Le blog de Flora

etat des lieux

Tout-venant

14 Juillet 2020, 17:42pm

Publié par Flora bis

   Les maniaques des blocs-notes, des agendas, des cahiers de toute taille me comprendront. Moi-même, j'en possède un certain nombre (offerts ou choisis), destinés à des tâches différentes: un petit dans le sac à main pour meubler des attentes imposées, épisodiques, dans les salles d'attente médicales, trajets en train ou en avion, pour laisser des traces des ambiances que je pourrais ressusciter plus tard, intactes; d'autres, plus grands, pour mes "journaux de bord", afin de consigner jour après jour, le temps qui s'enfuit.

   J'en ai un troisième, sous le coude, à mon bureau, près de l'ordinateur: il s'appelle "Zap Book, 100% recycled", 320 pages sans lignes ni carreaux, reliées à spirale, couverture vert vif. J'étais contente de ma trouvaille, de son papier grisâtre recyclé, de son épaisseur qui me promettait quelques années d'usage. Sa destination est spéciale et indispensable: "cahier pour le tout-venant" l'ai-je baptisé presqu'aussitôt. Ce nom m'a réjouie: cela veut dire  -  Liberté! Je peux noter des choses comme elles viennent, comme elles passent dans ma vie, dans ma tête, sans prédestination, sans organisation, sans autre but que de les retrouver plus tard, au hasard, en musardant parmi les pages... Cette joyeuse anarchie sans contrainte permet de fixer les choses importantes  au moment précis où elles passent car elle fixe surtout la couleur du moment.

   Petit échantillon pèle-mêle, au fil des pages, en français ou en hongrois, dans un fouillis jouissif: quelques astuces de l'utilisation du vinaigre blanc ou de la coquille d'oeuf concassée; esquisse d'un projet de roman; citations sur le désir; la recette de la Génoise et celle de la fameuse soupe aux carottes et au gingembre d'Evelyne; de la correspondance de Kafka et de Milena; étude du style de L. Slimani et de la peinture d'Alechinsky; compte des points d'une partie de Whist familiale;  archétypes de Mères; citations sur le silence... Etc... etc...

Mon jardin "fouillis"...

 

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Fête des Mères 2020

8 Juin 2020, 11:02am

Publié par Flora bis

   Le ciel est maussade, sur la table de la terrasse les quelques gouttes de pluie n'ont pas encore séché. Le radiateur imposant de la cuisine reste tiède. Mais les traces joyeuses et mouvementées du week end ont disparu, pour survivre avec d'autant plus de vivacité dans ma mémoire. Il suffit de fermer les yeux sur le calme immobile, et les oreilles sur le silence envahissant.

   Pour la Fête des Mères, les décideurs ont libéré les élans de l'amour, pour transformer les aspirations virtuelles en réalité palpable! Pour moi, les précautions, restrictions conseillées ont volé en éclats, pour laisser la place à une envie bridée depuis deux mois et demi : prendre mes enfants dans les bras, les serrer  sur mon coeur, les embrasser sur la joue, pas symboliquement du tout! Et renouveler tout cela, en mots, en regard et en geste, autant de fois que j'en avais envie! Le bonheur au présent!

   Je sais bien que cette intensité est due à la rareté de l'événement, aux mois de restrictions, d'angoisse, de privations de mouvements, d'émotions positives, de contacts qui l'ont précédé. Il serait difficile de maintenir cette amplitude durablement. Mais elle m'a réparée du manque lancinant, supporté sagement durant des semaines, pour, me disait-on, préserver ma petite vie solitaire, en veilleuse, et attendre pour vivre enfin cet événement. Pour qu'il donne envie de reprendre le cours de ce qu'on appelle la vie...

 

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La Belle au bois dormant ouvre un oeil

3 Juin 2020, 15:43pm

Publié par Flora bis

   En discutant avec ma voisine très alerte de 81 ans, nous avons constaté avec un certain étonnement que le stress était de retour dans notre vie d'anciennes confinées. Il est vrai que le désert de la vie affective et sociale, le futur suspendu pour 2 mois et demi a aplani notre vie quotidienne, sans relief, sans surprise bonne ou mauvaise. Ce n'était pas la peine de s'inquiéter pour les délais, les obstacles éventuels, les oublis accidentels puisque nous pouvions être sûrs que le lendemain sera en tout point semblable à la veille.

