Le blog de Flora

etat des lieux ressenti

Dimanche bleu avec nuage rose...

18 Novembre 2018, 16:08pm

Publié par Flora bis

   Dimanche frisquet mais ensoleillé. Mon jardin commence à se déplumer, le petit érable du Japon a perdu ses feuilles, le vert de la pelouse se couvre de taches rougeâtres et jaunes dans toutes leurs nuances.

   Et moi, je contemple ce paysage perchée sur mon petit nuage rose, depuis vendredi soir... Après quelques répétitions, mon texte intitulé "Nos étés indiens" a été présenté devant une trentaine de personnes, dans le cadre de nos soirées littéraires mensuelles (depuis janvier 2007). A l'origine, je l'ai écrit en 2010, pour Richarda: elle a joué seule les cinq femmes solitaires qui racontent, au crépuscule de leur vie, le chemin qui les a menées à la solitude. 

   Au bout de 8 ans, l'envie m'est revenue de reprendre le texte. Pour mesurer si mon écriture a mûri... Pour revoir, approfondir, remodeler les personnages, archétypes féminins qui se sont laissé composer à partir des figures de femmes rencontrées tout au long de ma vie: famille, amies, inconnues de passage  -  mes propres expériences aussi, sans doute  -  le tout passé au filtre de l'imaginaire...

   Cette fois-ci, je les ai confiées à quatre comédiennes talentueuses amies. Je ne suis pas metteur en scène, d'ailleurs, il ne s'agit pas d'une pièce de théâtre. Plutôt de monologues, découpés puis mélangés pour créer un certain rythme dans la progression des récits. Il n'y a pas de jeu de scène proprement dit: c'était une lecture sur scène.

   En l'écrivant, j'avais l'intonation de chaque phrase dans l'oreille: plutôt, j'écrivais ce que j'entendais de leurs paroles dans ma tête. Puisqu'on revêt la peau de chaque personnage que l'on crée, on entend leurs paroles... Bien sûr,  les interprètes ont droit à quelques initiatives. Je ne connais pas de jeu plus excitant, plus intéressant que l'écriture.

   Le public nous a réservé un accueil très chaleureux, très enthousiaste, réchauffant mes mains glacées de trac pendant toute la durée du spectacle... Après, pendant 3 bonnes heures, nous avons échangé autour des verres et des plats de l'amitié. 

    

Dimanche bleu avec nuage rose...
Dimanche bleu avec nuage rose...Dimanche bleu avec nuage rose...
Dimanche bleu avec nuage rose...Dimanche bleu avec nuage rose...Dimanche bleu avec nuage rose...

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Les derniers cadeaux

30 Septembre 2018, 11:22am

Publié par Flora bis

de mon jardin! Après les nuits pleines d'étoiles, les matins se réveillent piquants de quelques degrés, pas plus...  Le soleil, encore triomphant, réchauffe rapidement la face engourdie du monde. Les rosiers, assommés tout l'été par la canicule, se bousculent pour m'offrir leurs derniers cadeaux. Chaque jour qui s'éveille, j'en suis reconnaissante, émue, en regardant ces fleurs pleines, majestueuses ou plus modestes, tendre vers moi leurs têtes multicolores.

   Je fais le tour, d'abord du regard, à partir de la terrasse, puis m'approchant d'elles, pour une caresse, en signe de gratitude pour leur générosité à mon égard. Je suis consciente  -  le sablier me le rappelle,  impitoyable, surtout à l'approche de mon anniversaire  -  que je partage un peu leur sort: l'hiver arrive bientôt, profitons des derniers jours (années?...) de clémence pour rendre au destin les quelques fruits des possibilités vraies ou hypothétiques dont il nous aurait gratifiés...

Les derniers cadeaux
Les derniers cadeauxLes derniers cadeaux

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Vacances hongroises caniculaires

12 Août 2018, 17:05pm

Publié par Flora bis

   Je suis de retour de nos vacances en Hongrie. Une douzaine de jours, très chauds (35-38° ou plus, en permanence), je perdais des litres d'eau jour et nuit...

   Jadis, j'étais habituée à de telles chaleurs, sans être éprouvée de la sorte. Il n'y a pas que le climat qui change: moi aussi. Je crains de n'avoir d'autre choix que de m'y résigner.

