Le blog de Flora

etat des lieux

Début d'année gris

20 Janvier 2018, 11:20am

Publié par Flora bis

 

   Près de 3 semaines sans revenir sur mon blog... J'étais pressée ou trop fatiguée, presque inerte au fond de mon fauteuil Ikea, à moitié allongée.

   Il faut avouer que le manque d'échos à mes notes n'encourage pas non plus à "crier dans le désert". J'ai beau me persuader que c'est un genre de "journal de bord public" qui s'écrit surtout pour moi. Justement: public, bouteille à la mer dont on espère qu'elle sera repêchée pour provoquer un échange furtif d'idées ou d'émotions... Rien: cela veut dire "sans intérêt"... On ne peut pas obliger les gens de s'y intéresser, c'est la liberté de la blogosphère, peu à peu dépassée par Facebook, plus rapide, plus superficiel aussi. Autant nourrir son cahier à spirales.

   Plus d'un mois sans un rayon de soleil non plus... Ces décembre-début janvier sont particulièrement oppressants. La fatigue des préparatifs et des fêtes, leur délice né des mêmes fêtes et de la proximité avec la famille, puis soudain, le grand vide animé juste par les séances quotidiennes d'une radiothérapie devenue de plus en plus pesante: tout cela sous un ciel de plomb implacable.

   Finalement, nous avons eu trois jours de soleil qui ont pris fin hier. Pour combien de temps? Les gens du nord, philosophes à force de n'avoir pas le choix (on ne peut tout de même pas se suicider collectivement par manque de sérotonine!) finissent par dire qu'ils préfèrent le grand ciel mouvementé avec le défilé incessant des nuages chargés de pluie à celui, uniformément bleu des contrées ensoleillées...! Je n'y arrive toujours pas. Au bout de bientôt 28 ans.

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Avant Noël

19 Décembre 2017, 10:36am

Publié par Flora bis

   Presque 2 semaines sans écrire sur mon blog... Pour les quelques irréductibles qui reviennent

quand-même jour après jour pour laisser un petit caillou devant ma porte close, je voudrais noter que tous les jours, j'y pense, que j'essaie de m'y mettre mais le geste demeure suspendu avant de retomber, impuissant.

   Certains prétendent que c'est Mercure contrarié qui nous met des bâtons dans les roues et cela, jusqu'à mi-janvier. C'est mieux ainsi, au moins, nous savons que les contrariétés seront momentanées! Cela nous permet de patienter.

    Il y a tant à faire! Devant la montagne de plans à réaliser avant Noël, les stressés de mon espèces qui ont tendance à se noyer dans un verre d'eau (en hongrois, on dit même dans une cuillerée d'eau!) arrivent sous le sapin exténués, harassés, perclus de douleurs... Il faut donc d'urgence réaliser le miracle de la métamorphose en un être souriant, radieux, détendu, à l'aide d'une coiffure fraîchement arrangée, d'un maquillage léger mais efficace, d'un chemisier dernier cri ou sorti des mémoires ou d'un accessoire qui fera son effet. Tout en gardant un oeil discret sur les fourneaux, l'apéritif, la bonne température du vin et la table mise. 

   Et on y arrive! Car l'important n'est-il pas l'ambiance, l'excitation des enfants à ne pas décevoir, celle des adultes qui remiseront leurs ressentiments passés, leur fatigue à plus tard pour redevenir enfants pour une fraction du temps... Pour que l'ambiance soit celle des Noëls d'antan quand ils y croyaient encore... Cela vaut la peine. La magie fera son effet et laissera dans les coeurs une petite traînée de poudre dorée...

Joyeuses fêtes à tous!

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Fins de novembre festives

28 Novembre 2017, 19:42pm

Publié par Flora bis

   Activités, festivités intenses... Les derniers jours de novembre, les 27-28, sont respectivement les jours d'anniversaire de Gilbert et de notre fils. Ce dernier a failli venir au monde le soir où nos amis s'étaient réunis pour fêter l'anniversaire de son père. Le champagne a dû rester au frais et nous, avec un léger trac au ventre, partis vers l'hôpital militaire français des forces alliées  d'occupation de Berlin-Ouest... Il est né le lendemain, en début d'après-midi.

