Le blog de Flora

etat des lieux ressenti

Tourbillons vs ankyloses

8 Novembre 2022, 11:53am

Publié par Flora bis

   Que d'événements depuis mon dernier passage sur ce blog! J'ai eu le bonheur de recevoir les enfants, solliciter les urgences avec envoi d'une ambulance, faire une répétitions pleine de rires et de concentration inspirée avec des amis, essayer de soulager mes petites-filles dans les devoirs en quantité exorbitante et abusive pour des "vacances" et faire quelques parties de crapettes quand-même (en guise de détente), chercher fiévreusement un vétérinaire disponible puis un médecin pour humains non moins introuvable, un "baccalauréat" à trois dont un par téléphone, des conversations près du coeur et perlées de rires... Bref, mon rythme train-train et poussif habituel a été singulièrement secoué!

   A présent, j'essaie d'installer quelques plages de repos, interrompues par des réunions et des travaux sur mon ordinateur (j'ai encore fait brûler mon repas ce midi!...) Je ne sais même pas quand cet article, écrit par intermittence, arrivera à son terme... Des réunions suivent d'autres réunions: on dirait que la "réunionnite" furieuse bat son plein et j'y participe! Le matin, il vaut mieux que je me lève dans la solitude et la discrétion, afin de ne pas offrir en spectacle mon pauvre corps ankylosé qui essaie de se mettre debout pour affronter le jour et ses activités multiples. J'ai plein de compassion pour lui. Des douleurs aigües partout me rappellent la phrase qui me faisait rire dans le temps  -  un temps révolu, encore jeune et dynamique : " Si tu ne ressens aucune douleur au réveil, c'est que tu es mort". Je n'en ris plus, mais je la cite souvent, de l'air entendu de quelqu'un qui sait de quoi il parle.

 

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Questions d'urgence et d'organisation

26 Octobre 2022, 10:25am

Publié par Flora bis

   Ça y est, je vis le retour du sentiment d'urgence à plein régime! Autrement dit en apnée, ressassant les tâches à accomplir car les délais se resserrent de façon impitoyable. Finis les lambinages délicieux où l'on peut tromper le temps  -  et surtout soi-même  -  en pensant que le couperet ne tombera pas tout de suite, que l'on peut encore en gagner, de ce temps précieux qui repousse les limites fatidiques... Tout en fixant l'horizon qui s'approche à une vitesse folle. Et cela vaut aussi bien pour des événements pénibles (ex. RDV médicaux) que des très agréables (ex. visites familiales ou amicales)

 

 

Ah, si je pouvais être prudente et raisonnable comme certaines de mes amies qui m'en montrent l'exemple culpabilisant et inatteignable ! Elles font des listes, dosées pour chaque tâche et elles  arrivent au jour J bien plus organisées, bien moins épuisées que moi. Aussi loin que je me souvienne, je plongeais dans le délice jouissif et éphémère de gagner quelques jours, quelques heures ou même quelques minutes parfois, avant d'être avalée par l'inéluctable... Que ce soit le moment de sortir du lit et devoir courir ainsi jusqu'à la gare pour attraper mon train quotidien, le temps des révisions pour les examens, laissées pour la dernière nuit... Et je me vois jeune professeur, traverser le square en courant pour arriver au lycée au moment de la sonnerie, sous le regard mi-amusé, mi-réprobateur du proviseur qui accueillait les élèves devant la porte...

   J'ai tout de même fait quelques menus progrès. D'habitude, je ne suis pas en retard mais en avance non plus... Si quelqu'un me dit qu'il arrivera chez moi à 9 h 30, inutile de sonner à ma porte à 9 h 15, je serai encore sous la douche, dans l'impossibilité d'ouvrir.

    

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Anniversaire avec cinéma

17 Octobre 2022, 20:50pm

Publié par Flora bis

   Deuxième semaine faste de suite. Où va-t-on si cela continue ainsi? Je finirai par m'y habituer et considérer les bonnes choses comme dûes. Danger! Je ne suis pas habituée à autant de gâteries de la part de la providence. Surtout pas gratuitement.

