Le blog de Flora

Chat du matin, ...

27 Septembre 2022, 10:20am

Publié par Flora bis

   Je profite du regain d'énergie offert par le soleil matinal qui se montre entre deux averses. Ma voisine vient de m'apprendre que cette nuit, nous avons eu une très grosse pluie avec des coups de vent forts. Je n'ai rien entendu, pourtant, j'ai éteint après 4 h du matin!

Mon préféré: BASTET l'Egyptien

Je viens de passer un certain temps à la chasse d'un chat roux tigré, "adolescent" mal élevé qui prend ses aises dans mon jardin et sur ma terrasse, me regardant avec insolence si je lui intime l'ordre de déguerpir. Il fait partie des 5-6 chats (minimum!) du voisinage qui se promènent sur "l'esplanade" que les murs séparant les jardins leur offrent. Ils surveillent les oiseaux à leur portée et n'hésitent pas à en attraper si l'occasion se présente. C'est insupportable surtout à cause de la saleté déposée un peu partout sur ma pelouse et l'impossibilité de laisser la porte ouverte sans surveillance.

   Quitte à me faire mal voir par les amis des bêtes  -  bien que je ne fasse jamais de mal à ces dernières  -  j'ai une règle simple: chacun chez soi. Si je me prive de leur compagnie, j'ai mes nombreuses raisons. Et je ne tolère surtout pas qu'ils s'imposent sans être invités.

 

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Délicieux bricolage

20 Septembre 2022, 10:57am

Publié par Flora bis

   Alerte rouge sur mon blog: bientôt la fin du mois et je n'ai publié jusqu'à présent que deux notes! Et voilà mon sage et éternel sens du devoir, de la promesse tenue: au moins quatre articles à publier sur mon blog jusqu'à la fin du mois... Cela ne devrait pas poser problème car l'envie d'écrire est présente à chaque instant, comme une envie de jouer avec les mots, de dialoguer. Au cas échéant et faute de mieux parfois, avec moi-même... Pour voir plus clair dans l'écheveau qu'est ma vie.

   Je n'aime pas ce temps incertain, mi-figue, mi-raisin qui vous colle au moral comme un chewing-gum à la semelle... Il vous coupe l'envie de sortir, sans pour autant vous offrir le sentiment de réconfort de vous pelotonner à l'intérieur de l'abri. Le sentiment d'urgence, absent pendant l'été, ne me quitte pas: je jongle avec les rendez-vous de toute sorte, fixés sur des post it jaunes, collés sous mes yeux sur mon ordinateur  - et j'arrive quand-même à en oublier, en notant mal l'heure par exemple... Probablement, par actes manqués éloquents.

   C'est le contrecoup d'une vie solitaire où personne ne peut vous servir de béquille pour gérer le quotidien. De pense-bête  -  qui peut se révéler casse-pieds... Oui, j'essaie de faire l'inventaire de la vie solitaire. Son principal avantage: sans la liberté qu'elle vous assure, comment pourriez-vous, sans vergogne, gaspiller des heures précieuses  -  et souvent délicieuses  -  pour bricoler des petits textes parfaitement inutiles sur votre ordinateur?...

     

 

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Pénélope et les autres...

10 Septembre 2022, 18:05pm

Publié par Flora bis

   Les notes sur mes blogs devraient paraître avec régularité, autant que possible  -  c'est moi-même qui tente d'imposer cette discipline. Elle me réconforte, elle sert à maintenir une certaine cohésion entre les particules éparses de ma vie qui auraient tendance à fuir. Au rythme d'une contribution par semaine, ce qui signifie en réalité deux notes, une en français, l'autre en hongrois. Pour continuer à me sentir chez moi dans les deux langues.

   Jeudi soir, mon amie Muriel a rassemblé une vingtaine de personnes chez elle, à l'occasion de l'exposition qu'elle organise à l'Hôtel de Ville sur le thème de l'art du textile. Parmi les exposants, arrivés des régions différentes du pays, il y a des écrivains qui ont apporté des textes à lire pendant la soirée. Les autres participants ont été invités également à y contribuer.

