Le blog de Flora

memoires

Le seuil

6 Janvier 2024, 09:29am

Publié par Flora bis

 

Décembre est passé et on recommence! Je n'en avais pas encore fini avec le traitement post-opératoire de l'oeil gauche que l'autre l'a suivi sur la table d'opération. Pendant quelques jours, ils reçoivent les nombreuses gouttes en même temps. A partir de lundi, l'oeil gauche s'émancipera pour faire confiance à son cristallin flambant neuf, en matière synthétique, censé tenir son rôle jusqu'au bout, espérons-le. Le droit patientera à recevoir les gouttes jusqu'au début de février.

 

(Le pansement ne reste que les 3 premiers jours). Après, j'aimerais avoir une pause sans médecins ni infirmières, si possible!...

 

Entretemps, nous avons passé les festivités de Noël chez les enfants qui nous ont reçus, les trois parents restants, prenant sur leurs épaules pourtant bien fatiguées, le souci de l'organisation du réveillon. Leur cadeau de Noël  -  une sortie au théâtre samedi en famille  -  nous a enchantés! La dernière soirée de l'année s'est passée chez moi avec deux amies chères, à mettre en commun nos savoirs pour assurer le repas. Hélas, un mal de dos tenace dont je devrai m'occuper  -  dès que j'en aurai fini avec l'ophtalmologue  -  nous a gâché une partie de la soirée... Nous avons tout de même tenu bon jusqu'à minuit passé. Attendre la Nouvelle Année debout, un verre de champagne à la main, embrasser les amies  en vrai et les enfants au téléphone nous donnent l'illusion que le temps n'a pas de prise sur nous! Ou à peine.

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Une nostalgie incurable

3 Août 2022, 11:22am

Publié par Flora bis

   J'ai la mauvaise habitude, grâce à l'avènement de la télécommande, de pianoter une dernière fois sur les chaînes de la télé, avant de l'éteindre, au coeur de la nuit... Les émissions les plus intéressantes  -  du moins pour moi  -  repassent à ces heures tardives. C'est ainsi que je suis tombée l'autre soir sur "Echappées belles" qui proposait un "Week-end à Istanbul"...

   Dans quel piège ai-je atterri ! J'y suis restée 1 h et demie, scotchée à l'écran, en proie à des souvenirs qui se réveillaient en moi à plus de trente années de distance... Piège à la fois délicieux et douloureux d'une nostalgie incurable que m'ont laissée les six années passées à Istanbul, entre 1984 et 1990.

Beyoğlu, "mon" quartier

   J'en ai souvent parlé sur ce blog, lorsque les volutes des sensations passées remontaient à la surface, qui s'entortillaient autour de moi pour m'embarquer irrémédiablement, parfois jusqu'aux larmes... J'ai ressenti non seulement l'ambiance de la ville mais aussi l'odeur des grillades du "balık pazarı" de Beyoğlu, le fourmillement du Grand Bazar dans lequel j'ai appris à me repérer pour dire bonjour à "mes" marchands préférés autour d'un "çay" ou  un "sade kahve"... Le silence frais d'une mosquée ou d'un cimetière où je m'installais pour un dessin rapide... Ces empreintes sont innombrables, profondes et légères à la fois. Une ville de 15 millions d'habitants, où l'on prend plaisir à se perdre. Chaque quartier est vivant à sa manière et vous accueille, se laisse découvrir et au bout d'un moment, vous vous sentez chez vous. Surtout, en apprenant quelques mots de la langue turque pour soutenir une petite conversation, même rudimentaire.

Tout reste en vous, comme une entaille délicieuse.

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Pensées vagabondes en ce début d'automne

23 Septembre 2021, 12:36pm

Publié par Flora bis

   Je viens de passer deux bonnes heures devant l'écran de mon ordinateur, à répondre aux commentaires, à lire des articles, à regarder des documents sur Facebook (p.ex. un extrait de La Grande librairie qui présentait le roman de Victoria Mas "Le bal des folles", émission que j'ai manquée en son temps mais qui donne envie de lire le livre!). Je n'ai pas vu passer le temps si précieux. 

