Le blog de Flora

Lettre à une amie

26 Avril 2024, 17:44pm

Publié par Flora bis

Chère Amie. Tu ne sais sans doute pas à quel point tu m'aides à vivre... Ta présence, parfois, simplement, sans même le vouloir, absorbe mon désespoir. Sans essayer de me secouer, m'affirmant, péremptoire, qu'il suffit de vouloir!... 

Je dis souvent mon horreur de peser sur les autres, préférant me réfugier dans les profondeurs de la solitude, abri et prison à la fois. Oui, la prison qui protège et l'abri qui emprisonne. Tout sauf le rejet. L'éviter à tout prix. Stratégie de fuite? Je l'assume. De toute façon, et faute de mieux.

Oui, ce n'est pas très courageux : la vie devrait être une prise de risque, entre celui d'être aimé ou d'être rejeté. J'ai d'autres batailles à mener : pour la survie, encore un peu. Tant que le désir de faire est vivant. Minuscule flamme dans le vent. Elle vacille, mais résiste encore.

 

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Une sportive par procuration

20 Avril 2024, 13:22pm

Publié par Flora bis

   Etat des lieux : semaine froide et capricieuse, soleil par intermittence, averses copieuses... Matchs de foot successifs à la télé, avec des "remontadas" spectaculaires mettant les nerfs en pelote. Il n'y avait pas que nos radiateurs qui chauffaient l'ambiance!

   C'est peut-être une introduction inhabituelle pour ma note bloguesque de la semaine et pourtant, je suis bien une connaisseuse du football, initiée par mon mari, preuve éloquente lui-même qu'un intello et un fervent supporter du sport peuvent cohabiter dans la même personne! 

   Ma nature plutôt indolente, vagabonde rêvasseuse ne me poussait pas vers la pratique du sport mais j'aimais regarder les compétitions, sans doute parce que les regarder me dispensait de la pratique... Avec Gilbert, que j'ai connu dès le début comme un sportif actif, faisant sa petite course matinale (il travaillait les après-midi) d'une vingtaine de km entre Szentes et Csongràd, j'ai même poussé l'enthousiasme à m'équiper d'un survêtement et des chaussures de sport mais j'avoue que mon enthousiasme a vite dégonflé, laissant la place à ma vraie nature... Pendant les vacances d'été à Laon, toute sa famille suivait le Tour de France, s'installant religieusement devant la télé dès le début de la retransmission, volets baissés sur les  -  RARES!  -  rayons du soleil sous les latitudes picardes... Parfois, nous avons même calé nos vacances dans les Alpes pour voir un passage du Tour dans un virage des montées des cols. Rien que pour l'ambiance, car pour le reste, on le voyait mieux à la télé!

 

 

 

   Je me souviens des Jeux Olympiques mémorables, du bout du monde : je mettais le réveil pour 2-3 h du matin, afin de pouvoir regarder l'athlétisme en direct, avec des horaires décalés!... J'aimais l'atmosphère insolite, feutrée de ces levers de soleil vécues avec Gilbert, la tasse du café fumant à la main à l'aube, pendant  les Jeux à Montréal, Los Angeles, Séoul, Atlanta ou Sydney. Le plus mémorable souvenir me lie incontestablement aux Jeux de Séoul, en 1988 à Istanbul, avec le pont doré du soleil levant sur le Bosphore... (snif, snif... et mouchoir pour la larmichette)

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Avril le capricieux

13 Avril 2024, 13:01pm

Publié par Flora bis

      Plaisir rare de la petite semaine passée en compagnie de la plus jeune de mes petites-filles. Elle a 15 ans et demie. A cet âge-là, on a encore le droit de compter les demies. Des échanges toujours intéressants, quelques parties de "crapettes" (jeu de cartes) et surtout, de "baccalauréat", un peu de shopping et un restaurant avec les autres grands-parents, et les cinq jours se sont envolés.

   Par bonheur, le ciel a été plutôt clément avec nous : désormais, le soleil apparaît de temps en temps. L'autre nuit, nous avons même essuyé un vrai orage avec éclairs et tonnerre, accompagnés de vent violent. C'est la montagne russe : un jour, 12°, le lendemain 24°! Dans mes souvenirs d'enfance, on appelait le mois d'avril "le fou" ou "le capricieux" qui pouvait nous apporter une tempête de neige au lendemain d'une journée à 20°!... 

   Elle vient de repartir avec son père : pour ce dernier, le temps du week end, pour elle, la deuxième semaine des vacances de printemps seront au programme. Et pour moi, un peu de solitude qui me laisse un goût mi-figue, mi-raisin... Il faudra bien que je m'y fasse, que je retrouve le plaisir parcimonieux de la solitude... J'en ai besoin pour me concentrer sur les projets qui m'attendent encore, pour jouir d'une relative liberté de disposer de mon temps, pour revoir mes amis. 

   Des six mois de séjour de mon fils chez moi, il ne reste plus qu'une quinzaine de jours... Preuve de la vitesse affolante du passage du temps. Oui, un passage éclair. J'aimerais que malgré le travail harassant de ses journées, il lui reste le souvenir d'un havre paisible, en repensant à la maison jadis familiale, où, la plupart du temps, sa mère l'attendait le soir avec un petit dîner censé lui faire plaisir... 

   

Avec Alice, en 2020...

Avec Alice, en 2020...

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Entre deux nuances de gris

4 Avril 2024, 14:05pm

Publié par Flora bis

   Il pleut, consciencieusement, sans interruption... Grisaille, lampe allumée à 11h du matin. 

   Je voudrais bien insuffler un peu de gaieté, à défaut, de sérénité à mon blog mais je me sens cernée... Allez, je viens de trouver une chose positive : la Rhônelle, notre ruisseau parfois invisible, n'a pas l'air de vouloir déborder pour le moment... J'ai une pensée compatissante pour les habitants des lieux qui luttent depuis des mois avec les inondations successives. Peut-être parce que je suis née au bord de la Tisza, un affluant important du Danube qu'il rejoint à Belgrad. Il part des Carpates et traverse la partie Est de la Hongrie. Au printemps, il quitte son lit jusqu'à la digue construite au 19e s. 

 

La terrasse, le jardin attendent patiemment les soins printaniers. Moi aussi. Je me replie sur l'intérieur de la maison, plus particulièrement sur ce coin de la salle à manger, devenu bureau, refuge où mon quotidien disparaît. Autour du rectangle bleu de mon ordinateur, les livres et cahiers, agendas et factures enfouis créent un joyeux chaos que j'essaie parfois de discipliner mollement, histoire de signifier que c'est moi qui le domine et pas inversement...

   Ici, le monde entier à portée de main m'accueille. Virtuellement. A la manière des fantômes diaphanes au pied de mon lit, venus en visite inattendue. Je voudrais les toucher, vers le matin, lorsque le sommeil me quitte lentement, péniblement, m'abandonnant sur le no man's land entre rêve et réalité...

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