Le blog de Flora

En guise de faire-part...

23 Avril 2013, 18:55pm

Publié par Rozsa Millet-Tatar

En guise de faire-part...

En guise de faire-part...
Gyászjelentés helyett...

Sommes-nous définitivement adultes, lorsque nous devenons des "enfants de personnes"?... C'est mon cas depuis ce midi. Ma mère vient de mourir et je ne lui ai pas tenu la main. Elle n'est plus à 1650 km de moi, mais beaucoup plus loin, ou, très étrangement, beaucoup plus près...

Akkor leszünk-e igazán felnőttek, amikor már senkinek gyereke nem vagyunk?... Ez történt meg velem ma délben.
Anya meghalt, és én nem fogtam a kezét. Nem 1650 km-re van tőlem immár, hanem sokkal messzebb, de az is lehet, hogy furcsa módon sokkal közelebb...

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Liberté?...

22 Avril 2013, 19:43pm

Publié par Rozsa Millet-Tatar

Liberté?...

Liberté?...

Que veut dire le mot "liberté"? Suivant le domaine où l'on cherche à la définir, elle peut être politique, morale, philosophique, en tout cas, un état contraire à la contrainte, à l'état de captivité, de soumission à quelqu'un ou même à une idée, un sentiment. Avec cela, je n'ai sans doute pas épuisé toutes les nuances attachées à cette notion.
De nos jours, elle est volontiers galvaudée. J'ai tendance à croire que l'on ne peut la ressentir vraiment que par son manque, que si l'on en est privé...
Il y a même des prisons auxquelles on s'habitue si bien qu'on a du mal à les quitter... parce que la captivité vous ôte le souci de vous assumer. Votre chemin est tracé, votre emploi du temps est défini, vos choix sont dictés. Aucun casse-tête de ce côté. Dans un régime dictatorial, vous n'avez pas à vous user pour choisir le candidat susceptible de correspondre au plus près à vos idées: on en choisit un unique à votre place! Une éducation stricte, même pesante, vous préserve des dangers de la curiosité dans lesquels la liberté ne manquerait pas de vous entraîner! Le statut de la femme au foyer dans un mariage tyrannique, vous préserve tout de même des aléas de devoir vous "vendre" sur un marché du travail aux perspectives de plus en plus bouchées, sans parler du poids écrasant des habitudes, prison redoutable parmi toutes! L'inconnu, parfois, fait plus peur que les chaînes...Sans évoquer le poids de la solitude.
En fin de compte, je pense que le rêve d'une liberté totale, sans aucune contrainte est une utopie... Que le prix de la liberté, même partielle, est élevé...
Pour finir, je suis de plus en plus persuadée qu'il n'en existe qu'une seule, véritable, la LIBERTE INTERIEURE...

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Le prix de la liberté ?

22 Avril 2013, 16:46pm

Publié par Rozsa Millet-Tatar

Le prix de la liberté ?

Le prix de la liberté ?

