Le blog de Flora

La toile de notre vie

30 Juin 2023, 12:35pm

Publié par Flora bis

   Il ne reste plus qu'un jour de ce mois de juin si chaud, dans le sens propre et figuré. Je me prépare à un été plutôt solitaire que je redoute, tout en ayant envie de m'immerger dans un sentiment de quiétude (que j'imagine mais qui ne se réalise jamais). 

   Dans une semaine, ce blog atteindra son quinzième anniversaire... De nos jours, cela semble presque canonique pour un genre qui se fait dépasser allègrement par de nouvelles modes de communication, tendant vers encore plus de narcissisme, plus d'images et moins de mots... Moi, j'en ai besoin, sans doute bien plus que mes rares mais d'autant plus précieux lecteurs. Il m'offre la discipline de m'exprimer dans ma langue d'adoption, un exercice régulier de faire le point, de plonger dans la mémoire, d'échafauder une réflexion qui permet de laisser une trace éphémère, encore plus fragile qu'un journal de bord en papier. Une trace pour qui? Avant tout, pour moi-même. J'ai bien retenu le choc et le regret d'une prise de conscience soudaine au début de ma solitude: quel avait été le tissu de mon quotidien AVANT, ces événements "sans importance" qui constituaient pourtant l'essentiel de mon histoire? J'avais bien des souvenirs aigus des moments saillants, heureux ou tragiques, mais une somme de décennies entières était tombée dans les oubliettes!... Je me souviens des époques mouvementées, des voyages, des souffrances et des joies, chaque étape ayant une couleur différente. Ce sont pourtant des aplats presque invisibles qui constituent la couleur de fond de notre vie, celle qui s'efface avec humilité devant les pigments éclatants des figures et des volumes des émotions dominant la toile...

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Fort Mahon Plage, 2012


 

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Belle semaine riche en émotions

26 Juin 2023, 17:20pm

Publié par Flora bis

   Les vagues de chaleur ne passent pas, elles s'installent... A nous de nous en accommoder. Jusqu'à quel point en serons-nous capables?... On commence à parler de la nécessité de changer nos habitudes alimentaires, de cultiver des légumes qui ne demandent pas beaucoup d'eau et supportent les sols arides... Soudain, nous nous rendons compte d'être archigâtés, non loin d'avoir mangé notre pain blanc...

   Dans cette ambiance d'incertitudes diverses, je vais parler des moments heureux du jeudi soir, chez moi où mes chères comédiennes fatiguées de leur saison, se sont réunies pour donner lecture de mes textes microscopiques (tiens, je viens d'entendre à la radio que ce genre de textes courts devient de plus en plus prisés dans notre monde épris de vitesse et de zapping!... Pour ma part, j'ai commencé à les écrire aux alentours de 2010-11, mue d'une envie soudaine de fictions, calibrées aux blogs. J'y ai pris goût car la brièveté s'est avérée salutaire pour éviter le bavardage inutile...)

   Nous étions 15-16 à nous serrer dans la chaleur du séjour et plus encore, de l'amitié, pour écouter les 16 pièces. Après, pour le pot de l'amitié, nous sommes sortis sur la terrasse, entretemps rafraîchie dans la nuit d'été. La conversation s'est poursuivie jusqu'après minuit. J'étais sur mon petit nuage rose : j'aime réunir, mélanger des gens venus d'horizons divers, pour que des liens et des sympathies nouveaux puissent naître...

    Le surlendemain, nous avons pris la route pour passer le weekend chez les enfants où ma plus jeune petite-fille est montée sur scène à son tour dans le spectacle de sa troupe de théâtre. Nous nous sommes régalés du programme d'un peu plus d'une heure, n'ayant d'yeux, en grande partie, que pour elle, bien évidemment!

   Leur jardin est toujours aussi reposant, luxuriant entre ombres et lumières, sous les arbres centenaires...

 

un rayon de soleil va chercher les ruines du lavoir ancien

 

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La nostalgie des étés bleus

15 Juin 2023, 10:19am

Publié par Flora bis

   J'en ai marre de cet état de mollesse à regarder défiler les jours torrides, incapable de bouger, avachie derrière les volets clos, tandis que la vie s'échappe vers le large. Préserver ma petite existence devenue fragile, surveiller température et hydratation. Mon impuissance m'enserre, je suis prise au piège d'algues invisibles et visqueuses...