   Depuis quelques jours, les choses s'accélèrent. Les projets s'éveillent de leur sommeil de la Belle au bois dormant. De nouveau, les évènements font irruption dans mon calme plat, bousculant le rythme ancré depuis 7 semaines. Aussitôt, la panique des délais m'envahit. J'écris des post-it que je colle sur l'ordinateur, j'en place aussi dans la cuisine, pour biffer au fur et à mesure les choses accomplies, ce qui me donne la satisfaction que ma vie avance, que je prends à bras le corps les corvées "utiles", incontournables. Faire réviser le chauffage ainsi que la voiture, trouver enfin un réparateur pour les stores, ne pas oublier telle prise de sang et des RDV médicaux ajournés, envoyer ma déclaration d'impôts, acheter de la terre et des fleurs pour décorer la terrasse, passer chez le coiffeur pour tenter de rajeunir ma tête de confinée etc. etc... Pour respirer, je m'accorde des plages de lecture et d'écriture. 

 

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Mois de mai bancal

30 Mai 2020, 11:52am

Publié par Flora bis

  Quatrième article au mois de mai sur mon blog. Un mai bizarre, un peu bancal entre espoir et crainte, envie de respirer ou de rester en apnée suspendue dans un temps sans lendemain... Les autorités jouent aux équilibristes entre les impératifs d'une économie fragilisée et la peur de voir l'épidémie redémarrer. Finalement, on a l'impression de naviguer à vue  -  ou plutôt à l'aveugle?  -  dans une situation inédite qui a ébranlé la foi en le pouvoir illimité de l'homme sur son destin. 

   Autour de 28 000 morts en France. "Seulement! Vous vous rendez compte, sur 66 millions? " s'écrie mon médecin, en estimant la panique surdimensionnée par les média et les autorités. On ne sait plus où donner de la tête. Hier, une de mes amies,  passant devant ma maison, est restée à 2m de la porte sur le trottoir, refusant d'entrer  -  alors que l'autorisation était passée 2 jours plus tôt!... Nous avons bavardé au moins 20 minutes dans cette position inconfortable, dans le bruit et les odeurs des voitures, sous le soleil ardu mais elle a dit qu'à part sa promenade quotidienne, elle ne sortait pas, et surtout, elle ne voyait personne dans un lieu clos, pas même sa fille, son mari s'occupant des provisions...

   Pour ma part, j'ai bien envie de profiter du week end de la Fête des Mères dans une semaine, pour recevoir mes enfants que je n'ai pas vus depuis le 23 février... D'ici là, j'aimerais parfaire quelques préparatifs pour arranger la terrasse, pour organiser les courses et les repas, même si tout cela mettra, à coup sûr, mes batteries à plat... Mais le plaisir de les revoir n'a pas de prix. 

Mois de mai bancal
Mois de mai bancalMois de mai bancal
Mois de mai bancal

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Ce ne sera jamais plus "comme avant"...?!

13 Mai 2020, 10:24am

Publié par Flora bis

   Nous faisons nos premiers pas apeurés à l'air libre. J'exagère: je suis sortie régulièrement, pendant le confinement, pour les courses au supermarché, chez le boulanger et parfois, à la pharmacie. Sans masque et sans gants, sans trop de précautions, dont certaines je ressentais comme éloignées du bon sens (se changer de pied en cap, voire même se doucher dans son garage avant de franchir le seuil de sa maison, désinfecter même les pots de yoghourt etc...). Les rayons étaient suffisamment déserts pour éviter la proximité avec les autres et je me suis dit que se gratter le nez avec ou sans gant revenait à peu près au même... Bien sûr, à la maison, mon premier geste a été de me laver soigneusement les mains: cela m'arrive d'ailleurs, plusieurs fois par jour, depuis bien longtemps... Par contre, personne n'a franchi le seuil de la maison, pas plus que moi, je ne suis allée chez personne... 

   J'ai la nostalgie d'une certaine insouciance d'avant... Oh, il ne s'agit que des choses à la portée de tous, peu coûteuses, relativement faciles à réaliser... Un petit repas improvisé avec des amis pour échanger, s'intéresser à l'autre, partager ses soucis ou ses joies, une sortie au théâtre, au cinéma ou au restaurant, de temps en temps, pas trop souvent pour ne pas les banaliser et qu'elles gardent leur attrait exceptionnel... Serrer mes enfants dans les bras, très fort! En vrai et non seulement "en mode virtuel"...

   J'espère que nous aurons réussi à conserver au fond de nous ces quelques habitudes anciennes et qu'un jour, elles réapparaîtront pour redonner des couleurs à notre vie de solitaires. C'est ce que je réponds à ceux qui me tapent sévèrement sur les doigts avec leur phrase qui tombe comme un couperet: "RIEN ne sera plus comme avant!"

 

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Déconfinement...

29 Avril 2020, 18:35pm

Publié par Flora bis

   J'ai écouté le discours du premier ministre à esquisser les perspectives du "déconfinement". Je me suis rendu compte que mon état d'enfoncement dans les profondeurs de l'isolement presque total était déjà tellement avancé que je n'arrivais même pas à me réjouir... Le déconfinement sera progressif, très lent. Heureusement pour moi qui supporterais difficilement une nouvelle secousse.

