Le blog de Flora

La tête hors de l'eau

16 Décembre 2022, 11:07am

Publié par Flora bis

   Puisque ce blog devient de plus en plus un journal de bord (presque) intime... J'aime le genre, moi-même, je lis volontiers les journaux, les correspondances d'écrivains, de peintres, bref, de grands artistes créateurs dans leurs domaines. J'ai envie de comprendre leurs univers créatifs, leurs "secrets d'atelier", le petit mystère qui les place au-dessus de nous, communs des mortels.

   "Nous avons l'art, pour ne pas mourir de la vérité", dixit Nietzsche.   

   Mon journal a des buts bien plus modestes : tirer au clair ma propre vie, les événements qui m'arrivent, les plaisirs ou les souffrances, les victoires minuscules et les angoisses rampantes qui souvent m'étreignent.

   Pourquoi les rendre publiques? Pas tout, n'ayez pas peur. Peut-être parce que c'est une façon de "réfléchir à voix haute", de formuler les émotions et les mettre à distance, les communiquer de façon spontanée et instantanée, quasi impatiente. Me priver presque de la possibilité de peser longuement mes mots, leur effet éventuel sur le lecteur... et de me prendre tout à fait au sérieux. Essayer de préserver un soupçon de légèreté comme pour tenter le contrepoint à la lourdeur du propos. Le fameux "collier d'air" autour du cou, censé maintenir la tête hors de l'eau.

(image: R.T. "Le chemin initiatique" encre aquarelle 2006)

 

La tête hors de l'eau

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"Ce qui ne me tue pas, me rend plus fort" (Nietzsche) Est-ce si sûr?...

11 Décembre 2022, 14:56pm

Publié par Flora bis

    Mon premier article en décembre! Si le précédent faisait allusion aux lendemains qui chantaient ou qui déchantaient, au quotidien monotone et sans reliefs, j'ai été servie en secousses! Mais pas au sens positif.

   Je m'y attendais, en quelque sorte: au fond de mes pressentiments, il existe toujours une appréhension pour l'atterrissage après le vol au-dessus des nuages. Est-ce à cause de mes bons vieux "complexes d'illégitimité" bien ancrés dans l'inconscient, et dont j'aimerais bien comprendre un jour les origines ?... Ou plutôt laisser tomber, se résigner et faire avec. Pour le restant du chemin qui, après tout, n'est plus si long par rapport à celui déjà parcouru. Avec ce même poids familier dans mon sac à dos.

   (Pourquoi ce goût pour les digressions  -  comme reculer pour mieux sauter  -  avant d'entamer l'essentiel? Gagner du temps, rassembler ses forces physiques et intellectuelles pour le grand saut? Que l'on espère, dans l'idéal, sans atterrissage?...)

   J'ai aussi ce défaut de vouloir tout tirer au clair, avec obsession.

   Venons-en aux faits. Sept heures passées aux urgences nocturnes de l'hôpital: de minuit à 7 heures du matin. A l'origine de l'appel quelque peu paniqué: un saignement du nez abondant, pour la première fois de ma vie. Non pas des gouttes, ni un mince filet mais un robinet que l'on ouvre, inarrêtable, abondant. Un gros rouleau de Sopalin y est passé, en attendant l'ambulance, arrivée 20 minutes plus tard. 

   Les urgences, la nuit: "cour des miracles" de la déchéance humaine... Essentiellement des vieux  -  dont moi  -  sur des civières longeant les couloirs, remplissant les "boxes" sommairement équipés, parmi le personnel qui court dans tous les sens, avance les civières au fur et à mesure aux places devenues disponibles comme les caddies dans la queue devant les caisses d'un supermarché... Et surtout, l'attente... Interminable, vide, dans l'ignorance de son but et de sa durée. Les vieux sont, dans leur majorité, patients, silencieux, résignés. On attend son sort.

  

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Faire chanter les lendemains...

29 Novembre 2022, 12:07pm

Publié par Flora bis

    Il y a des jours tellement chargés d'émotions positives que, gorgés de dopamines, nous avons l'impression de nous détacher de la pesanteur terrestre et nous planons carrément à quelques dizaines de centimètres au-dessus du sol... Hélas  -  ou heureusement  -  il y a forcément un atterrissage. C'est dans le face à face avec un quotidien bien plat et sans enthousiasme que réside l'épreuve du courage de vivre.