   Mais tout cela n'est que l'écume des jours... Reste le plaisir véritable d'être avec les enfants et petits-enfants, avec la famille de là-bas: les rires, les jeux, les conversations plus approfondies car c'étaient des vacances. On a gagné un temps précieux, sans les écrans, sans connexion Internet, même les téléphones étaient au repos! Quel bienfait de sortir du circuit oppressant et répétitif des nouvelles du monde, des informations anxiogènes qui ne vous lâchent pas et qui finissent par vous ébranler. Nous avons fait ce choix-là.

   Pour les enfants, 3 jours au Balaton pendants lesquels je suis restée  -  par choix personnel  -  à la maison, à la rencontre de mes fantômes. Ils commencent à m'accepter, on dirait. De toute façon, j'étais incapable de bouger, de m'éloigner, de mettre le nez dehors, à cause de la canicule. J'ai même évité la plage de sable chaud de la Tisza qui borde notre petite ville. Je cherchais l'ombre, je lisais, j'écrivais... un peu.

 

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Positivons!

27 Juin 2018, 11:58am

Publié par Flora bis

   Ma boîte email, vieille de plus de 25 ans, s'est définitivement bloquée... 

   J'ai passé l'âge où l'on gère avec souplesse ce genre de bouleversement sismique de l'existence. D'abord, la panique vous gagne: vous perdez tout un pan de votre histoire, de votre vie... Le danger de ne pas recevoir un courrier administratif important vous effleure: impôts, gaz, téléphone, associations et j'en passe. Les amis, la famille: votre cordon ombilical qui vous relie au monde des vivants est coupé... J'exagère? Un peu. Reste le téléphone, la poste, la sonnette sur la porte, mais nous en perdons l'habitude. La messagerie électronique est tellement plus pratique, tellement plus rapide!...

   Dans le sillage de mon adresse email, ma page Facebook se bloque. Les mots de passe: mon cauchemar! Il en faut partout, on en change aussi au cours des années. J'essaie de les noter au fur et à mesure, mais les feuilles s'envolent! Je me retrouve, recroquevillée sur mon problème et je crée un nouveau compte (l'ancien avait 7 ans!) Retrouver les amis, les prévenir...

 

Recréer une nouvelle page... de ma vie?...

Aussitôt, mes réflexes de sauvetage se mettent en route. N'est-ce pas une occasion de renouveau qui se présente devant moi et qui va bien au-delà d'un compte Facebook et une nouvelle adresse email? Je peux tout trier comme pour un déménagement. Le grand débarras. Me libérer des pesanteurs! Les habitudes ont une force d'inertie inouïe. Elles sont réconfortantes, douillettes, même si, au bout d'un moment, elles peuvent rendre l'atmosphère étouffante, lourde, comme dans une maison jamais aérée... Abandonner certaines habitudes, des relations pesantes ou stériles qui vous enfonçaient, vous tiraient en arrière... Repartir d'un nouvel élan, changer soi-même.

Un peu.

 

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Pâques au tison

1 Avril 2018, 11:27am

Publié par Flora bis

   Les mètres carrés de mon jardinet qui reçoivent le soleil parcimonieux sont couverts d'un tapis de violettes. Au début, il fallait regarder attentivement la pelouse à peine dégelée sous ses pieds pour ne pas écraser les minuscules taches bleuâtres... Quelques jours plus cléments, un semblant de printemps, frisquet, sans feuilles et sans fleurs ont suffi pour que les violettes s'affirment. Je fais le tour du jardin, rapidement, sans m'attarder dans le vent mordant. A quand les matins doux et ensoleillés qui invitent à prendre son déjeuner sur la terrasse?...

   Dimanche de Pâques. Les croyants fêtent l'événement le plus important, fondement de la foi chrétienne: la résurrection du Christ. En effet, à l'image des sacrifices païens très anciens, l'Agnus Dei se sacrifie pour racheter les péchés du monde et vaincre ainsi les forces du Mal. Sa résurrection au troisième jour est censée de donner l'espoir d'une vie éternelle à tous les croyants, les rassurant en même temps qu'avec la mort, tout n'est pas fini; bien au contraire: la vraie vie, libre et immatérielle commence avec elle. 

