, mon regard fatigué de la grisaille de l'hiver.

   Cultivons nos jardins! Jouissons des plaisirs  -  toujours modérés, me concernant  -  qu'une vie renaissante nous propose! La jeunesse est passée, reste la maturité qui n'oublie jamais de nous rappeler les échos lointains des expériences vécues. Freins puissants et parfois douloureux. Nous réfrénons nos envies, nous réduisons nos flammes. L'enthousiasme de croquer la vie à pleines dents se mue tout doucement en un sourire plein de regret et d'indulgence... 

   Impossible d'oublier qu'à quelques centaines de kilomètres de notre vie paisible, la guerre fait des ravages... Cependant, comment vivre dans la peur permanente de ce qui pourrait nous arriver à nous aussi? Cela n'empêche pas la compassion et les actions de solidarité à notre portée. Il faut, à tout prix, éviter de rentrer dans une dangereuse escalade. Ce n'est pas de la poltronnerie, je crois, de ne pas céder aux provocations poutiniennes. La destruction de notre continent ne ferait qu'accélérer la destruction de la planète. Et oui, j'avoue que je tiens à ce qui reste de ma petite vie et à celle des personnes que j'aime. Et même à celle de tous les hommes de bonne volonté.

Camélia 2022

 

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Des choses et d'autres...

13 Mars 2022, 18:16pm

Publié par Flora bis

   Nous vivons une période trouble (encore une!) où nous avons du mal à nous mobiliser pour nos buts personnels, parasités par les événements indépendants de notre volonté. Tout semble inutile, dérisoire par rapport aux enjeux qui nous dépassent. Le corps, en synchronisation étroite avec le mental, est en proie à des troubles qui nous clouent au lit, enfiévré, fébrile, douloureux... Je dis bien "nous" mais au fond, je parle de moi. Le stress est un puissant et mystérieux trouble-fête. 

   Pourtant, il fait beau depuis quinze jours. J'ai fait l'effort de tailler une rangée de rosiers, il en reste trois ou quatre mais je n'ai plus de place pour détailler et ramasser les branches coupées, il faut que je les évacue d'abord à la déchèterie. Je dois m'acheter un autre sécateur, plus performant qui ne ruine pas mon pouce droit. La terrasse a besoin d'une révision complète et la cabane est à changer: elle s'affaisse et son toit s'est en partie envolé sous le vent tempétueux du février dernier... Je l'ai raccommodée tant bien que mal mais elle reste vraiment bancale. J'ai tendance à tirer une parallèle entre elles est moi : quand on devient impuissant à résoudre le problème qui surgit, on se laisse submerger peu à peu et tout part à vau l'eau... 

   Voilà le tableau!... Il n'est pas très gai mais j'essaie seulement d'émerger des trois derniers jours où je tenais à peine debout. Je préfèrerais, certes, vous parler d'un autre genre de tableau, peint à la main ou avec un appareil photos, destiné à élever l'esprit  -  ou même l'âme, si vous voulez  -  qui vous fait oublier les souffrances au lieu de les décrire...

   Mais comment oserais-je me plaindre de mes ennuis, comparés à la détresse des pauvres gens sous les bombes, devant les yeux du monde entier et causée par la folie de quelques tyrans de pacotille?... N'empêche que la souffrance n'est pas un sport où l'on compare les résultats et l'on essaie de battre des records...

Musée du Verre, Sans-Poteries

 

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Deux semaines sur les chapeaux de roue

6 Mars 2022, 19:17pm

Publié par Flora bis

   Miracle! (j'ai tort de le crier sur tous les toits!) Le SOLEIL brille depuis plusieurs jours!... Comme dopés par la lumière accrue, les jours ont incroyablement accéléré leur rythme, m'obligeant à devenir, de spectatrice impuissante, actrice tour à tour secouée, émerveillée, parfois exténuée par leur  vivacité.

   Le dîner amical chez moi, avec les scrupules habituels et épuisants du stress concernant mes compétences culinaires malgré la bienveillance sans limite de mes amis, s'est déroulé agréablement. Nous avons enchaîné aussitôt sur un week end chez les enfants. Ma belle et grande petite-fille aînée arrive sur ses 16 ans. Emouvante et inexorable course du temps... Hier encore, je l'ai tenue dans mes bras, poids plume d'à peine quelques jours.   

    Mes premiers pas dans leur nouvelle maison m'ont précipitée dans une chute, sur un seuil invisible. Il serait facile d'y déceler un sens hautement symbolique mais je me contente de quelques écorchures et de bleus, noyés dans une grosse douleur. C'est en claudiquant que j'ai suivi le programme que les enfants nous avaient concocté: repas au restaurant suivi de la visite de l'exposition de la collection Morozov à la Fondation Vuitton. Cette dernière, mon rêve secret depuis des mois, sans vraiment y croire, car le mois de mars, pour moi autant que pour les enfants, s'annonçait chargé. Et là (après 1 h de queue, malgré la réservation!), mes yeux pouvaient absorber les chefs-d'oeuvre sans retenue, pendant plusieurs heures, sur les 5 niveaux du bâtiment, beau navire de verre et d'acier. A la fin, je ne sentais plus mes jambes, elles se sont transformées en un magma brûlant de douleur. Mais peu importe! Mes yeux, ma tête, mon envie d'émotions provoquées par le face à face avec la beauté, ont été rassasiés pour un temps!

   Cette semaine s'est passée sans un jour de récupération: deux RDV médicaux assez prenants, plusieurs réunions associatives, deux longues marches pour la révision de ma voiture, sans compter les plus prosaïques courses alimentaires ont maintenu mon quotidien sous tension. Peu importe, je ne retiens que le plaisir du temps passé avec les enfants, l'immersion dans l'univers des impressionnistes et de leurs héritiers, les innombrables conversations intéressantes avec les amis... Malgré les gelées nocturnes, le printemps n'est pas loin! 

Renoir

 

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