   En cherchant dans mes archives, je suis tombée sur ce court texte, écrit en 2010. Il parle de toute sorte de fils à tricoter et de toiles diverses:

Pénélope

   J'aime le toucher de cette pelote, la volupté d’enfoncer mes doigts à l'intérieur avec une certaine rudesse jouissive... Couleur rouille, comme ma vie, au fond. Grosse laine, aiguille N°6. Ça va vite, surtout que je n'ai pas de modèle à suivre, ne regarde même pas ce que je fais, je n'en ai pas besoin. Le principal, c'est l'ouvrage qui avance. Il va en avoir besoin, avec l'arrivée des mauvais jours.

  Le morceau tricoté retombe sur mes genoux, m’enveloppe de sa chaleur réconfortante. Un rectangle qui ne cesse de s'allonger.

   Je ne quitte guère ce fauteuil, aussi délabré que ma vie. Par bonheur, les fils de la grosse laine me supportent comme une toile d'araignée savante. J'y demeure suspendue, je l'abandonne rarement, pour remonter aussitôt au centre de ma toile.

   Je ne guette aucune proie. Je serais bien embarrassée si un insecte volage et indécis finissait par s'y empêtrer. Comment ferais-je pour m'en délivrer? Que de tracas en perspective!

   Non, j'ai à faire, de toute façon. La nuit, le tricot se décompose comme par enchantement. Ainsi, dès l'aube, je peux me remettre à l'ouvrage. L'essentiel, c'est occuper les mains, fuir le désoeuvrement. Les mains au repos, quel non-sens, quelle absurdité! Inutiles, autant les couper. Faut-il donc apporter sans cesse la preuve de leur utilité afin qu'elles ne dessèchent et ne tombent, honteuses de leur stérilité.

   Il est parti, mon amoureux, lassé de se cogner contre le bloc de granite, impossible à tailler, rétive à la soumission. Pygmalion excédé par l'échec permanent de l'oeuvre de sa vie, épuisé par la résistance de son automate qui ne se laissait pas posséder. Posséder : une absurdité de plus... Je m'appartiens, c'est tout. Tout comme toi, mon amour. C'est pour cela que je t'ai laissé partir, en ouvrant la porte aux ambulanciers. Ils t'ont enveloppé dans le sac en plastique gris, à la fermeture éclair comme dans les séries télé.

   Vois-tu, je t'attends avec mon tricot chaud et doux, avec cette couverture qui protégera ton corps vieilli, abîmé. Sous cette apparence trompeuse, il n'y a que moi qui te reconnaîtrai.

© R. T. 2010

Pénélope et les autres...

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Fin d'été, rentrée pour tous

1 Septembre 2022, 10:41am

Publié par Flora bis

  Aussitôt que l'on se place dans la respiration de l'écriture, l'addiction se réveille avec une sensation de faim. S'agît-il de la fiction ou d'un petit exposé pour inciter à la réflexion, aux échanges, c'est le bouillonnement agréable dans la tête, le plaisir de construire des idées, de semer des mots que l'on a attrapés au vol et soigneusement triés ensuite.

   La canicule s'éloigne, emportant avec elle le sentiment trompeur d'être en vacances. Drôle de sensation pour les gens de mon âge qui sont toujours en vacances  -  où jamais, si l'on veut... Les vacances, c'est une rupture dans nos préoccupations ordinaires, un dépaysement si possible, afin de nous recharger de nouvelles émotions. Oui, même pour les retraités... 

   Je n'ai pas beaucoup bougé pendant les mois d'été. Pourquoi ai-je quand-même la sensation d'avoir été en vacances? En cherchant un peu, je trouve un début de raison: la disparition du stress avec son cortège d'effets sur ma santé... Presque deux mois sans les éprouver! En été, même les média respirent la détente, le bombardement incessant des nouvelles angoissantes lèvent le pied. Les RDV médicaux, les démarches administratifs, les obligations de toute sorte sont au repos et remplacés par les rencontres familiales et amicales, agrémentées de petites sorties resto - ciné, avec leur légèreté au rythme langoureux de l'improvisation estivale  -  voici le remède le plus efficace contre le stress dévastateur!