Parfois, on se surprend à fouiller sa mémoire, avec ou sans photos à l'appui. C'est si réconfortant de se réfugier dans un monde révolu qui ne nous réserve plus de surprises désagréables, d'événements tragiques, puisque nous le connaissons. Nous avons toute liberté de trier parmi ces vestiges, en nous réservant ceux qui nous bercent de douces réminiscences !...
L'avenir ? Les informations anxiogènes déversées sans interruption nous font miroiter un futur peu séduisant sur lequel nous n'avons, semble-t-il, aucune prise. Entre menaces de surpopulation, de catastrophes climatiques, d'intolérances intégristes de tout poil, de guerres larvées, d'épidémies planétaires, il reste peu de place à l'enthousiasme pour cultiver notre jardinet intime...
Ce regard anxieux date de mon arrivée dans « le monde libre », à mes vingt-six ans. Comme si j'avais été jetée hors d'un nid douillet, même peu confortable. Cela peut surprendre ceux qui n'ont pas vécu dans un régime communiste, du moins, qui n'y ont pas vécu la même chose que moi.
En 1956, j'étais une enfant ; un peu effrayée, je n'ai pas bien saisi les événements. Les années qui précédaient, se perdent sous un voile bienveillant que les adultes jetaient sur leurs difficultés, afin de nous en préserver. Durant les années 60-70, l'étau s'est considérablement desserré, une certaine liberté de parole, sous self-control aigu, planait sur mes années d'étudiante.
Le sort de ma famille qui ne faisait pas partie des nantis, ne pouvait que s'améliorer avec le communisme. On ne pouvait pas nous confisquer nos terres, nos usines, nos immeubles : nous n'en possédions pas... Les choses aussi élémentaires que d'aller à l'école au lieu d'être « loué à l'année» au marché, à 6 ans, aux paysans aisés, de se faire soigner gratuitement par un docteur, à la place du morceau de sucre arrosé de pétrole en cas d'angine, c'était déjà énorme ! J'ai pris connaissance de ces temps-là par les récits, profondément ancrés en moi, de mes parents ou grands-parents. Je porte en moi, pour toujours, leurs humiliations séculaires.
Je ne fais pas partie des nostalgiques du communisme. Ce régime a commis, entre autres, le crime impardonnable du lavage des cerveaux, maintenant les gens dans l'ignorance de leur destin, comme infantilisés, leur ôtant en même temps le poids de s'en soucier. Torpeur démobilisante, risque minime. En arrivant à l'Occident, j'ai découvert une sensation que Márai exprime ainsi dans les dernières phrases de son livre "Föld, föld !…" ("Mémoires de Hongrie") : "Ebben a pillanatban - életemben először - csakugyan félelmet éreztem. Megértettem, hogy szabad vagyok. Félni kezdtem." ("Au même moment - pour la première fois de ma vie - j'ai ressenti de la peur. J'ai compris que j'étais libre. J'ai commencé à avoir peur." trad. R.T.)...

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yvette Moret, une vie de sage-femme au siècle dernier (extraits) 5.

22 Avril 2013, 11:00am

Publié par Flora bis

Je n'ai pas compté le nombre d'accouchements que j'ai menés au bout. Je les ai tous notés sur des carnets. Lorsque j'ai dû arrêter à quarante -six ans pour des raisons de santé, ces carnets, je ne les ai plus ouverts. J'ai beaucoup regretté d'avoir dû arrêter. Il y a des liens qui se créent quand vous accouchez quelqu'un pour la deuxième, troisième fois. J'y allais pour les soins, les piqûres par la suite. Je situais la maison, connaissais la famille, ses habitudes, ses secrets parfois... Un jour, chez le marchand de légumes, la caissière regarde mon chèque, puis elle me dit:

- Vous n'avez pas été sage-femme, par hasard?

- Si.

- Vous m'avez mise au monde.

Je me souviens de Bernard, un futur champion cycliste. Son père, résistant, venait d'être arrêté par les Allemands, la nuit. Sa femme, enceinte, sous le choc des événements, a eu ses premières contractions prématurément. Ils habitaient en dehors de Reims. Une ambulance ou quelqu'un d'autre, je ne me rappelle plus, l'avait amenée à la maternité. A l'entrée de Reims: alerte! Les Allemands les stoppent et exigent qu'ils restent sur place. Ils ont beau insisté, les soldats ne veulent rien savoir. Lorsqu'ils arrivent enfin devant la porte de la maternité, l'enfant est là. Le concierge téléphone pour demander un brancardier. L'enfant n'a pas crié. Je suis descendue avec le brancardier. Mon attachement à Bernard est né comme ça. Avec la patronne - car c'était grave! - j'avais passé un temps fou à le ranimer, à me demander s'il allait vivre. Et quand ça crie enfin, qu'est-ce qu'on est heureux! Je suis devenue sa marraine.