    De plus, j'en ai rêvé, de ces jours clairs, sous le soleil immobile, des lessives qui sèchent en une heure, sans avoir besoin de les programmer tout en scrutant le ciel d'un oeil inquiet. Des heures alanguies sur la terrasse, petite brise sous le parasol... A la place? Le point le plus chaud de France: Lille plus torride que Perpignan! Le jardin suffoque de la chaleur et du MANQUE d'EAU ! Un monde, décidément, à l'envers.

   Cette posture de "jamais contente" me gêne et j'entends déjà les reproches: "Faudrait savoir!" Printemps, étés dans la goutte froide, sous un ciel toujours maussade à regarder le défilé des nuages lourds de pluie  -  ou les canicules de plus en plus précoces et de plus en plus prolongées durant tout l'été... Faut-il tomber dans les extrêmes? Au fond, ce dont j'ai l'envie et la nostalgie, ce sont les étés bleus, chaudement équilibrés de mon enfance et adolescence, tapis quelque part dans mon ADN... Et la jeunesse avec.

La nostalgie des étés bleusLa nostalgie des étés bleus

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Sol invictus - pour le moment... et toujours ça de pris!

4 Juin 2023, 10:47am

Publié par Flora bis

   Je n'en reviens pas... IL🔆 est toujours là, sur la toile bleue immaculée, atténué par une petite brise qui rend sa chaleur tout à fait supportable à 25° -  26°! A des rares moments semblables, je cherche immanquablement le bouton à arrêter le temps!...

C'est la Fête des Mères. Quoi qu'on en pense : commerciale? (il faut bien que les commerçants vivent aussi!), obligatoire, formelle, forcée? (pas nécessairement, cela dépend de la sincérité de nos sentiments!). Elle donne l'occasion de nous pencher un instant sur notre sort de mère, les plaisirs immenses, les liens très intimes et indestructibles qui nous lient à notre progéniture. Sur le pouvoir démesuré que ce lien nous donne ou fait subir. Nous l'avons vécu en tant que l'enfant d'une femme et nous avons connu cette place privilégiée à notre tour. Je ne cesse de l'explorer sous ses formes multiples et passionnantes. 

   Je la fêterai toute seule (mais est-on vraiment seul dans l'écriture?) car nous avons pris de l'avance le week-end dernier chez les enfants qui nous ont gâtés. Hier, j'ai prolongé la semaine agréable en compagnie de mon amie E. pour une sortie cinéma qui s'est terminée dans un petit resto très agréable, profitant des jours de plus en plus longs. 

   Le film? "Jeanne Du Barry" de Maïvenn Le Besco, projeté en ouverture du festival de Cannes de cette année. Il divise les critiques que j'ai évité de lire pour ne pas être influencée. A part les dialogues maigres et pauvres, l'éclairage fatiguant à la bougie qui transformait les scènes intérieures en jeux d'ombres, j'aimais bien les images de Versailles, le palais, les jardins, la cour dont l'étiquette dénuée de naturel mais gorgée d'hypocrisie, de raideur, de mépris et de jalousies mesquins rendaient la figure de Jeanne plus singulière et plus humaine. Et j'aimais bien Maïwenn dans le rôle. Johnny Depp, roi vieillissant, se déplaçait comme sa propre statue raide et poudrée, le regard à peine vivant pour exprimer le moindre sentiment  -  et cela jusqu'à son dernier soupir qui lui a permis de prononcer enfin les seuls mots sincères... Notre Jeanne, après avoir connu le faste, a dû retrouver son "extraction modeste" et mourir à 50 ans.

   Le petit dîner nous a permis de déguster avec gourmandise un menu digne d'un restaurant gastronomique! (du bar avec des petits légumes à peine croquants et accompagné d'une sauce divine et légère, en dessert, un pain perdu généreusement arrosé d'une sauce encore chaude de caramel au beurre salé et une boule de glace au même caramel...) Une perdition!...

   

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