   J'admets que cette conviction doit être une consolation profonde contre la grande peur de l'homme, sans doute le seul être doué de la conscience de sa disparition, de sa finitude, du Néant. Ceux qui ne possèdent pas ce remède, doivent faire avec cette angoisse métaphysique en se réconciliant peu à peu avec leur condition d'humain si fragile et  -  grâce à cette conscience  -  si puissant à la fois.

   

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Début d'automne, ambiance...

19 Octobre 2017, 10:45am

Publié par Flora bis

   Je chauffe le bouilloire pour mon premier café, celui qui va m'ancrer dans la réalité, après un sommeil agité à la frontière de l'inexistence. 

    Premier regard sur le jardin qui commence à se déplumer. Soleil pâlissant. Je cueille ces derniers gestes de clémence d'un été qui s'en va, emportant avec lui les caresses du soleil sur la peau, les couleurs revigorées, les clairs-obscurs finement sculptés qui donnent vie à l'existence. Ou de l'existence à la vie.

 

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Quelle semaine!

13 Octobre 2017, 18:46pm

Publié par Flora bis

   Elle n'est pas encore finie mais depuis lundi, j'ai vécu un véritable tourbillon qui me met passablement sur les genoux, de fatigue... Physiquement et émotionnellement. 

   Je ne m'en plains pas, c'est moi-même qui l'ai provoqué. Un anniversaire rond, un nouveau palier dans mon parcours qui sera assurément différent dans peu de temps. Nouvelles expériences, périlleuses, risquées, nécessaires. 

   Tout cela valait bien quelques remous dans mon quotidien plutôt paisible. Deux réunions avec des amis qui demandaient une mobilisation inhabituelle de mes jambes: courses, préparatifs, stress de bien faire et excitation des rencontres attendues pour ce plaisir ultime qui est la CONVERSATION. 

   Il y a peu de temps, sur des blogs amis hongrois, il était question de cet art bien français. Je me souviens, il y a plus de quarante ans, au début de ma vie avec des Français, j'ai trouvé étrange de passer des soirées entières, très agréables où l'on a beaucoup ri mais qui m'ont souvent laissé une curieuse sensation de vide: on n'a parlé de rien d'important... Il est vrai que j'étais habituée aux ambiances hongroises ou russes où rapidement, on en venait aux questions qui bouleversaient la vie de fond en comble, qui n'hésitaient pas à toucher au plus intime de l'existence. C'était souvent des secousses émotionnelles qui, plus tard, laissaient une sensation de tornade bienfaisante, une clarification nécessaire...

    Cela arrive rarement dans les soirées françaises où le souci principal est la bienséance, l'ambiance agréable qui évite les sujets qui fâchent, sèment la discorde, heurtent les sensibilités... La discrétion est une règle de base. Il y a des questions à ne pas poser, des sujets intouchables. Chacun tient à briller plutôt par l'humour qu'en mettant grossièrement "le pied dans le plat" au risque de provoquer le malaise que tout le monde fuit.

   Mes rencontres de cette semaine ont été chaleureuses, pleines d'émotions à fleur de peau, avec cet art à la française de les laisser plutôt deviner que de les exprimer clairement. Au bout de quarante ans et plus, je parviens à les décoder sans peine.

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Sérénité

24 Septembre 2017, 19:51pm

Publié par Flora bis

   J'ai écrit sur ce blog il y a peu, avec Aznavour: "Je hais les dimanches..." Me voici au soir de celui-ci, presque sereine. Sereine... Je prends mes précautions. Je freine mes ardeurs avant d'écrire "heureuse"...

   Le bonheur me semble un état si fragile, lointain, inatteignable... Tellement fugace qu'il est accompagné, la plupart du temps, par une sourde angoisse de le perdre... Peur qu'il ne se dérobe, juste après avoir laissé échapper quelques gouttes de son nectar, de ce breuvage des dieux... Contentons-nous de la "sérénité", précieuse et moins violente que le bonheur.