   Oui, depuis les premières alarmes suivies du débordement des urgences et le nombre de morts égrené jour après jour, les restrictions successives, nous avons encaissé des chocs réguliers qui nous ont renforcés peu à peu dans le sentiment du danger de mort imminent et invisible... J'évoque ici le cas d'une personne que je connais bien, de l'âge défini comme "à risque" avec quelques complications de santé. A cette occasion, j'ai appris un mot pour moi nouveau mais non moins effrayant: "comorbidité". Les médecins aiment bien utiliser un vocabulaire qui fait peur: c'est normal, ils ont assez souffert pour l'acquérir pendant leur long apprentissage et ce jargon hermétique impressionne avantageusement le patient déstabilisé... Bref, nous avons fini par atteindre un état friable, inconsistant, flottant dans un espace/temps indécis où l'on évite de se projeter dans l'avenir...

   Enfermés dans nos forteresses presque inviolables  -  à condition de ne pas mettre le nez dehors et de ne laisser entrer personne  -  nous pouvions nous sentir à l'abri.. La moindre sortie  -  avec notre propre autorisation contrôlable et verbalisable  -  relevait d'une aventure à nos risques et périls. 

   L'homme est un être éminemment social. Le priver des gestes élémentaires de sociabilité le plonge dans la dépression. Les poignées de main, les embrassades, les caresses, les regards et les sourires, la voix et ses modulations  -  tellement éloquentes au-delà même des mots  -  sans ces signes de proximité et d'affection l'humain dépérit. Un ou deux mètres de distance et le regard fuit. Le masque cache presque tout le visage et son expression. Et la froideur lisse de l'écran ne pourra jamais s'y substituer.

d'après l'affiche du film "Le silence des agneaux"

 

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Cinquième semaine - quelques réflexions inutiles

14 Avril 2020, 10:41am

Publié par Flora bis

   Cinquième semaine. Hier soir, le président de la république a annoncé dans son discours ce que nous pressentions tous: le déconfinement ne débuterait pas avant le 11 mai. (Tiens, "déconfinement" : ces notions nouvelles deviennent si vite familières!)

   Ce n'était pas inattendu mais la frustration, l'impatience de certains  -  et parmi eux, il y en a qui ne sont pas les plus mal lotis avec grande maison, jardin  -  s'expriment en contestation: il faut descendre dans la rue, réclamer notre dû, masques, tests, liberté de circuler, la vie comme avant mais en mieux! Le pouvoir ne fait que de mentir, c'est de leur faute si on en est arrivés là... (d'autres "complotistes" plus radicaux n'hésitent pas à reprocher aux puissants un "lâcher de virus" afin de mieux museler la foule de soumis et d'opprimés.)

   Certes, il sera légitime de demander des responsabilités aux décideurs de ces dernières décennies qui ont forcé la transformation de la gestion de la santé en une entreprise qui doit gagner du fric au lieu d'en dépenser... Et même ainsi, et grâce au dévouement du personnel soignant, ce système a réussi à faire face à la tempête virale. En prenant soin de façon égale des riches et des pauvres.

   Je manque peut-être de veine révolutionnaire (quelque peu échaudée par une jeunesse dans un système communiste) mais je fonce rarement sans réflexion, tête baissée aux premiers slogans appelant à casser "ceux d'en face"... Cela ne veut pas dire d'applaudir à l'arrogant mépris de ceux qui étalent leur richesse, leur toute puissance sans partage, qui fraudent de façon éhontée ou qui le cachent pudiquement pour ne pas se faire remarquer... Dans une démocratie même imparfaite, il y a la loi qui doit protéger tous les citoyens, surtout les plus démunis qui n'ont pas d'autres moyens pour se défendre. 

céramique d'Andrea Vertel

   

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En cage (presque dorée...)

7 Avril 2020, 11:09am

Publié par Flora bis

   Quatrième semaine... L'effervescence fébrile de la nouveauté est passée en laissant la place à une ambiance étrange. Plutôt blasée. Comme si, fatigués d'être choqués, paniqués, nous nous résignions à vivre dans une sorte de vacuum isolés du monde et du temps... 

   Tout cela me fait penser au film d'Alain Resnais "Mon oncle d'Amérique" qui m'a beaucoup impressionnée à sa sortie et qui expose et illustre la théorie du professeur Henri Laborit concernant les réactions de l'individu dans une situation verrouillée. Lors des expériences scientifiques, on observe le comportement  -  éclairé par les explications du professeur  -  des rats enfermés dans des cages. Les histoires humaines relatées parallèlement dans le film illustrent la thèse des rats.