   C'était il y a quarante ans. Pour moi, le sentiment d'un petit miracle demeure.

 

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Coussin en forme de coeur...

10 Novembre 2017, 18:52pm

Publié par Flora bis

Ce petit coussin en forme de coeur m'accompagne, depuis deux semaines, jour et nuit. Surtout la nuit. Serré sous le bras droit, il amortit avec bonheur, la douleur brûlante.

Savez-vous, qui étaient les Amazones? Selon la légende, elles étaient des guerrières qui bannissaient les hommes de leur société et qui coupaient leur sein droit, afin d'être moins gênées pour tirer à l'arc en chevauchant.

Je n'ai jamais eu de velléité guerrière, ni d'animosité envers les hommes, pas plus que d'attirance pour le tir à l'arc. Même que j'ai une certaine méfiance pour approcher de près un cheval. Et pourtant, depuis le 27 octobre, je suis devenue une Amazone...

"C'est pour la bonne cause", m'a-t-on dit. Une question de vie ou de mort. Je le sais depuis bien plus d'un an.

Le plus difficile, c'est de faire face à ma nouvelle image. Je n'en ai pas encore eu le courage. 

Les accessoires trompe-l'oeil sont là pour duper le regard des autres, pour ne pas choquer, pour ne pas inspirer de la compassion teintée de frayeur. Ils ne peuvent pas tromper le mien. 

Je dois affronter un deuil. 

Deuil de quoi, deuil de qui?... De cette jeune femme qui restait si obstinément, si insensément ancrée dans ma tête...

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Un dimanche matin ensoleillé

23 Octobre 2017, 16:22pm

Publié par Flora bis

   J'aime les matins de dimanche qui s'étirent comme des chats paresseux au soleil... On prend son temps pour tout: pour quitter lit et pyjama, pour se réunir autour de la table du petit déjeuner où le café et le chocolat chaud donnent le premier coup de fouet à la conversation effervescente. Grands-parents, parents et enfants y contribuent, partageant impressions et tartines au beurre, baguette croquante et croissants frais qui arrivent miraculeusement, encore tièdes et parfumés...

   Après le déjeuner  -  et comme le repas est prêt à l'avance  -  chacun choisit la détente à sa guise: lecture ou mots croisés, premiers messages à déchiffrer sur son téléphone, tour de vélo dans la forêt  -  ou la prise de cette photo qui me rappellera toujours ce dimanche ensoleillé de fin d'octobre, anniversaire de ma petite-fille Alice...

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Consigne

6 Septembre 2017, 17:56pm

Publié par Flora bis

   Parallèlement à l'alimentation hebdomadaire de mes deux blogs (français et hongrois), j'ai entrepris un travail d'Hercule (junior !): j'ai décidé de recopier les articles les plus intéressants  -  du moins pour moi  -  dans un fichier, dans le but de les imprimer. La version numérique m'inspire une sourde angoisse: et si un jour, un bug mystérieux effaçait 9 ans de ma vie?... Car mon blog est une sorte de journal de bord public qui enregistre l'essentiel de ces 8-9 années, des débuts naïvement enthousiastes à ces derniers temps plus posés, plus lucides  -  et plus désabusés aussi...

   Au départ, plus de 400 pages! Impossible d'envisager de les imprimer. Je n'avais pourtant gardé que mes propres textes et traductions, éliminant ceux de Gilbert qui existent, de toute façon, dans des livres, effaçant les images aussi. J'ai diminué la taille des polices jusqu'à la limite de la lisibilité (Garamond 11), tout en conservant scrupuleusement le titre de chaque article et la date de publication. Il reste 240 pages. Pour mesurer le chemin parcouru. 

