Le blog de Flora

Fête des Mères

26 Mai 2019, 19:19pm

Publié par Flora bis

   La Fête des Mères... Est-elle galvaudée, aussi bien que les autres, devenues obligations commerciales sans véritable continu: un devoir à accomplir ou un oubli sans âme qui passe sous silence... Pour certains, c'est même un résidu pétainiste réactionnaire qu'il faudrait supprimer. J'aimerais que ce soit autre chose.

   Pour moi, c'est l'occasion de susciter le souvenir de la mienne. Cela fait 6 ans

qu'elle ne vit plus que dans des traces se reflétant dans ma mémoire : une photo qui réveille des sensations anciennes, l'odeur de cannelle et de clous de girofle du placard de la cuisine, les multiples rideaux sur les portes et fenêtres, les pétunias du jardin... Un perpétuel désir de beauté qui, pour la plupart du temps, restera inassouvi...

   On est souvent injuste avec sa mère... Pour une fille, elle est à la fois une référence, un modèle à copier et à combattre pour devenir soi-même... Une mère parfaite peut être paralysante : comment atteindre une telle perfection?... Nous nous débattons dans nos contradictions, nos révoltes, nos offenses car nous sommes sûrs d'une chose : son amour restera, en dépit de tout, inébranlable. A toute épreuve. A nous acquis pour l'éternité.

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Quelques jours de dépaysement

23 Mai 2019, 15:59pm

Publié par Flora bis

   Je viens de rentrer à la maison, je n'ai été absente que 4 jours et le dépaysement a déjà opéré: je suis dans l'état agréable de percevoir ma maison, ses ambiances avec un oeil nouveau. Comme une redécouverte. Je constate avec un petit sourire m'être trompée de porte de placard en cherchant un verre... Je sais que cela ne durera pas et que rapidement, je m'enfoncerai dans les habitudes anciennes qui, pour un petit laps de temps, ont pu retrouver un semblant de virginité...

   4 jours passés avec mes petits-enfants et leurs parents sont toujours très agréables, même si lundi-mardi, ils étaient réduits à la soirée. Grandes conversations autour du dîner, histoire lue avant de dormir, "comme avant" quand elles étaient plus petites... Histoires qui grandissent avec elles, d'ailleurs.

   J'ai pu voir la grande (13 ans) jouer dans "Les fourberies de Scapin" avec la troupe de son collège. Je suis très fière d'elle: une grande présence sur scène, une aisance sans en rajouter des effets d'inutiles gesticulations et surtout, une belle diction qui rendait compréhensible la beauté classique de la langue de Molière. Il faut dire que la plupart des élèves donnaient l'impression de vouloir en finir au plus vite en accélérant! Je l'ai félicitée très sincèrement.

   Dans la journée, j'ai surtout vécu un tête-à-tête intense avec Oméga (bientôt 1 an), leur Jack Russell remuant qui ne dort que d'un oeil. C'est un chien charmant et intelligent, débordant d'énergie et d'envie de jouer... C'est là que réside notre incompatibilité d'humeur. Il demande une attention permanente de planquer dans les hauteurs inaccessibles téléphones, chaussures, crayons et livres, télécommandes et écharpes etc. pour les mettre à l'abri de ses petites dents pointues. De temps à autres, il apparaissait avec un de ses jouets, se postait devant moi avec un regard suggestif et suppliant et si je lui expliquais calmement mon refus, il s'en allait, résigné...

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De nos "premières fois"...

14 Mai 2019, 09:34am

Publié par Flora bis

  L'administratrice de notre blog commun (en hongrois) a lancé le sujet suivant: "Nos premières fois". Les contributeurs, quelques furieux graphomanes, sont tous à peu près de la même génération, nés pendant et surtout, après la guerre. Ainsi, les souvenirs que nous partageons, se nourrissent quasiment du même terreau nostalgique...   

   Il y a des "premières fois" déterminantes qui ne seront pas dévoilées. Sans l'ambiguïté bienfaisante de la fiction, à la frontière de l'imaginaire, on ne soulève pas facilement le voile sur des souvenirs intimes... Pas même dans une autre langue qui, installant la distance nécessaire entre le vécu et le partage, rend ce dernier possible. 

   * Mon premier cartable: c'était un petit cartable, cadeau de mon père pour ma première rentrée des classes en 1954. Il était cousu de petits rectangles multicolores qui formaient un ensemble harmonieux entre le roux, l'ocre et le vert olive et il sentait bon le cuir. Mon père, lieutenant de réserve de l'armée était revenu en permission pour quelques jours. Ils étaient expédiés à la frontière yougoslave pour ramasser les mines installées quelques temps auparavant. Il y a eu un redoux dans les relations entre Tito, "le chien enchaîné" et les Russes et ses proches alliés... Je me souviens des larmes de mon père en repartant car personne ne pouvait être sûr des retrouvailles... 