   Notre situation de "confinement" obligatoire me rappelle la théorie du pr. Laborit sur "l'inhibition de l'action". Que se passe-il lorsque l'individu ne peut ni lutter ni fuir face à une situation sans issue? L'inhibition de l'action mène à l'anxiété qui diminue les défenses immunitaires... 

   La seule défense consiste à un "oubli forcé" qui préserve la santé mentale. Le rat subit des électrochocs répétés qui inhibent sa mémoire. "L'oubli forcé est ici, pour le rat, un moyen efficace de sauvegarde face à une situation inhibitrice qui se répète."

    Depuis un moment, je me demandais pourquoi j'avais la sensation de vivre dans un espace-temps un peu opaque, indéfini où je devenais incapable de me projeter dans l'avenir, ne serait-ce que de quelques jours. Où je fuyais les souvenirs dont le manque me faisait souffrir... Serais-je en train d'illustrer la brillante théorie du professeur Laborit et le comportement de notre frère le Rat, coincé seul en cage?...

 

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Tsunami

23 Mars 2020, 10:54am

Publié par Flora bis

   La tentation est grande de garder le silence. Les informations fondent sur nous comme un tsunami, nous étouffent, nous ensevelissent. 

   Au début, au moment de la sidération, nous en étions avides, une façon de nous projeter dans l'avenir, de nous créer de fragiles stratégies de défense. Nous sommes invités avec insistance de rester à la maison, en télétravail si possible, avec aide au télé-enseignement, sans compter les repas à assurer pour toute la famille (plus de cantines, plus de restos ou sandwich sur le pouce entre copains...). Les solitaires? En face à face avec leur chat et leur ordinateur. Solitude accrue pour les vieux, même si certains d'entre eux en ont déjà l'habitude depuis longtemps. Les infos sont anxiogènes, parfois culpabilisantes: de quoi vous plaignez-vous, il y en a qui n'ont pas le luxe de se planquer au chaud chez eux, et qui doivent s'exposer pour assurer un semblant de vie, même réduite à la portion congrue, pour tous! Pas faux. Alors, on les remercie, on les applaudit pour exprimer sa reconnaissance, pour se déculpabiliser un peu.

   Effervescence sur les réseaux sociaux. On a envie de communiquer avec famille, amis, le reste du monde sur la façon de vivre le confinement... Les idées fusent: comment peupler la vacuité d'une existence, comment organiser la surcharge de travail, comment distraire les enfants pour empêcher la surchauffe de la cocotte-minute. Certains pressentent l'épreuve du couple qui, en temps normal, a peu d'occasion de se poser les questions qui fâchent.

   Au bout d'une semaine, c'est le trop plein contreproductif. J'ai envie d'infos mais sans la querelle des experts qui se contredisent, sans quelques maîtres à penser qui, pour attirer l'attention sur leur existence minuscule, escamotée provisoirement par le danger  invisible, commencent à semer la discorde. J'ai envie de plages de silence pour réfléchir sur ce qui nous arrive.  

Μηδὲν ἄγαν, Mêdèn agan, "rien de trop" disait l'inscription sur le fronton du temple d'Apollon à Delphe. A méditer. Et si nous y ajoutions Horace qui prônait "la mesure en toutes choses"?

 

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Les vacances d'hiver sans l'hiver

23 Février 2020, 18:54pm

Publié par Flora bis

    Les enfants sont repartis, après les 15 jours de vacances de février. Une semaine chez les autres grands-parents, la deuxième chez moi. La pluie redouble d'intensité et en écoutant les rafales, je suis bien heureuse d'être au chaud dans la maison. Je goûte le silence, après avoir fait tourner une lessive.

   Petit à petit, je reviens à mon rythme habituel dont les premières heures calmes sont toujours plus savoureuses, à cause du changement, que les suivantes qui s'enliseront dans le silence et la solitude. Retour au quotidien qui s'appelle désormais, un peu pompeusement, "ma part du destin". Il n'est pas exaltant mais peut réserver quelques agréables surprises si j'arrive à quitter le poids de la routine démissionnaire pour me laisser tenter par quelques hasards égarés de la vie.

   La présence des enfants me remplit de joie. J'observe comme elles changent, grandissent, et nos discussions se modifient aussi en s'enrichissant de nouveaux thèmes. Les amis prennent une place de plus en plus importante dans leur vie, et cela  me réjouit: elles entrent dans l'apprentissage de la vie sociale, avec ses richesses, ses joies et ses douleurs. On voudrait les protéger mais c'est impossible: beaucoup de choses s'apprendront à leurs dépens. Le plus utile que nous puissions leur donner est notre amour et notre compréhension. Eventuellement, notre avis si elles le demandent. Tout sauf du prêchi-prêcha hautain et sans appel.

Les vacances d'hiver sans l'hiverLes vacances d'hiver sans l'hiverLes vacances d'hiver sans l'hiver

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