   Cela explique le but de l'opération. Un document papier ne garantit pas sa préservation (ni la nôtre... ) même s'il est plus rassurant, palpable dans sa matérialité. Pourquoi vouloir le sauvegarder à tout prix? Serait-ce une si grande perte pour l'humanité si elle s'évaporait d'un coup dans le néant? Je ne le crois pas. Une perte pour moi, assurément. Il consigne 8-9 années de ma vie; sans cette preuve, j'aurais l'impression de les avoir rêvées... 

 

 

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Partir... et revenir

10 Août 2017, 10:57am

Publié par Flora bis

"Partir, c'est mourir un peu..." dit le poète devenu un illustre inconnu, Edmond Haraucourt (1856-1941), dans son célèbre "Rondel de l'adieu", repris depuis à d'innombrables fois, attribué à des célébrités, tout en oubliant son auteur. C'est ainsi que le poème dépasse son géniteur...

Le facétieux Alphonse Allais l'a complété: "Partir, c'est mourir un peu... mais mourir, c'est partir beaucoup." J'aimerais rester encore...

Je n'avais pas une envie irrépressible de prendre la route puis l'avion, en cette fin de juillet qui me trouvait dans un état de grande fatigue, de surcroît, vers la Hongrie où sévissait une canicule implacable. Mais la perspective de passer une douzaine de jours avec les enfants et la famille de là-bas  -  plutôt, ce qui en reste  -  a été plus tentante. Et je ne regrette rien (pour rester dans la chanson, impérissable). Mes délicieuses petites-filles dont la compagnie est un pur bonheur, mon fils et ma belle-fille et leur délicate sollicitude, ma belle-soeur, veuve de mon frère depuis 14 ans déjà mais toujours aussi chaleureuse et disponible, mon neveu qui porte sur ses épaules les soucis de tout le monde, calme et sensible, drôle et fin, sa femme et son insouciance rieuse, leurs enfants ados, bref, les repas familiaux se succédaient, panachés de promenades et de baignades, en piscine ou au bord sablonneux de la Tisza, notre rivière blonde... Sans oublier quelques acquisitions livresques, nourriture en langue maternelle de la meilleure source, pour l'année à venir.

Mon cahier à spirale fixe cette confrontation toujours empreinte de nostalgie avec la première partie de ma vie:

"... cette maison est imprégnée des fantômes de ma mère, de mon père, de mon frère  -  et de Gilbert aussi  -  ils s'échappent des murs, des fauteuils où leurs empreintes sont encore chaudes, des assiettes en céramique au mur, du lino usagé du sol de la cuisine, des rideaux en dentelle, des poêles à gaz des chambres... Il n'y a qu'ici que ce passé lourd et léger, inconscient parfois, me saute à la figure. Où est le présent et encore plus, l'avenir?... J'ai arrosé la cour. Je m'assois à la petite table ronde en béton, confectionnée par mon père, sous la tonnelle renaissante. Elle est presque brûlante. C'était important de m'asseoir encore ici, avec mon cahier. Il fallait attendre la fin de la journée pour éviter le plein cagnard mais les murs et la table exhalent la chaleur. Je ruisselle... Cette table est inspirante."

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Le retour de l'ange

22 Juin 2017, 18:51pm

Publié par Flora bis

La canicule semble tomber tout doucement.

Nouvelle action de sauvetage de mon ange gardien... Le pauvre! Ses interventions sont de plus en plus rapprochées!

Il y a 2 jours, moitié assommée par la chaleur, je faisais quelques courses: entre autres, le plein d'essence. Pressée de démarrer, j'ai jeté négligemment ma carte bancaire sur mon sac à main, dans l'intention de la ranger plus tard.

Arrivée au bon port, j'ai garé la voiture non loin de la maison, j'ai sorti le sac à provision, j'ai attrapé mon sac à main et me suis réfugiée dans la relative fraîcheur de la maison.