* Mon premier bal: il a eu lieu pendant mes vacances d'été dans le petit village de mes grands-parents maternels. A 15-16 ans, la famille a jugé que je pouvais participer au bal clôturant la Kermesse du village. J'ai décrit cet événement si marquant dans une micro-fiction*** où la fiction n'a joué qu'un tout petit rôle...

* Mon premier vol en avion : il a eu lieu entre Moscou et Samarkand. J'étais étudiante à Moscou entre août 1969 et juin 1970. Ce voyage à la découverte de l'Asie centrale a eu lieu à la fin d'avril 1970. Nous avons quitté Moscou sous la neige en pleine nuit et après des heures de vol, nous avons atterri dans le printemps de Samarkand, sous le soleil! Par la suite, pour visiter Boukhara et Tashkent, nous avons repris l'avion 4 fois pendant ce voyage: des longs-cours confortables au petit coucou (Antonov) à 30 places partagées avec des oies dans les corbeilles des Ouzbeks rentrant du marché...

   Bien sûr, il y aurait encore d'innombrables "premières fois" à évoquer... J'arrête ici, de peur d'être trop diserte car l'éventuel lecteur est souvent fatigable... Plus la vie est longue, plus les expériences s'accumulent. Encore que, les occasions d'en faire de nouvelles ont tendance à se tarir. Les explorations grisantes des jeunes années où tout reste à découvrir se remplacent par "mon premier cheveu blanc", "ma première cataracte", "ma première prothèse de hanche" etc. peu exaltantes. On fera avec, bon an mal an...

*** l'histoire a été publiée sur ce blog le 25 août 2010, dans la catégorie "microfictions", sous le titre de "Feu de Saint-Jean"

   

  

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Retrouvailles

9 Mai 2019, 19:30pm

Publié par Flora bis

   J'ai été gâtée cette semaine! Des visiteurs dès lundi ! A commencer par mon fils qui a fait une apparition éclair avec le train du soir pour repartir dès le lendemain midi. Nous avons dîné dans un restaurant, avec une bonne conversation comme d'habitude et qui me fait toujours beaucoup de bien. Des miettes de bonheur mais tellement bonnes à prendre!

   Après son départ, je me suis mise à préparer l'arrivée d'un couple d'amis d'un lointain passé d'Istanbul... Nos enfants étaient inséparables et les parents aussi: Noël, Nouvel An, week end et voyages à travers la Turquie et Chypre... Nous avons gardé le lien, mais la distance dans le temps et dans l'espace raréfie les rencontres. Nos enfants sont devenus adultes, nous avons des petits-enfants mais à l'intérieur, aucun changement! Ne vous fiez pas aux cheveux blancs et les quelques kilos en trop  -  ce sont les mêmes personnes qui s'étreignent pour retrouver les souvenirs communs, pour combler les hiatus du temps...

   Plus de 20 ans nous séparent de notre dernière rencontre. Deuil, maladies mais aussi bonheurs, voyages se mélangent et se racontent. Les conversations se poursuivent quasi sans interruptions, mon passe-temps favori et qui ruine ma réputation de cuisinière en me faisant régulièrement brûler les plats en préparation...

   Ces 24 h pleines du bonheur des retrouvailles vont me nourrir pour les jours à venir!... Et si le soleil s'y mettait en plus?...  

(ill. les 3 premières photos: hier à Valenciennes; les 3 dernières: réveillon à Istanbul 1989)

 

RetrouvaillesRetrouvailles
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Mois de mai chamboulé

3 Mai 2019, 11:05am

Publié par Flora bis

   Les saints de glace s'annoncent alertes, le chauffage est en marche en plein mois de mai. Autour de nous, un tourbillon de jours fériés qui mettent à mal nos habitudes, en temps ordinaire, nos béquilles. Ces pauses, pain béni pour les "actifs", sont plutôt sources d'angoisse pour nous, les autres, les solitaires, les éclopés de la vie, les vieux: magasins fermés, rues désertées, la solitude est encore plus sensible, plus palpable. "Ai-je suffisamment de pain pour tenir?..." Ridicule, au fond. "Ces vieux, ils se noient dans un verre d'eau!..." pensent tout haut les forces vives.

   Pour les actifs  -  dont nous faisions partie il y a peu  -  ces jours de fêtes avec, parfois, leurs ponts bienfaisants, interrompent le flot des corvées quotidiennes, le réveil bougon et ensommeillé, les préparatifs pressés avant de se lancer dans la circulation, avec les bouchons à l'air empoisonné, avachis dans leur bulle de fatigue... Aller et retour. Ils envient parfois les "hors-circuits" qui "n'ont que ça à faire" : profiter du temps qui passe... Qui passe trop vite, d'ailleurs, et sur une pente savonneuse...

   Alors, je me dois de trouver la note optimiste: rapprochons nos points de vue! Ralentissons, autant qu'il se peut, le flot débridé du temps pour profiter de l'instant d'un regard, d'une main à toucher, d'un sourire complice...

 

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