 

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A la marge d'une déception

26 Août 2022, 11:47am

Publié par Flora bis

   Hier soir, j'ai vu un des films attendu de la rentrée: "Les volets verts" de Jean Becker, avec Depardieu, Fanny Ardent, Benoit Poelwoorde etc. et ma déception est égale aux attentes avec lesquelles, toute affaire cessante, je me suis précipitée au cinéma... Heureusement, il n'a duré qu'une heure et demie...

   Les goûts et les couleurs ont le droit d'être différents. Ainsi, je me contente de revendiquer les miens... Le film ressemble au vieil acteur essoufflé dans sa graisse et alcool, entouré des clichés les plus éculés pour essayer de masquer le VIDE abyssal des personnages... Ils poussent tant bien que mal l'histoire prévisible dont le seul suspens consiste à savoir à quel moment le coeur du grand acteur va lâcher?... Ce qui ne tardera pas à arriver mais la scène parvient à devenir grand-guignolesque avec les petites notes sublimes de Barbara comme dernier soupir, grossier clin d'oeil encore à Depardieu acteur... Comme si ces clins d'oeil et allusions n'étaient déjà pas assez lourds depuis le début et qui nous donnent l'impression plutôt de l'amateurisme sans imagination que de la finesse inventive du scénario et de la mise en scène!...

   J'attendais le générique pour identifier les auteurs du scénario : Jean-Loup Dabadie et Jean Becker... Dabadie, dont c'est le dernier travail avant son décès en 2020 est un auteur très prolifique de paroles de chansons à grand succès, d'une liste très longue de scénarios de films qui nous ont marqués (Sautet, Pinoteau, Rappeneau, Yves Robert etc...), romans, pièces de théâtre... Les dix dernières années 4-5 collaborations avec J. Becker. 

   Ce film fait partie du projet de Depardieu d'une série de plusieurs romans de Simenon à adapter au cinéma, pendant la pandémie... Que dire? J'avoue que je sens même la patte de notre Gérard sur le scénario et la mise en scène, son penchant vers l'effet facile et grandiloquent sur les bords, pour conclure... Dabadie était-il déjà très fatigué? Jean Becker lui-même n'a pas la réputation d'être un grand scénariste.  Mais suis-je mauvaise langue?... Toujours est-il que les grands acteurs du film poussent désespérément l'absence criante d'épaisseur de leurs personnages et des situations mornes et répétitives, dépourvues de nuances, de profondeur... Le film avance cahin-caha vers le dénouement annoncé, les acteurs se débrouillent sans grand-chose à se mettre sous la dent... Les spectateurs non plus...

 

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L'exposition de Marcoville - un enchantement

19 Août 2022, 19:45pm

Publié par Flora bis

    Le soir approche. D'habitude, c'est l'heure d'arroser avec rapidité et parcimonie mon jardin mouchoir de poche. Cela fait deux jours que la fine pluie m'en dispense. Je me sens soulagée. 

   Jeudi après-midi, avec quatre amies, nous avons visité une exposition extraordinaire à Cambrai. Je n'avais jamais entendu parler de l'artiste original qui l'a créée: Marcoville (Marc Coville). Il utilise des matériaux de récupération en verre et en ferraille qu'il découpe, plie, colorie ou non, selon ses envies et ses rêves, pour donner vie à ses univers joyeux et consolants. 

    Il faut que je voie cette exposition! Cambrai n'est pas loin, la décision est prise entre amies.

   Par goût personnel, je ne suis pas une grande fan des installations. Pourtant, dès le parvis de la Chapelle des Jésuites, le spectacle visuel géant m'attire irrésistiblement. Une forêt d'arbres magiques, colorés, démesurés qui s'avèreront être le jardin d'Eden! Nous nous promenons parmi les troncs rugueux qui attirent nos mains pour les toucher comme des enfants: ils sont en petits éclats de verre, découpés façon mosaïque, colorés ou non, avec des cimes proportionnellement minuscules, ce qui les rend encore plus hauts et inaccessibles. Comment cueillir alors le fruit défendu?...

   Plus loin, un banc géant de poissons, en verre transparent, suspendus très haut sous la coupole de la chapelle: des milliers de poissons qui descendent jusqu'à nous, et s'entrecliquettent aux mouvements de l'air, des ondes de la musique ou du chant!... Des angelots les suivent gaiement, comme pour rendre ce paradis attirant et joyeux. Sans oublier des groupes de vierges découpées en morceaux de verre teinté qui longent les deux côtés.