   J'ai reçu près d'une centaine de messages, coups de téléphone, cartes de voeux, visites amicales et même une invitation au restaurant. J'ai répondu individuellement à tous car dans chaque message, même les plus formels, se cache une pensée qui n'est adressée qu'à moi et me fera exister un instant dans la mémoire de la personne qui me l'envoie. Cette petite passerelle d'amitié me rapproche d'elle pour un temps fugace et me réchauffe le coeur au passage.    

Jean Dujardin dans le rôle principal

Le soleil joue à cache-cache avec les gros nuages gris. Le réservoir de ma voiture étant à sec, je devrai me mettre à la marche forcée mais la décision seule ne suffit pas... Hier soir, je suis allée au cinéma avec deux amies. "Novembre", le film haletant de Cédric Jimenez, maintient le spectateur sous pression, bien que chacun connaisse les événements et leur dénouement : le 13 novembre 2015 à Paris et les tueries par des fanatiques écervelés. Le film ne traite pas les images sordides des massacres : elles demeurent, de toute façon, ineffaçables au fond de la mémoire collective du pays. Le sujet principal est les 5 jours de traque d'un des terroristes par les forces de l'ordre. Le suspens est authentique, la pression sur les nerfs, l'épuisement des équipes font vrais et donnent un "spectacle" grandiose et éprouvant. Ils me ramènent 7 ans en arrière où, terrassée par l'ampleur tragique des événements, je n'ai pas pu décoller les yeux de l'écran de la télévision.

   Après la séance, un petit dîner entre amies a été le bienvenu pour discuter du film, pour échanger nos émotions. Pour revenir dans le monde des vivants.

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Entre calme et mouvement

23 Mai 2022, 09:03am

Publié par Flora bis

   J'attends la livraison de ma cabane à outils pour parachever la renaissance de ma terrasse. Il semblerait qu'il faut désirer, attendre quelque chose très longtemps pour l'apprécier à sa juste mesure. Alors, ce moment de finition sera très apprécié! Dans la mesure où l'on peut imaginer quelque chose terminée une fois pour toutes. Difficile pour moi: j'aime le changement. La contemplation et la conversation. La maîtrise et la surprise. L'attachement et la liberté. 

   Je ne serais pas une Balance digne de ce signe si je ne vivais pas en permanence dans l'apparente contradiction des désirs profonds. D'une part, celui de l'aspiration au calme pour apaiser les secousses et retrouver l'équilibre tant  convoité... De l'autre, ce même point d'équilibre si fragile devient pesant et appelle le mouvement qui est la vie même, palpitante, inspirante.

   On dirait que le matin rafraîchi par l'averse nocturne est propice à la petite pensée philosophique (de comptoir)... En réalité, je voulais raconter mon dimanche sous le parasol vert : la visite de mon amie hongroise Éva qui était déjà venue il y a environ 1 mois, au bout de 52 ans de pause. Cette fois-ci, j'ai fait un gâteau aux pommes caramélisées que nous avons dégusté sur la terrasse, à la petite brise qui empêchait la chaleur étouffante de s'installer. La conversation allait bon train  -  la jolie petite Lili, bientôt 2 ans, avec son bilinguisme hongrois-français, et surtout, avec son dynamisme et sa curiosité à toute épreuve a bien mobilisé, elle aussi, notre attention  -  et nous avions du mal à nous séparer, un souvenir, une idée appelant l'autre... 

 

Entre calme et mouvementEntre calme et mouvement

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Noël 2021

27 Décembre 2021, 10:47am

Publié par Flora bis

   Presque deux semaines sans écrire sur mon blog... Rien que cette pensée pourrait m'inciter à y méditer. N'est-ce pas le chant de cygne du genre même de la blogosphère? Nous l'annonçons régulièrement: qui en écrit encore, et surtout, qui en lit?...  

   S'il s'agit, comme dans mon cas, du genre de journal de bord plus ou moins intime (puisque public, mais pour un public restreint), qui s'y intéresse encore, aux états d'âme d'un parfait inconnu, dont les méditations, les souvenirs, voire les jérémiades ne cassent pas trois pattes à un canard?... S'il dévoilait au moins l'intimité d'un personnage connu (animateur vedette de télé, star de YouTube ou du football, rapeur juvénile ou chanteur vieillissant...) mais qui a besoin de mâchouiller des tartines de réflexions  d'un anonyme qui plombent le moral à tous ceux qui mériteraient du réconfort?...