   Eternel conflit, cas de conscience permanent. Je dispose de mon temps, je n'ai pratiquement que des contraintes que je m'impose moi-même. D'où vient ce sentiment culpabilisant de "gaspillage" d'un bien rare et précieux? Le but prioritaire, à mon âge, ne serait-il pas de "me la couler douce", de prendre du bon temps, sans la pression des devoirs urgents, de profiter des minuscules bonheurs fugaces dont la vie veut bien me gratifier encore?... 

"Le Rideau", huile, T.R.

 Si je creuse un peu les profondeurs de mon histoire, aussi loin que je me souvienne, ce conflit m'a toujours accompagnée. Mon penchant indolent me poussait naturellement vers la contemplation, la rêverie, j'aimais me perdre dans les méandres des pensées qui affluaient, se bousculaient, prendre mon temps comme si j'en gagnais pour vivre... de la vraie vie, en somme. 

   Autour de moi, les injonctions pleuvaient d'arrêter de "perdre mon temps", de m'occuper des choses utiles  -  selon les autres, pas pour moi!  -  participer au maintien de l'ordre et de la propreté dans la maison où trois générations vivaient en bonne entente établie par des règles depuis des siècles... Prendre ma part au désherbage des parcelles de maïs, de pommes de terre ou des pieds de vignes, à la cueillette de la récolte à l'automne. Ces gestes se sont imprégnés en moi, je pourrais les reproduire, intacts, 60 ans plus tard. Ils se sont insinués en moi comme la notion de "devoirs" tacites, indispensables, coûte que coûte. Et cela a continué naturellement, en épousant un homme qui a été formaté selon les mêmes principes immuables: "ne jamais perdre son temps inutilement"!

   Et maintenant? Je fais ce que je veux, il n'y a personne autour de moi avec ses injonctions à occuper mon temps avec des tâches toujours plus importantes que mes désirs. Je me suis débarrassée de pas mal de ces carcans qui m'enserraient comme des antiques instruments de torture. Mais la libération n'est pas si simple. Au fond, persiste l'ombre de la culpabilité d'avoir désobéi...  

   

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De la beauté et de ses répercussions

16 Avril 2021, 11:07am

Publié par Flora bis

   Cette semaine, j'ai publié sur F-B une de mes photos, prise il y a bien longtemps, à mes 22 ans. Je ne l'aimais pas trop, ne la trouvant pas tout à fait moche, mais la beauté ne me venait même pas à l'esprit. Je l'ai quand-même publiée... Pourquoi? Un vague sentiment d'indulgence m'a effleurée: finalement, elle n'était pas si mal, cette jeune femme qui portait sur son visage l'air commun à tous les jeunes gens... La beauté de la jeunesse. Celle qu'il faut fixer sur des images car elle est tout sauf immuable.

à 15 ans

Me concernant, l'idée de la beauté ne m'a jamais effleurée. Ce n'était pas un tourment, non plus: elle n'entrait pas en ligne de compte, tout simplement. J'étais, de plus, assez maigrelette (si, si!), pendant les vacances, la famille m'envoyait chez mes grands-parents, dans l'espoir que je reviendrais avec quelques kilos en plus. Peine perdue! Mes résultats scolaires étaient les seules sources de compliments que j'ai eus de la part de mes parents... 

Changement à Moscou: j'ai commencé à y croire un peu... Certes, pas à ma beauté, mais à un certain charme que je possédais, apparemment, et qui attirait... Je me souviens d'une soirée où je dansais, dans la petite robe bleue empruntée à ma copine pour l'occasion, et un des participants, enflammé mais toujours impeccablement correct, m'a dit à l'oreille: "Ты здесь королева!" ("Ici, c'est toi la reine!") J'ai été sidérée, n'y ayant jamais pensé, bien sûr! 