   L'exposition s'intitule "Lumières célestes". La belle façade et l'intérieur baroques (1678-1694) de la chapelle constitue un écrin idéal pour l'accueillir. Croyant ou non, le spectateur est touché par un souffle invisible de spiritualité, suggérée par la transparence sans cesse changeante des morceaux de verre qui bougent au rythme de ce souffle, généré à la fois par le lieu et par les visiteurs. 

L'exposition de Marcoville  -  un enchantement
L'exposition de Marcoville  -  un enchantement
L'exposition de Marcoville  -  un enchantement
L'exposition de Marcoville  -  un enchantement
L'exposition de Marcoville  -  un enchantement

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Eté 2022, très chaud

13 Août 2022, 11:01am

Publié par Flora bis

   Je regarde le paysage presque désert de la blogosphère et moi-même, je deviens muette... Où sont les décisions de publier au moins 4 articles par mois?... Les inspirations, les résolutions retombent comme les branches fatiguées des fleurs de mon jardin, écrasées par les vagues successives de la canicule. Comme tout cela est fragile, dépendant très fort des échos alentours!

   Pourtant, je me dis que d'ici quelques semaines, nous allons geindre aussi intensément à cause de la grisaille, de la fraîcheur précoce, de l'absence du soleil qui séchait le linge en quelques heures, sur le fil, à deux pas de la porte de la cuisine ouverte sur la terrasse. De la disparition du parasol vert, remisé dans la cabane pour un an, avec le tuyau d'arrosage jaune citron qui tentait  -  avec peu de résultat  -  de rafraîchir les parterres de fleurs assoiffées, au soleil couchant...

   Remisés aussi, les souvenirs des dîners sur la terrasse avec amis et famille, le petit café du matin avant que le soleil brûlant ne sonne le repli derrière le volets baissés. Je voyage depuis mon fauteuil, grâce aux centaines de photos reçues presque tous les jours du fond des canyons de l'Ouest américain, des pentes rafraîchissantes des Alpes, des vagues étincelantes de la côte d'Opale...

(photos: ALFA)

Eté 2022, très chaudEté 2022, très chaud

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Une nostalgie incurable

3 Août 2022, 11:22am

Publié par Flora bis

   J'ai la mauvaise habitude, grâce à l'avènement de la télécommande, de pianoter une dernière fois sur les chaînes de la télé, avant de l'éteindre, au coeur de la nuit... Les émissions les plus intéressantes  -  du moins pour moi  -  repassent à ces heures tardives. C'est ainsi que je suis tombée l'autre soir sur "Echappées belles" qui proposait un "Week-end à Istanbul"...

   Dans quel piège ai-je atterri ! J'y suis restée 1 h et demie, scotchée à l'écran, en proie à des souvenirs qui se réveillaient en moi à plus de trente années de distance... Piège à la fois délicieux et douloureux d'une nostalgie incurable que m'ont laissée les six années passées à Istanbul, entre 1984 et 1990.

Beyoğlu, "mon" quartier

   J'en ai souvent parlé sur ce blog, lorsque les volutes des sensations passées remontaient à la surface, qui s'entortillaient autour de moi pour m'embarquer irrémédiablement, parfois jusqu'aux larmes... J'ai ressenti non seulement l'ambiance de la ville mais aussi l'odeur des grillades du "balık pazarı" de Beyoğlu, le fourmillement du Grand Bazar dans lequel j'ai appris à me repérer pour dire bonjour à "mes" marchands préférés autour d'un "çay" ou  un "sade kahve"... Le silence frais d'une mosquée ou d'un cimetière où je m'installais pour un dessin rapide... Ces empreintes sont innombrables, profondes et légères à la fois. Une ville de 15 millions d'habitants, où l'on prend plaisir à se perdre. Chaque quartier est vivant à sa manière et vous accueille, se laisse découvrir et au bout d'un moment, vous vous sentez chez vous. Surtout, en apprenant quelques mots de la langue turque pour soutenir une petite conversation, même rudimentaire.

