QUI PORTERA L'AMOUR ?
Une fois mon existence à jamais absorbée,
Qui donc vouera un culte au violon du grillon ?
Qui soufflera du feu sur les branches frappées de givre ?
Qui donc ira s'écarteler sur l'arc-en-ciel ?
Qui donc en pleurs enlacera des hanches rocheuses
Pour les changer en champs qui mollement ondulent ?
Qui câlinera des cheveux, des artères
Ayant racine dans des murs ?
Qui donc enfin élèvera des cathédrales d'injures
À des croyances ravagées ?
Une fois mon existence absorbée à jamais,
Qui donnera l'épouvante aux vautours ?
Qui portera sur l'autre rive
L'Amour qu'il tient entre ses dents ?
traduction : Guillevic
KI VISZI ÁT A SZERELMET
Létem ha végleg lemerűlt
ki imád tücsök-hegedűt?
Lángot ki lehel deres ágra?
Ki feszül föl a szivárványra?
Lágy hantú mezővé a szikla-
csípőket ki öleli sírva?
Ki becéz falban megeredt
hajakat, verőereket?
S dúlt hiteknek kicsoda állít
káromkodásból katedrálist?
Létem ha végleg lemerűlt,
ki rettenti a keselyűt!
S ki viszi át fogában tartva
a Szerelmet a túlsó partra!
Le 12 avril, jour de la naissance du poète Attila József est traditionnellement le Jour de la Poésie en Hongrie. Je marque ainsi à ma manière somme toute modeste, ce jour où beaucoup feuilletteront des recueils, écouteront des récitations de poésies en Hongrie, puisant dans le réservoir inépuisable de cette véritable richesse nationale.