   Dans l'immédiat après l'atterrissage, nous souhaiterions presque de ne jamais avoir décollé. Être restés dans la tiédeur sans enthousiasme de l'existence, dans la frustration discrète et constante qui égrène les jours sans relief sur le chapelet de nos vies minuscules... Sans secousse, en veilleuse et en regrets. Je m'y attendais comme à une gueule de bois après l'ivresse. Mais que c'est bon d'être là-haut!

   L'excitation montait, notre amie et hôtesse Evelyne a tout bien préparé, aidée par la généreuse participation de sa famille. Les trois- quatre pièces en enfilade du rez-de-chaussée de sa maison ont été chamboulées, le public, les cinq interprètes et moi-même (en qualité d'auteur) les avons progressivement envahies. Les seize micronouvelles ont été lues dans le silence des émotions à fleur de peau, jusqu'à la délivrance par la belle voix d'Annette et la guitare de Benoit qui ont libéré le public, en l'invitant à chanter plus d'une heure durant...

   L'écriture est une activité éminemment solitaire. Sa mise en voix non seulement la fait vivre en y associant interprètes et public, mais surtout, le sentiment profond du partage de son pain quotidien. 

Faire chanter les lendemains...Faire chanter les lendemains...Faire chanter les lendemains...
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Rêve oppressant

21 Novembre 2022, 12:07pm

Publié par Flora bis

   Une nouvelle semaine débute. Je ressens, avec une acuité grandissante, l'ambiance qui monte à l'approche des fêtes de fin d'année. Une excitation plutôt joyeuse d'autrefois à laquelle se mêle l'anxiété de l'époque actuelle, plutôt rabat-joie. Des sentiments latents de menaces venues de toute part, de n'importe où... J'essaie d'y résister, avec plus ou moins de succès.

Ma nuit, pourtant brève, n'a pas été de tout repos. Comme il m'arrive parfois, couchée sur mon côté gauche, de me réveiller péniblement, cherchant ma respiration coupée... Cela peut être relativement long... Je sors d'un rêve oppressant, je supplie la force implacable de lâcher sa pression sur mon cou, sur mon coeur qui peine à repartir... J'essaie de me libérer de l'étreinte mortifère en cherchant désespérément quelques arguments : donne-moi un peu de temps, je n'ai pas encore fini ce que j'ai à faire!...

   Une fois mes esprits retrouvés, je change de côté. Le sommeil tarde à revenir : les efforts ont été épuisants. Quel est cette chose que je dois parachever avant de tirer ma révérence? Une dette à solder ou une vraie chose qui ne serait qu'à moi, qui me représenterait  -  ou plutôt m'incarnerait  -  véritablement, sans obéir à n'importe quel autre oukase venu d'on ne sait où...

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Au rythme de la nature

15 Novembre 2022, 10:25am

Publié par Flora bis

   Nous entrons dans l'automne à un rythme clément... La clarté diminue de jour en jour, surtout depuis la fin d'octobre, au moment où nous avons reculé nos montres. Les rayons du soleil boudent mon jardinet qui, par conséquent, reste plongé dans l'ombre humide toute la journée. Des roses tardives, comme égarées s'accrochent, obstinées. Une blanche lumineuse et quelques rouges écarlates, en guise d'encouragement  -  ou de consolation... La terrasse  -  et surtout moi  -  attendrons plusieurs mois, avant de sortir le parasol vert.

Les jours raccourcis, le manque relatif de luminosité, l'humidité et la fraîcheur nous bercent vers l'endormissement presque total de la nature qui a besoin de ce temps de repos pour préparer sa renaissance, à la fin de l'hiver. Sans même le vouloir, nous ressentons ce rythme intime qui nous invite à le suivre. Comme une irrépressible somnolence, une torpeur envahissante. La sagesse nous conseille de ne pas résister, de nous abandonner à cet engourdissement universel. Pour nous régénérer, nous revivifier après les dégâts de la canicule. A mon âge, j'ai du mal à consentir à ce temps perdu, même s'il est sans doute nécessaire. J'ai envie de profiter de chaque instant.

  La solstice d'hiver sonne la fin de la sieste! Les festivités de la fin d'année annoncent la renaissance de la lumière qui va en augmentant, de quelques minutes par jour :  ce sera long, très long mais dans ce sens, c'est plus stimulant!