   Que faut-il pour vous saupoudrer de ce bien-être soudain, après une semaine oppressante derrière des volets presque entièrement baissés à cause de vulgaires tringles à rideaux effondrées qui vous exposent en vitrine au regard des passants? Justement, je crois que ces jours vécus en apnée contribuent au soulagement ressenti grâce à l'intervention de sauvetage des enfants qui ont raccroché  -  provisoirement  -  les voilages blanc immaculé, laissant ainsi passer un soleil radieux toute la journée! Le dernier, peut-être, avant la grisaille. J'ai comblé le manque de toute la semaine. Chacune de mes cellules s'est gorgée de particules de soleil.

 

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Fraîcheur

12 Juin 2017, 09:53am

Publié par Flora bis

   Ici, dans le Nord, le matin est d'une fraîcheur agréable, après la nuit reposante dans la vieille maison aux murs épais de briques et de torchis. Même la canicule met plus d'une semaine à pénétrer l'atmosphère. Le jardin, la terrasse respirent cette fraîcheur matinale et gardent encore la trace de l'arrosage de la veille.

   Je fais le tour des fleurs, avec de la reconnaissance à leur égard pour exister et m'offrir leur beauté vivifiante ou consolante, selon l'humeur du jour... Elles font partie de mon plaisir quotidien et me font penser à mes grands-mères et mère, à mes tantes (comment aurais-je pu échapper à autant d'héritage?) qui aimaient, toutes, les fleurs et qui possédaient leurs petits jardins. Ce plaisir quotidien et indispensable se lisaient dans leur regard. Je l'éprouve à mon tour, maintenant que j'ai, moi aussi, et depuis 27 ans, mes cinquante mètres carrés modestes mais tellement généreux!

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Mon ange-gardien ne chôme pas...

6 Juin 2017, 18:09pm

Publié par Flora bis

Un long week end chez les enfants, près de Paris...

Mon Ange-gardien, une fois de plus, a reçu un appel d'urgence.

Voilà ce qui l'a sorti de sa quiétude, alors qu'il somnolait paisiblement sur son nuage...

Samedi après-midi, je demande négligemment à mon fils s'il n'a pas envie de faire un tour à un  IKEA proche... Sans idée précise derrière la tête, se laissant tenter éventuellement par une bricole... Il fait partie de ces hommes rares qui aiment musarder dans les magasins. Nous avons passé deux heures délicieuses à discuter, à rire et à pousser l'autre à succomber aux tentations un peu rêvées... Détendus: l'un et l'autre avions grand besoin de ce sentiment de lâcher-prise si exceptionnel... 

Finalement, j'ai pris un tapis de 2x3m et un matelas enroulé qui se gonfle tout seul ultérieurement. Au moment de charger la marchandise, nous avons réalisé que nous étions avec une Smart!... Le coffre étant minimal, je tenais un pot de palmier d'1 m environ entre les genoux, tandis que le tapis restait coincé sous mon coude gauche, tout en dépassant par le hayon. Le matelas bouchait le reste de la visibilité, excepté par les deux rétroviseurs latéraux. Moi-même, je tentais de capter un peu de paysage à travers les feuilles du palmier.

Arrivés à la maison, la Smart se gare en haut de la pente menant au garage en sous-sol. Mon fils commence à extirper le matelas du coffre, hayon relevé, lorsque j'ai la vague impression entre les feuilles que la voiture avance... D'abord tout doucement, puis en accélérant dans la descente, tout droit sur la porte du garage flambant neuve, fermée! Je crie: "Ca descend!" Mon fils: "Tire le frein à main!" (en réalité, il avait été tiré) Moi: "Où il est? Je ne le vois pas!" (caché par le tapis roulé sur ma gauche). Un fracas assourdissant me fait fermer les yeux un instant, j'entends des cris de la famille et de la voisine accourue, je vois la porte défoncée et repliée au plafond et la lunette arrière en miettes, répandue au sol et dans le coffre... La Smart, courte et vulnérable, encastrée dans la C4 qui attendait, placide, dans le garage sans se laisser impressionner par une petite boîte en carton...

Bizarrement, pas un instant je n'ai pensé à pouvoir être blessée; seul le sort de la porte et de la voiture m'inquiétait. Et de fait, mon Ange-gardien m'a une fois de plus rattrapée...

Le lendemain, une visite au Grand-Palais et un dîner dans un restaurant japonais ont fini par nous réconforter.

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