Ce métier permet de côtoyer toutes les couches de la société. Malgré les différences sociales, on constate que tout le monde s'y prend de la même façon. Là, au moins, il y a égalité devant la souffrance et la joie!

yvette Moret, une vie de sage-femme au siècle dernier (extraits) 5.

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Gyula Illyés (1902-1983) : Le vent, le flot, le cerveau

19 Avril 2013, 11:29am

Publié par Flora bis

246481_10150994923234855_482038796_n.jpg Il existe plusieurs versions de ce poème en français. A chacun en choisir la sienne. Ceux qui connaissent le hongrois, une fois de plus, constateront que, décidément, "traduction = trahison", le poème n'obéit qu'à sa propre musicalité, profondément ancrée dans sa langue d'origine...

 

A szél, a hab, az agy

 

A szárnyalást, a madarat

a szél, a céltalan eszelte ki.

 

A halakat

a habjai gyötörte tenger.

 

A táncot, a verset, a dalt

az észnélküli

végtelenség-dobálta ember.

 

      

Le vent, le flot, le cerveau

 

L'envol, et l'oiseau ont été

imaginés par le vent, l'inutile.

 

Les poissons,

par la mer tourmentée par ses flots.

 

La danse, le poème et le chant

par l'homme irraisonné,

balloté par l'infini.

               traduction: László Pödör

 

 

Le vent, le flot, l'esprit

 

L'envol et l'oiseau sont nés,

par le vent fol inventés.

 

Les poissons,

de la mer tourmentée par ses flots.

 

La danse, le chant, le poème,

de l'homme irraisonné,

que l'infini ballotte.

           traduction: Anne-Marie de Backer

 

 

Le vent, l'écume, le cerveau

 

Le vol, l'oiseau

ont été inventé par le vent inconscient.

 

Les poissons par les eaux

de la mer blessée d'écumes.

 

Danse et poème et chant

par l'homme sans cerveau

quel'infini consume.

        traduction: György Tímár

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Monument aux victimes de l'Holocauste à Budapest,...

19 Avril 2013, 10:43am

Publié par Rozsa Millet-Tatar

Monument aux victimes de l'Holocauste à Budapest,...

Monument aux victimes de l'Holocauste à Budapest, sur le quai du Danube
(suggérant ceux qui ont été fusillés sur le quai...)

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La sortie des cerfs-volants

16 Avril 2013, 09:41am

Publié par Flora bis

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  Le Soleil!... Nous l'attendions depuis si longtemps! La météo nous l'a promis! Échaudés, pourtant, nous gardions nos manteaux et anoraks avec prudence. 

   Samedi, Berck-Plage restait maussade: mauvais augure pour les festivités prévues! Les cerfs-volants multicolores, rivalisant de tailles, de fantaisies, de couleurs, commençaient à se déployer sous le crachin, ayant du mal à prendre leur envol, alourdis par les gouttelettes.

   Le lendemain, au petit déjeuner, nous scrutions le ciel voilé, le moindre soupçon de bleu: ça va se lever! La phrase rituelle de mes vacances d'été à Laon... A midi, au Touquet, le soleil s'est enfin décidé à nous accorder ce plaisir rêvé depuis des mois: nous nous sommes installés sur le sable de la plage. Les petites, pieds-nus, les sensations estivales longtemps remisées au rayon de la nostalgie, s'en sont données à fond! Les adultes, plus mesurés, se sont contentés d'emmagasiner la chaleur tant désirée qui caressait leurs joues, pour des temps de disette qui ne manqueront pas de revenir encore... Ce qui est pris, est pris, dit la sagesse populaire avertie!