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Tourbillons vs ankyloses

8 Novembre 2022, 11:53am

Publié par Flora bis

   Que d'événements depuis mon dernier passage sur ce blog! J'ai eu le bonheur de recevoir les enfants, solliciter les urgences avec envoi d'une ambulance, faire une répétitions pleine de rires et de concentration inspirée avec des amis, essayer de soulager mes petites-filles dans les devoirs en quantité exorbitante et abusive pour des "vacances" et faire quelques parties de crapettes quand-même (en guise de détente), chercher fiévreusement un vétérinaire disponible puis un médecin pour humains non moins introuvable, un "baccalauréat" à trois dont un par téléphone, des conversations près du coeur et perlées de rires... Bref, mon rythme train-train et poussif habituel a été singulièrement secoué!

   A présent, j'essaie d'installer quelques plages de repos, interrompues par des réunions et des travaux sur mon ordinateur (j'ai encore fait brûler mon repas ce midi!...) Je ne sais même pas quand cet article, écrit par intermittence, arrivera à son terme... Des réunions suivent d'autres réunions: on dirait que la "réunionnite" furieuse bat son plein et j'y participe! Le matin, il vaut mieux que je me lève dans la solitude et la discrétion, afin de ne pas offrir en spectacle mon pauvre corps ankylosé qui essaie de se mettre debout pour affronter le jour et ses activités multiples. J'ai plein de compassion pour lui. Des douleurs aigües partout me rappellent la phrase qui me faisait rire dans le temps  -  un temps révolu, encore jeune et dynamique : " Si tu ne ressens aucune douleur au réveil, c'est que tu es mort". Je n'en ris plus, mais je la cite souvent, de l'air entendu de quelqu'un qui sait de quoi il parle.

 

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Questions d'urgence et d'organisation

26 Octobre 2022, 10:25am

Publié par Flora bis

   Ça y est, je vis le retour du sentiment d'urgence à plein régime! Autrement dit en apnée, ressassant les tâches à accomplir car les délais se resserrent de façon impitoyable. Finis les lambinages délicieux où l'on peut tromper le temps  -  et surtout soi-même  -  en pensant que le couperet ne tombera pas tout de suite, que l'on peut encore en gagner, de ce temps précieux qui repousse les limites fatidiques... Tout en fixant l'horizon qui s'approche à une vitesse folle. Et cela vaut aussi bien pour des événements pénibles (ex. RDV médicaux) que des très agréables (ex. visites familiales ou amicales)

 

 

Ah, si je pouvais être prudente et raisonnable comme certaines de mes amies qui m'en montrent l'exemple culpabilisant et inatteignable ! Elles font des listes, dosées pour chaque tâche et elles  arrivent au jour J bien plus organisées, bien moins épuisées que moi. Aussi loin que je me souvienne, je plongeais dans le délice jouissif et éphémère de gagner quelques jours, quelques heures ou même quelques minutes parfois, avant d'être avalée par l'inéluctable... Que ce soit le moment de sortir du lit et devoir courir ainsi jusqu'à la gare pour attraper mon train quotidien, le temps des révisions pour les examens, laissées pour la dernière nuit... Et je me vois jeune professeur, traverser le square en courant pour arriver au lycée au moment de la sonnerie, sous le regard mi-amusé, mi-réprobateur du proviseur qui accueillait les élèves devant la porte...

   J'ai tout de même fait quelques menus progrès. D'habitude, je ne suis pas en retard mais en avance non plus... Si quelqu'un me dit qu'il arrivera chez moi à 9 h 30, inutile de sonner à ma porte à 9 h 15, je serai encore sous la douche, dans l'impossibilité d'ouvrir.

    

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Anniversaire avec cinéma

17 Octobre 2022, 20:50pm

Publié par Flora bis

   Deuxième semaine faste de suite. Où va-t-on si cela continue ainsi? Je finirai par m'y habituer et considérer les bonnes choses comme dûes. Danger! Je ne suis pas habituée à autant de gâteries de la part de la providence. Surtout pas gratuitement.

   J'ai reçu près d'une centaine de messages, coups de téléphone, cartes de voeux, visites amicales et même une invitation au restaurant. J'ai répondu individuellement à tous car dans chaque message, même les plus formels, se cache une pensée qui n'est adressée qu'à moi et me fera exister un instant dans la mémoire de la personne qui me l'envoie. Cette petite passerelle d'amitié me rapproche d'elle pour un temps fugace et me réchauffe le coeur au passage.    