à Moscou

Je me demande maintenant, à mon âge où la beauté n'a plus que la chance mince d'être intérieure, quelle est l'origine de tout cela? Dans ma famille, comme chez beaucoup d'autres, il n'était pas d'usage d'évoquer la beauté des uns ou des autres. Cela aurait été considéré comme "vanité" sévèrement bannie. C'était un caprice des riches qui avaient du temps à perdre. Pire encore: ma mère, en guerre latente avec sa belle-mère, m'a souvent dit que ma grand-mère était laide (avec une grosse dose de subjectivité injuste de sa part, d'ailleurs), et lors qu'elle m'en voulait, me disait que c'était à elle je ressemblais!... Il y a mieux pour cultiver l'estime de soi chez un enfant, me semble-t-il...

ma grand-mère paternelle

  

   

   

   

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Encore l'été...

15 Septembre 2020, 11:29am

Publié par Flora bis

   L'été est de retour, avec 30° et plus, même dans le Nord. Moi qui n'en ai jamais assez, je suis contente de ce petit supplément de bonheur illusoire. Un avant-goût du "Vénasszonyok nyara"  -  "été des vieilles" dit le hongrois qui, au 19 s. ignorait le politiquement correct. De nos jours, il se rattrape et succombe à "l'été indien" comme la plupart des pays.

   Ce n'est pas encore la vraie saison douce qui débute fin de septembre et dure jusqu'à mi-octobre. Des matins brumeux et frais se réchauffent au soleil pâlissant et, sur les toiles d'araignées, des gouttes de rosée tremblent dans les rayons parcimonieux. Les après-midi clémentes, les vieilles s'installent sur les bancs devant les maisons pour une causette, pour réchauffer un peu leurs vieux os et articulations grinçantes, pour emmagasiner un brin de chaleur vivifiante pour les mois d'hiver, afin qu'elle les préserve jusqu'au printemps prochain...

  Tout cela n'est que des réminiscences de mon enfance... Là où j'habite, une avenue encombrée de voitures en stationnement, d'autres vrombissant dans les deux sens pour gagner quelques décamètres entre deux feux rouges, point de bancs devant les maisons... Les vieilles se cloîtrent dans leurs jardins de derrière les murs, les plus âgées deviennent peu à peu invisibles. Sauf une. Elle habite en face, elle a 95 ans. Elle a du mal à marcher mais elle tient à rester chez elle. L'autre jour, je l'ai vue dans sa porte, sur une chaise placée dans l'ouverture. Elle prenait l'air chargé des gaz d'échappement des voitures, de la poussière de la rue, mais elle humait la vie en mouvement...

 

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Début de séjour prometteur

30 Août 2020, 20:30pm

Publié par Flora bis

   Je suis de retour après de courtes vacances en Hongrie. J'y suis allée à reculons, lessivée par une canicule désormais habituelle dans le Nord de la France et qui me fait craindre d'autant plus celle de mon pays natal.

    Finalement, pendant les 2 petites semaines que j'ai passées là-bas, la fin de saison a été plutôt moins torride que je ne le craignais. J'aurais même pu sortir, me promener plus que l'an passé si la fatalité ne m'avait pas barré la route: une chute lourde dans la rue, à cause d'un petit défaut dans l'asphalte du trottoir. Une seconde d'inattention... Mon ange gardien a rappliqué à tir d'ailes et son intervention in extremis a empêché la fracture de ma jambe gauche (toujours la même!)... Genou et cheville gonflés et très amochés mais je marche, lentement et claudiquant mais je marche.

    J'étais en route chez ma belle-soeur, veuve de mon frère quand mon regard s'est égaré un instant sur l'enseigne d'une boutique fermée... Ma distraction a été instantanément sanctionnée: j'ai vécu la chute, pourtant très rapide, comme un film au ralenti, en gémissant plus de désespoir que de douleur (aux premiers instants, on est anesthésié, paraît-il, par une montée d'adrénaline) à l'idée de la répétition fatale de mes chutes et de l'incapacité désormais de me relever sans aide. Mon sauveur est apparu en la personne du propriétaire de la boutique qui avait entendu mes gémissements et avec l'aide de sa femme, ils m'ont remise debout. Sa femme m'a même déposée chez ma belle-soeur avec sa voiture.

