Le blog de Flora

Année bissextile

29 Février 2024, 19:29pm

Publié par Flora bis

   Nous sommes le 29 février : une fin de mois qui n'arrive que tous les quatre ans! Tiens, je constate que je suis un peu accro à des dates significatives. Je ne vais pas négliger celle-ci  sans m'arrêter à son passage, tout en ayant une pensée pour les personnes qui auront eu moins de jours d'anniversaires, qui seront donc potentiellement plus jeunes que les autres, mais aussi auront reçu moins de cadeaux!...

 

 

Je ne suis pas mécontente d'en finir avec ce mois de février. Le printemps est annoncé pour le 21 mars... Notre résistance est en miettes, le visage dans le miroir du matin lugubre de la salle de bains en témoigne... Qui est cette personne aux traits tirés, version vieille photo en noir et blanc, cheveux hirsutes, ni longs ni courts, ni blonds ni gris?... Où sont passés ses reflets ensoleillés, encadrant un visage à la peau lisse, sourire aux lèvres?... Oui, un visage qui souriait à son reflet dans le miroir. 

   

Dehors, petit crachin aux gouttes glaciales. Les miettes de notre résistance sont encore sollicitées pour un bon bout de temps. La maison est chaude. En Ukraine, les champs de bataille sont enneigés et, à 20 km de Moscou, la terre toujours gelée attend le cercueil de Navalny.

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Février, promesse de printemps

17 Février 2024, 12:57pm

Publié par Flora bis

   Soleil magnifique à l'ouverture des volets. 12°. Une tourterelle entame son chant dans le prunier encore dénudé des voisins. Ses tentatives optimistes atténuent mon épuisement. Je décide de m'offrir un jour de repos, commençant par la grasse matinée car les marteaux piqueurs de la rue se taisent pendant le week end.

   Les courses sont faites (quelques oublis apparaissent...), j'ai récupéré mes deux paires de lunettes et grâce à elles, l'acuité des contours de ma vie s'améliore. Le jardin trempé par les neiges et les pluies peut attendre, il somnole encore mais la taille sera bientôt d'actualité. Le nettoyage de la terrasse aussi. Des plantations sont en vue, il ne manque qu'un peu de force physique...

   Les malaises du week end dernier, déclenchés par le stress, refont surface. Je renonce à une sortie, petit salon du livre dans une commune limitrophe pour saluer Muriel, une amie dont l'énergie et la passion semblent inépuisables! Il faut que je retrouve d'urgence un début de forme car la semaine prochaine s'annonce bien-bien occupée, avec plusieurs réunions en partie chez moi, chacune dans un domaine différent mais tout aussi intéressant.

   Depuis quelques jours, l'envie de dessiner des arbres et des visages revient comme une pâle réminiscence... Sera-t-elle assez forte pour que je m'y remette avant le retour de la pluie?... 

Février, promesse de printempsFévrier, promesse de printempsFévrier, promesse de printemps

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Entre lumière et obscurité

14 Février 2024, 12:47pm

Publié par Flora bis

   Le flottement entre le haut et le bas continue... Un jour, je me réveille avec un léger mieux mais il suffit du passage d'une nouvelle angoissante pour que l'édifice s'effondre sur lui-même, aspiré vers son intérieur en un immense trou noir.

 Le lundi après-midi, ensoleillé, joyeux  -  si rare par les temps qui courent  -  a été un îlot rafraîchissant dans les semaines maussades qui règnent depuis le début de la nouvelle année. Un repas d'anniversaire, vive les Verseau! Et parmi eux, mon amie Martine qui nous recevait. 

   (J'ai une pensée pour mon père, pour ma tante (sa soeur) et pour ma cousine germaine (la fille de ma tante) qui sont tous nés en février! J'aimais leur gaieté, leur rire contagieux, leur infatigable créativité leur grande curiosité optimiste!) 