Une demi-heure plus tard, on sonne à la porte. C'était ma voisine, en compagnie d'un homme jeune, un des locataires d'une habitation, à 3-4 maisons de la mienne, louée par les services sociaux, afin de loger des gens en grande difficulté et qui compensent souvent la vacuité de leur existence par des bagarres, des beuveries, voire des incendies... Il tient dans sa main MA CARTE BANCAIRE, me demandant si elle m'appartient. Il l'avait trouvée près d'une voiture (la mienne, en l'occurrence), par terre... Il a demandé partout, en vain, et il a fini par sonner à la porte de "Mamie", ma voisine (elle connaît tous les habitants de la rue, ces gens déshérités l'embrassent au passage, elle les soigne, leur passe des vêtements de son défunt mari, elle leur sourit et leur PARLE...) Et voilà. Rétrospectivement, j'ai eu une des peurs de ma vie... Je ne m'étais même pas aperçue de la perte de ma carte! Et un type que personne ne regarde  -  ou regarde avec suspicion  -  me la restitue...

Je lui ai sauté au cou et je l'ai embrassé sur les deux joues!

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Histoire de Pâques en demi-teinte

17 Avril 2017, 18:41pm

Publié par Flora bis

   Lundi de Pâques... Du silence, un peu de soleil, le grand calme qui me manquait parfois durant les semaines précédentes mais qui devient vite pesant. En compagnie de ma petite-fille Lucie, puis avec toute la famille: rituel des vacances scolaires. Denrées périssables par l'usure du temps: un jour, les petites seront grandes et moi trop vieille... En attendant, je profite de cette peau de chagrin qui apporte tant de plaisir!

   Un merle à l'aile blessée par les chats baroudeurs des voisins a atterri sur ma terrasse, incapable de s'envoler. Il se cachait sous le vieux sapin de Noël qui attend d'être évacué à la déchetterie. Il courait très vite sur ses pattes fines, testant parfois son aile pendante, puis il se dissimulait sous les buissons. Avec Lucie, nous avons assisté, impuissantes, à ce ballet à l'issue certaine: la nuit tombait, impossible de le mettre l'abri des instincts chasseurs... J'avais l'impression de le condamner à mort.

   Sensiblerie ridicule? Probablement. Le sort des oiseaux est d'être croqués par des chats qui ne sont même pas affamés...

   Surtout s'ils ne peuvent plus voler.

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Ambition secret

20 Mars 2017, 16:02pm

Publié par Flora bis

Dehors, temps froid et humide et pourtant, c'est le début du printemps... Du moins, dans mes souvenirs. 

Je me console en me persuadant que c'est une chance: je ne suis as attirée dehors pour capter quelques rayons de soleil, pour jardiner, pour flâner en ville, bien au contraire, je peux profiter de cette invitation au voyage intérieur pour continuer ma petite entreprise secret...

Oui, j'ai peaufiné la première page hier. Je ne sais pas si mon moteur diesel poussif arrivera au bout de ce projet ambitieux qui est en route depuis des mois. Pendant ce temps, j'ai beaucoup écrit, des centaines de textes courts que je considérais comme des exercices à la barre du danseur, des gammes du pianiste et surtout, comme des éclats d'inspiration jouissive. Ecrits à la première personne, pour la plupart du temps, comme mes propres souvenirs. Avec le désir de plus en plus pressant de créer quelque chose qui serait d'un souffle plus vaste, plus détaché de moi: de la fiction. J'ai éprouvé le besoin d'enfiler le costume de l'entomologiste pour observer les protagonistes d'une histoire qui est à la fois la mienne et qui est aussi à tout le monde. Une histoire qui parle à voix multiples, reliées légèrement entre elles comme une chorale qui chante à plusieurs en formant une voix unique...

Je n'en connais que le cadre léger, la ligne principale, la logique intime afin qu'elle tienne debout. Je l'étofferai au fur et à mesure, prenant soin d'estomper les frontières, les contours comme j'aime le faire en dessin. Garder un équilibre fragile et solide à la fois. Espérer qu'elle me réservera quelques surprises au passage...

 

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