   Je suis donc arrivée à temps pour le repas familial, en offrant même sa principale attraction du début car à peu près 12 "médecins" m'entouraient, chacun avec ses conseils et remèdes, versant sur la plaie sanguinolente toute sorte de désinfectants prometteurs! Ça va mieux.

petit train touristique de Gyula

petit train touristique de Gyula

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Retour à Istanbul

24 Septembre 2019, 16:51pm

Publié par Flora bis

   Je fouille dans ma photothèque comme à chaque fois que que l'envie me prend de faire un petit voyage dans le temps... Nostalgie stérile? Je pense plutôt au besoin impérieux de m'évader d'un présent qui n'a rien d'exaltant, l'occasion mise à part de me réjouir que l'infirmière de ce matin, très professionnelle, n'a pas esquinté la seule veine qui me restait à exploiter, avant d'injecter le produit de contraste qui m'inonderait d'une chaleur intense, de la tête au pied...

   En farfouillant parmi les images, je tombe sur cette photo prise à Istanbul, en 1990, à la salle d'exposition de Institut Français où j'attends l'ouverture du vernissage de ma deuxième exposition. "23 Mayis  -  3 Haziran". Je constate que pour la xième fois, on a écorché mon prénom sur l'affiche... Je ne sais pas pourquoi, cette composition de deux consonnes "ZS" semble contre nature pour l'oeil français, pire encore que le "SZ"... Je note au passage que la mode était aux épaulettes démesurées, ce qui, forcément, affinait la ligne des hanches... Ceci dit, ma minceur de 42 ans, désormais inatteignable, était alors bien réelle. 

   J'ai exposé essentiellement des lavis d'encre, pris sur le vif dans de différents endroits d'Istanbul. Avec ma petite chaise pliante, je m'installais dans les mosquées ou dans les cimetières, au pied de la Tour de Galata ou au bord du Bosphore, en haut de la rue des brocanteurs ou dans les jardins de Karyie Camii (Saint-Sauveur-in-Chôra) et beaucoup d'autres... Je n'ai jamais été importunée: "Kolay gelsin!"  -  me disaient les passants avec un sourire d'encouragement... (ce qui veut dire à peu près: "Que la peine vous soit légère!" c'est à dire: "Bon courage!")

 

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De l'Amour, simplement

16 Juin 2019, 12:11pm

Publié par Flora bis

  Nous sommes un petit groupe à alimenter un blog commun. Son administrateur change régulièrement de sujet. Le dernier en date : "l'Amour". Si vaste et  si délicat à la fois.

   Je suis de la génération qui a eu 20 ans à la fin des années soixante. A cheval entre la morale corsetée de nos parents et le début de la libération des moeurs. Un jour, encore étudiante en français, je devais accompagner une délégation égyptienne comme interprète. A un moment de la conversation, ils me posent des questions sur les relations entre filles et garçons de mon âge, dans la Hongrie de l'époque. Que se passe-t-il si je "cède" à un garçon et celui-ci me laisse tomber puisque, ayant perdu "ma pureté", je ne serais plus "digne d'être épousée"? La question me surprend et m'indique l'abîme qui sépare une société musulmane (même "nasserienne") et la nôtre... Je réponds simplement, un peu bravache, que je n'aurais aucun regret car en agissant ainsi, le garçon prouve qu'il ne m'aurait pas "méritée"... Et que, de toute façon, mon seul but dans la vie n'était pas de dénicher un mari.

   C'était le principe mais la réalité était beaucoup plus complexe. Notre liberté était limitée par la peur de tomber enceinte (l'avortement et la contraception étaient libres mais ils nécessitaient des visites médicales préalables). Ainsi, nous nous imposions les limites nous-mêmes.

