Le blog de Flora

Faire chanter les lendemains...

29 Novembre 2022, 12:07pm

Publié par Flora bis

    Il y a des jours tellement chargés d'émotions positives que, gorgés de dopamines, nous avons l'impression de nous détacher de la pesanteur terrestre et nous planons carrément à quelques dizaines de centimètres au-dessus du sol... Hélas  -  ou heureusement  -  il y a forcément un atterrissage. C'est dans le face à face avec un quotidien bien plat et sans enthousiasme que réside l'épreuve du courage de vivre.

   Dans l'immédiat après l'atterrissage, nous souhaiterions presque de ne jamais avoir décollé. Être restés dans la tiédeur sans enthousiasme de l'existence, dans la frustration discrète et constante qui égrène les jours sans relief sur le chapelet de nos vies minuscules... Sans secousse, en veilleuse et en regrets. Je m'y attendais comme à une gueule de bois après l'ivresse. Mais que c'est bon d'être là-haut!

   L'excitation montait, notre amie et hôtesse Evelyne a tout bien préparé, aidée par la généreuse participation de sa famille. Les trois- quatre pièces en enfilade du rez-de-chaussée de sa maison ont été chamboulées, le public, les cinq interprètes et moi-même (en qualité d'auteur) les avons progressivement envahies. Les seize micronouvelles ont été lues dans le silence des émotions à fleur de peau, jusqu'à la délivrance par la belle voix d'Annette et la guitare de Benoit qui ont libéré le public, en l'invitant à chanter plus d'une heure durant...

   L'écriture est une activité éminemment solitaire. Sa mise en voix non seulement la fait vivre en y associant interprètes et public, mais surtout, le sentiment profond du partage de son pain quotidien. 

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Rêve oppressant

21 Novembre 2022, 12:07pm

Publié par Flora bis

   Une nouvelle semaine débute. Je ressens, avec une acuité grandissante, l'ambiance qui monte à l'approche des fêtes de fin d'année. Une excitation plutôt joyeuse d'autrefois à laquelle se mêle l'anxiété de l'époque actuelle, plutôt rabat-joie. Des sentiments latents de menaces venues de toute part, de n'importe où... J'essaie d'y résister, avec plus ou moins de succès.

Ma nuit, pourtant brève, n'a pas été de tout repos. Comme il m'arrive parfois, couchée sur mon côté gauche, de me réveiller péniblement, cherchant ma respiration coupée... Cela peut être relativement long... Je sors d'un rêve oppressant, je supplie la force implacable de lâcher sa pression sur mon cou, sur mon coeur qui peine à repartir... J'essaie de me libérer de l'étreinte mortifère en cherchant désespérément quelques arguments : donne-moi un peu de temps, je n'ai pas encore fini ce que j'ai à faire!...

   Une fois mes esprits retrouvés, je change de côté. Le sommeil tarde à revenir : les efforts ont été épuisants. Quel est cette chose que je dois parachever avant de tirer ma révérence? Une dette à solder ou une vraie chose qui ne serait qu'à moi, qui me représenterait  -  ou plutôt m'incarnerait  -  véritablement, sans obéir à n'importe quel autre oukase venu d'on ne sait où...

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Au rythme de la nature

15 Novembre 2022, 10:25am

Publié par Flora bis

   Nous entrons dans l'automne à un rythme clément... La clarté diminue de jour en jour, surtout depuis la fin d'octobre, au moment où nous avons reculé nos montres. Les rayons du soleil boudent mon jardinet qui, par conséquent, reste plongé dans l'ombre humide toute la journée. Des roses tardives, comme égarées s'accrochent, obstinées. Une blanche lumineuse et quelques rouges écarlates, en guise d'encouragement  -  ou de consolation... La terrasse  -  et surtout moi  -  attendrons plusieurs mois, avant de sortir le parasol vert.

Les jours raccourcis, le manque relatif de luminosité, l'humidité et la fraîcheur nous bercent vers l'endormissement presque total de la nature qui a besoin de ce temps de repos pour préparer sa renaissance, à la fin de l'hiver. Sans même le vouloir, nous ressentons ce rythme intime qui nous invite à le suivre. Comme une irrépressible somnolence, une torpeur envahissante. La sagesse nous conseille de ne pas résister, de nous abandonner à cet engourdissement universel. Pour nous régénérer, nous revivifier après les dégâts de la canicule. A mon âge, j'ai du mal à consentir à ce temps perdu, même s'il est sans doute nécessaire. J'ai envie de profiter de chaque instant.

  La solstice d'hiver sonne la fin de la sieste! Les festivités de la fin d'année annoncent la renaissance de la lumière qui va en augmentant, de quelques minutes par jour :  ce sera long, très long mais dans ce sens, c'est plus stimulant!

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Tourbillons vs ankyloses

8 Novembre 2022, 11:53am

Publié par Flora bis

   Que d'événements depuis mon dernier passage sur ce blog! J'ai eu le bonheur de recevoir les enfants, solliciter les urgences avec envoi d'une ambulance, faire une répétitions pleine de rires et de concentration inspirée avec des amis, essayer de soulager mes petites-filles dans les devoirs en quantité exorbitante et abusive pour des "vacances" et faire quelques parties de crapettes quand-même (en guise de détente), chercher fiévreusement un vétérinaire disponible puis un médecin pour humains non moins introuvable, un "baccalauréat" à trois dont un par téléphone, des conversations près du coeur et perlées de rires... Bref, mon rythme train-train et poussif habituel a été singulièrement secoué!

   A présent, j'essaie d'installer quelques plages de repos, interrompues par des réunions et des travaux sur mon ordinateur (j'ai encore fait brûler mon repas ce midi!...) Je ne sais même pas quand cet article, écrit par intermittence, arrivera à son terme... Des réunions suivent d'autres réunions: on dirait que la "réunionnite" furieuse bat son plein et j'y participe! Le matin, il vaut mieux que je me lève dans la solitude et la discrétion, afin de ne pas offrir en spectacle mon pauvre corps ankylosé qui essaie de se mettre debout pour affronter le jour et ses activités multiples. J'ai plein de compassion pour lui. Des douleurs aigües partout me rappellent la phrase qui me faisait rire dans le temps  -  un temps révolu, encore jeune et dynamique : " Si tu ne ressens aucune douleur au réveil, c'est que tu es mort". Je n'en ris plus, mais je la cite souvent, de l'air entendu de quelqu'un qui sait de quoi il parle.

 

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