Jean Dujardin dans le rôle principal

Le soleil joue à cache-cache avec les gros nuages gris. Le réservoir de ma voiture étant à sec, je devrai me mettre à la marche forcée mais la décision seule ne suffit pas... Hier soir, je suis allée au cinéma avec deux amies. "Novembre", le film haletant de Cédric Jimenez, maintient le spectateur sous pression, bien que chacun connaisse les événements et leur dénouement : le 13 novembre 2015 à Paris et les tueries par des fanatiques écervelés. Le film ne traite pas les images sordides des massacres : elles demeurent, de toute façon, ineffaçables au fond de la mémoire collective du pays. Le sujet principal est les 5 jours de traque d'un des terroristes par les forces de l'ordre. Le suspens est authentique, la pression sur les nerfs, l'épuisement des équipes font vrais et donnent un "spectacle" grandiose et éprouvant. Ils me ramènent 7 ans en arrière où, terrassée par l'ampleur tragique des événements, je n'ai pas pu décoller les yeux de l'écran de la télévision.

   Après la séance, un petit dîner entre amies a été le bienvenu pour discuter du film, pour échanger nos émotions. Pour revenir dans le monde des vivants.

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Effacement de ma "semaine faste"...

11 Octobre 2022, 11:08am

Publié par Flora bis

   Hier, j'ai écrit un article assez long, une sorte d'éloge de ma semaine faste qui venait de s'écouler. Elle a été riche en rencontres de presque tous les jours, prêtant à chaque matin une attente stimulante et joyeuse. J'ai planché au moins 1 heure et demie sur mon petit compte-rendu, ressuscitant au passage les émotions, les sensations sous le soleil exceptionnellement clément, selon mes souhaits très intimes.

   J'ai choisi, avec un soin pointilleux, l'image qui illustrait l'ensemble puis je me suis précipitée vers une tâche urgente  -  en omettant d'appuyer sur le bouton d'enregistrement du brouillon. En moins d'une minute  -  le temps de réaliser mon erreur  -  tout a disparu! Sans aucune possibilité de récupérer le fruit de mes efforts!

   Qui n'a pas éprouvé le sentiment de rage, de regret, de l'autoflagellation dans des circonstances semblables? On maudit le système cruel, sans pitié pour les distraits. On essaie de reproduire de mémoire le texte perdu mais ce n'est pas très tentant. S'il est perdu c'est qu'il ne méritait pas d'exister, pense-t-on avec un certain fatalisme consolant...

   Quand-même, quand-même... Je voudrais au moins énumérer ces événements heureux en quelques mots:  une réunion avec mes lectrices pour une première prise de contact avec les textes, dans une ambiance effervescente, joyeuse et studieuse, deux autres réunions non moins chaleureuses, solennelle ou simplement amicale, sans oublier la visite très agréable de deux dames du "Pôle Seniors" de notre ville, me consacrant ainsi, pour de bon, digne de mon "grand âge"!

   Sans oublier mon repas du dimanche: un moule-frites de ma préparation qui, je dois l'avouer, a été succulent à souhait, et même un peu plus!

 

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Eté indien

4 Octobre 2022, 11:27am

Publié par Flora bis

   Après deux jours de "moins bien" intense, fébrile et douloureux où je circulais  -  le moins possible  -  avec la lenteur et l'hésitation d'une mouche égarée dans la fraîcheur automnale, je commence à émerger...  Cette semaine, trois rendez-vous m'attendent, sans parler d'autres préparations urgentes, agréables pour la plupart. Ce serait bien que l'excès de stress qui accompagne désormais le moindre mouvement de ma vie me laisse un peu de répit! Je pense aux croyants de toutes les religions avec une certaine jalousie: ils ont au moins l'espoir que leurs prières seront entendues... peut-être. Cependant, que peut faire un dieu, même tout-puissant et bienveillant, des prières souvent contradictoires?... 

 

 

La douceur du temps m'offre une dernière clémence, les 20° m'invitent à la flânerie insouciante. Me laisser tenter d'un cadeau d'anniversaire, pourquoi pas?... M'abandonner à la chaleur vivifiante du soleil?... Ce sont assurément les derniers rayons qui sont encore capables de redonner quelques forces avant l'interminable hibernation. Où est passée ma nonchalance innée, qu'est devenue ma légèreté de jadis où les lendemains étaient porteurs d'espoir?... J'aimerais tant les retrouver!...

 

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