Leningrad, 1971

   L'amour devenait de la sorte très éthéré, très fantasmé et très important. Nos flirts, même poussés, s'arrêtaient aux baisers enflammés, aux promenades romantiques, en attendant l'apparition de "l'homme de notre vie" qu'une certitude intime devait nous désigner: cette petite voix intérieure qui vous avertit  -  ou qui vous fait croire  -  que c'est votre destin qui frappe à la porte...

   Nous avons beaucoup flirté pendant nos années estudiantines, malgré la charge de travail écrasante de la fac. Nous avions 21-22 ans, ce qui semble "canonique" aux générations actuelles, pour hésiter encore devant "la chute", comme nous évoquions alors avec ironie une relation sexuelle. Pendant notre stage d'un an et demi à Moscou et à Leningrad, avec mon amie hongroise, Marie, "compagnonne de chambrée", nous nous sommes jetées avec gourmandise dans la découverte des contrées exotiques. Je dois dire que nous avons eu beaucoup de chance d'être toujours tombées sur des "chevaliers sans reproches"  -  ou alors, les temps étaient encore très différents...

   Il y aurait beaucoup à raconter sur ces années légères et graves à la fois, si déterminantes dans l'apprentissage de la vie d'adultes qui nous attendait. Pour moi, elles ont pris fin avec la rencontre avec Gilbert. Nos 33 ans communs ont entièrement rempli ma vie, sans laisser la moindre place à une pensée, un regard de côté... Et même sa mort, il y a bientôt 13 ans n'y a rien changé.

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Fête des Mères

26 Mai 2019, 19:19pm

Publié par Flora bis

   La Fête des Mères... Est-elle galvaudée, aussi bien que les autres, devenues obligations commerciales sans véritable continu: un devoir à accomplir ou un oubli sans âme qui passe sous silence... Pour certains, c'est même un résidu pétainiste réactionnaire qu'il faudrait supprimer. J'aimerais que ce soit autre chose.

   Pour moi, c'est l'occasion de susciter le souvenir de la mienne. Cela fait 6 ans

qu'elle ne vit plus que dans des traces se reflétant dans ma mémoire : une photo qui réveille des sensations anciennes, l'odeur de cannelle et de clous de girofle du placard de la cuisine, les multiples rideaux sur les portes et fenêtres, les pétunias du jardin... Un perpétuel désir de beauté qui, pour la plupart du temps, restera inassouvi...

   On est souvent injuste avec sa mère... Pour une fille, elle est à la fois une référence, un modèle à copier et à combattre pour devenir soi-même... Une mère parfaite peut être paralysante : comment atteindre une telle perfection?... Nous nous débattons dans nos contradictions, nos révoltes, nos offenses car nous sommes sûrs d'une chose : son amour restera, en dépit de tout, inébranlable. A toute épreuve. A nous acquis pour l'éternité.

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12 ans

7 Juillet 2018, 11:40am

Publié par Flora bis

Les anniversaires rythment notre vie. Le 7 juillet rythme la mienne en particulier.

Tous les ans, en posant ce petit caillou virtuel sur la tombe de Gilbert, je fais un rapide bilan personnel.

12 ans déjà... Je mesure ma survie. Je mesure ma solitude. Je me regarde dans le miroir. Le reflet n'est pas vraiment flatteur, les années passent à l'accéléré. Il faut épouser les contours de chaque étape. Savourer les instants tout en étant consciente  -  et cette lucidité ne me quitte plus -  que c'est un compte à rebours...

Les enfants grandissent, leurs parents entament la maturité de l'âge. Et les grands-parents? Ils résistent.

Tous les ans, je me répète l'avertissement: débarrasse-toi du poids de l'insupportable inertie, des doutes et des peurs qui te paralysent, cesse de gaspiller le temps précieux et entame enfin le vrai travail qui te permettra de monter sur l'ultime balance... 

Un juin-juillet aussi chauds qu'il y a 12 ans... 

(illustration: Yin et Yang, huile sur toile, R. T.)

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