   Le soir même, avec mon fils, nous avons regardé un film russe assez récent à la télévision (tourné en 2021 et sorti en France en 2023  -  ses auteurs sont en exil...) "Le capitaine Volkonogov s'est échappé". L'événement est suffisamment rare pour être noté. Plus forte encore, l'impression qu'il nous a laissée après les 2 heures extrêmement oppressantes passées devant les images d'une apocalypse totale. L'histoire se passe pendant une des grandes purges staliniennes (en 1937-38) qui a emprisonné près de deux millions de personnes et exterminé la moitié, après des aveux extorqués par la torture d'une cruauté hallucinante. Les bourreaux peuvent devenir à leur tour des proies, et le capitaine Volkonogov ("patte de loup") s'enfuit avec le dossier de quelques personnes exécutées. Il se donne comme mission de retrouver les familles survivantes pour leur révéler la vérité et demander leur pardon, afin de sauver son âme (quête "dostoievskienne" de rédemption)... Le film, sur fond de faits historiquement authentiques crée une atmosphère de dimension symbolique, dans des décors jadis somptueux de palais aristocratiques en ruine de Leningrad. Dans sa folie meurtrière, le pouvoir tout-puissant, paranoïaque crée sa propre damnation. La peur, la décomposition morale réduit les gens à l'état de cloportes terrorisés, tassés sous terre et paralysés sous l'impuissance fatale de leur sort. 

   Pendant tout le temps du film, je n'ai pas pu me détacher de la pensée de l'époque actuelle car, si la Russie de Poutine est bien plus lisse en apparence que celle Staline, il conserve l'essence du totalitarisme dans ses gênes où la démocratie n'est que pâle apparence et la vie humaine est à géométrie variable au service des intérêts du pouvoir.

"Le capitaine Volkonogov s'est échappé" ("Капитан Волконогов бежал")

 

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Episode qui en rappelle d'autres...

6 Février 2024, 16:34pm

Publié par Flora bis

   J'ai passé le week end dernier au bout de ma vie. Cela sonne grandiloquent, exagéré mais en vérité, ça ne devait pas en être très loin... Si ma mémoire est bonne, cela m'est arrivé pour la deuxième (ou troisième) fois ces 10-15 dernières années. Et la plupart du temps, au bout d'une période de stress intense. Quand cela retombe enfin, je me vide, je m'effondre littéralement, pour remonter doucement, avec trois kg en moins (une poussière au regard de mes ambitions dans le domaine...), une ou deux nuits blanches en plus! Puis, mes jambes retrouvent peu à peu des forces, la tête tourne moins  -  et je monte les 18 marches vers ma chambre les pas et le coeur un peu plus assurés.

   Oui, j'ai présenté mon travail sur le doute le vendredi soir et le public semblait intéressé par l'éclairage du sujet.

Vieux pêcheur à la ligne, 1967, stylo bille

   D'emblée, j'ai souligné l'importance du doute comme une méthode de réflexion qui permet d'avancer le questionnement pour éclairer le sujet de tout côté, pour analyser les opinions, le pour et le contre, avec le respect dû à la diversité des points de vue. Car, qui a droit de  revendiquer détenir la vérité? Nos certitudes peuvent être remises en question au fur et à mesure que notre réflexion avance. Cependant, le but n'est pas d'être englué dans un état d'esprit instable, finalement stérile qui ferait définitivement table rase de toute prise de position mais d'élaborer quelques solides convictions, quelques points de repère qui aident à vivre, tout en laissant la porte ouverte. Car la réflexion ne doit pas restée figée, le doute est son élément dynamique qui la fait avancer.

   Normalement, j'avais plusieurs mois pour rassembler mes idées et les rédiger. Mon penchant inné pour la procrastination m'en a empêchée : j'attendais le dernier mois, tout en préparant le sujet dans ma tête. On a dû avancer la date d'une quinzaine jours, me mettant ainsi le couteau sous la gorge et déclenchant la décharge d'adrénaline qui pouvait me faire bouger du point mort d'une inanité pesante.

   J'ai passé deux semaines sous un stress intense. Même si parfois j'ai dû arrêter le travail effectif pour prendre un peu de distance, dans ma tête, elle ne cessait de tourbillonner, avec le délai qui s'approchait, fatidique... On connaît la fin de l'épisode. Ca va déjà mieux. Au suivant!...

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