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Album de famille

10 Avril 2013, 19:01pm

Publié par Flora bis

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Je feuillette l'album-photos. Les clichés exhalent les ambiances heureuses des temps révolus. La mémoire, complice bienveillante, restitue les atmosphères joyeuses. Forcément joyeuses, celles des retrouvailles... 

családi látogatás

   Les grandes réunions de famille... Une fois l'an, le plus souvent en été, ajoutant de la chaleur du soleil à celle des sentiments, dix à douze personnes s'immobilisent devant l'objectif. Pose banale, sans la moindre recherche artistique, avec le seul souci de "caser" tout le monde dans le cadre du souvenir. D'un été à l'autre, les enfants grandissent, se marient, des bébés naissent  -  seuls les vieux ne changent pas. Éternels. Ils ont toujours été vieux, leurs rides semblent immuables. Tout juste s'ils se tassent un peu, d'année en année, fidèles à l'appel, comme pour nous rassurer de notre propre éternité...

   Entre deux photos, des mois d'éloignement, de peines et de joies. Soudainement, une silhouette manque. Divorce. Une autre: crise cardiaque. Un couple de vieux, partis main dans la main. Les rondeurs rieuses d'une tante, réduites à quelques ossements sous terre. L'oncle, la blague toujours aux lèvres, fantôme désormais muet sous la dalle. On fait le compte. A qui le tour, lorsque les bastions protecteurs de l'enfance s'effondrent, un par un?...

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yvette Moret, une vie de sage-femme au siècle dernier (extraits) 4.

7 Avril 2013, 10:08am

Publié par Flora bis

Yvette NEW Il n'y avait qu'un médecin qui acceptait d'y aller. Un jour, en arrivant, il tombe en plein milieu d'une scène de ménage. La femme allait balancer un pot de crème à la figure du mari, et en ouvrant la porte, c'est le médecin qui l'a reçu. Furieux, il est allé se débarbouiller tant bien que mal à sa voiture, puis il est retourné dans la maison pour soigner l'enfant pour qui on l'avait appelé. Ils avaient certainement bu... Une autre fois, il y a eu le meurtre d'un homme que les assassins ont enterré dans la cour, mettant les cochons par-dessus pour qu'ils piétinent le sol. On ne l'a retrouvé que très longtemps après. J'y allais sans rien, sans montre, ni bijoux. A partir de janvier 1948, j'avais une voiture, mais avant, je me déplaçais, été comme hiver, en vélo. Une nuit de verglas, j'ai glissé avec le vélo et je suis tombée dans la neige, perdant mes lunettes. Je me souviens les avoir cherchées à plat-ventre, à tâtons, ma sacoche éparpillée dans la neige.

   La seule chose qui m'était pénible c'était accoucher une femme qui avait bu. Un jour, je suis tombée sur une cliente qui ne savait même pas qu'elle accouchait. Il y avait beaucoup de naissances en ces temps-là. J'ai connu une femme que j'aimais bien, qui, à trente-quatre ans, en était à son dix-huitième... Parfois, je l'ai accouchée deux fois la même année. Ca s'est arrêté à la mort de son mari. Sur les dix-huit, elle en a élevé dix-sept avec beaucoup de soin.

  Un autre épisode me revient: je m'occupais de la femme dans la chambre, tandis que le mari attendait dans la cuisine. Tout d'un coup, elle me demande: 

-  Où est Jean? Je crois qu'il est sorti depuis un moment.

Je passe le nez, personne dans la cuisine. J'ouvre la porte  -  il pleuvait à verse dehors  -  et je découvre le mari, un grand gaillard, allongé de tout son long dans la boue, sans connaissance. J'ai dû frapper chez les voisins pour qu'ils appellent un médecin. Ainsi, pendant que j'accouchais la femme, le médecin ranimait le mari. (...) 

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Il faut voir les oeuvres de E. Pignon-Ernest! Je...

5 Avril 2013, 13:30pm

Publié par Rozsa Millet-Tatar

Il faut voir les oeuvres de E. Pignon-Ernest! Je...

Il faut voir les oeuvres de E. Pignon-Ernest! Je suis son admiratrice...

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