Tout reste en vous, comme une entaille délicieuse.

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Entre deux mois d'été

30 Juillet 2022, 10:35am

Publié par Flora bis

   Bientôt le mois d'août. Malgré la chaleur insupportable du juillet, je n'attends pas le suivant avec impatience. Il sera caniculaire, fatalement. Avons-nous d'autre choix que le stoïcisme?... J'essaie, au moins, de gagner un peu de temps de vie. Qui file inexorablement, entre les doigts, comme le sable de mes belles plages de l'Océan. C'est en partie cette sensation d'impuissance à retenir le temps, qui m'empêche  -  avec le doute, tenace  -  de plonger dans le travail, au lieu de me laisser couler dans l'engourdissement. 

   Pourtant, le travail agit comme un aphrodisiaque! Si l'on réussit à saisir l'inspiration par la queue, elle peut vous transporter dans des endroits inattendus, vous faire décoller du sol ou au contraire, vous faire creuser jusqu'aux profondeurs inconnues qui font à la fois du mal et du bien... Ce travail vous laisse une satisfaction intense mais fugace, jusqu'au surgissement de la question fatidique: "A quoi bon?..."

 

Nous en avons longuement discuté hier soir avec mon amie M., autour d'un dîner improvisé dans un restaurant. M. faisait partie de l'équipe de notre revue, elle s'occupait plus particulièrement de la rubrique "poésie". Poète elle-même, une très bonne poète, à mon humble avis (et pas que le mien). Elle a 9 ans de moins que moi, je connais des chapitres de sa vie, passionnée, courageuse. Je l'admire à plus d'un titre, mais surtout pour son audace inébranlable: j'ai rarement entendu le mot "impossible" de sa bouche. Enthousiaste, elle se lance dans des projets qui, rien qu'à leur énoncé, me feraient fuir, incrédule. Et avec elle, ça marche! Son énergie chaleureuse entraîne tout le monde derrière elle.

    On a l'impression qu'elle ne connaît pas la peur. 

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Un samedi soir au cinéma

24 Juillet 2022, 18:15pm

Publié par Flora bis

   Entre 16 et 17 heures, j'ai passé rapidement la tête par la porte de la cuisine. Une chaleur insoutenable m'a coupé le souffle et j'ai vite fait marche arrière. L'après-midi, le soleil tape de toute sa vigueur sur ma terrasse et le parasol que j'ouvre avant midi, ne fait qu'atténuer tant bien que mal sa force dévastatrice. Les plantes cherchent à respirer, elles aussi mais pas la moindre brise... Les oiseaux se taisent, se planquent comme ils peuvent dans les branches.

   Pour apporter un peu de fraîcheur à l'ambiance suffocante, je me réfugie dans le souvenir de la soirée d'hier. Il faut dire qu'il faisait au moins 10° de moins et cela se sent! Quelques jours plus tôt, mon amie Martine a eu la bonne idée de proposer une sortie cinéma pour le weekend. Nous avons eu du mal à dénicher un film tentant: le choix estival est maigre entre les bagarres violentes et gratuites à l'américaine, les comédies éculées ou les dessins animés...  

   Finalement, notre choix s'est arrêté sur "La nuit du 12"  de Dominik Moll (dont j'ai beaucoup apprécié en 2000 le premier grand succès, " Harry, un ami qui vous veut du bien"!). Nous étions une dizaine dans la salle  -  déjà, le parking clairsemé détonnait pour une séance de 19h30 de samedi soir! Est-ce que la moitié de a ville serait partie en vacances?... 

   J'aime ce genre de faux-policier, son rythme par moment alangui, subitement accéléré puis retombé, entre espoir et abattement, indifférence raisonnée et obsession envahissante... Il s'intéresse plus aux hommes qu'à l'énigme à résoudre. Les plus légers frémissements des visages en gros plan en racontent davantage que les rebondissements spectaculaires, ils renferment plus de tension que les mots (Bastien Bouillon et surtout, l'extraordinaire Buli Lanners!).  A la fin, nous restons scotchés sur nos fauteuils, regardant défiler le générique mais à sa place, ce sont les images du film qui reviennent nous hanter. 

 

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