   Bref, pour le moment, c'est moi qui en ai encore le plus grand besoin. Exprimez-vous, intime l'armée de spécialistes de toute sorte qui veille sur notre bien-être. Les pensées refoulées, coincées à l'intérieur, s'attaqueront, tôt ou tard, aux murs de leur prison. Les mettre en forme, c'est le premier pas pour les éloigner de nous.

   Mais au fond, je me suis égarée de ma première intention. J'aurais voulu raconter le simple bonheur d'avoir passé une semaine avec mes petites-filles à discuter, à jouer, à être ensemble pour préparer le repas de Noël avec leurs parents et la famille élargie. A rire de notre sapin minuscule qui tient dans un pot de fleur mais qui est décoré de nos coeurs en fête.

 

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La Frise...

7 Avril 2021, 10:28am

Publié par Flora bis

   Le week end de Pâques est passé, solitaire, pas festif du tout, reposant, certes, mais ne laissant derrière lui qu'une longue traîne immobile et culpabilisante... Que de temps gaspillé sur le sablier implacable de ma vie! Au lieu de profiter de cette disponibilité que je devrais ressentir comme un cadeau rare, je reste recroquevillée devant le désir paralysé de bouger du point mort, de dérouler ma frise, par exemple, autrement que dans ma tête... Depuis plus de 15 ans, je m'accroche à cette idée comme à un espoir ultime de quitter la vie avec la minuscule satisfaction de laisser derrière moi une preuve palpable, celle-ci, peut-être, d'avoir existé un court instant... Une illusion comme bouée de sauvetage.

dessin d'Alice à 3 ans

   Des images et des mots... Les uns ou les autres, voire les deux ensemble. Impossible de choisir entre ses enfants. Ils se complètent si bien! La sensualité des images, la justesse des mots pour susciter des images qui font appel aux sens, à leur tour.  Pour rendre la complexité de la vie, du moins la mienne, infime en apparence, où il se passe de moins en moins d'événements visibles au regard extérieur mais où je suis la seule à me débattre avec un univers entier d'idées et de sensations. Qui s'achèvent irrémédiablement sur la même question: "A quoi bon?..."

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Esprit de fêtes

26 Décembre 2020, 18:39pm

Publié par Flora bis

   Les enfants sont repartis, la maison est de nouveau plongée dans le silence. Leur visite de presque trois jours est passée à la vitesse d'un éclair. Bien sûr, je n'ai pas pu respecter la distance prescrite, je les ai serrés dans mes bras autant de fois que possible: je devais recharger mes batteries d'urgence! Je ressemblais à un pot de fleur abandonné dans un coin sombre, sans arrosage, sans même un regard stimulant, et qui attendait les jours meilleurs... 

   Bien sûr, j'espère au plus vite mon tour pour me faire vacciner, sans trop comprendre les frileux qui ne veulent pas s'en saisir pour échapper enfin à la peur d'être happés par l'ennemi invisible. (D'autant plus que Katalin Karikó, la chercheuse à l'origine de ce processus innovant est une Hongroise qui a fait ses études au début des années 1980, dans la même université que moi... Il est vrai que faute de crédits, placardisée dans son institut de recherches, elle a émigré aux USA comme beaucoup d'autres, pour y trouver les conditions nécessaires à l'aboutissement de ses recherches...)

Noël... Rien ne pouvait m'empêcher de me réjouir de son ambiance particulier: ni la fatigue accumulée, ni le mal de dos tenace se moquant de tous les antalgiques, ni le temps qui filait à toute vitesse. Je pensais à l'instant présent qui nous réunissait encore, dans cette période dominée par toutes les incertitudes. Croire qu'il était possible de revêtir nos habits de fête, à intérieur aussi bien qu'à l'extérieur... Essayez comme c'est efficace: un brin de maquillage pour atténuer les cernes, quelques bijoux pour effacer le quotidien morne et gris, des vêtements sortis pour l'occasion et la solennité de l'instant naît par le sourire bienveillant que nous adressons aux autres. Pour les honorer et honorer le moment qui nous réunit. A condition d'y croire avec sincérité. Terriblement efficace, si les habits intérieurs sont authentiques, si nous allons vers les autres à la recherche de l'étincelle de bonté qui existe en chacun de nous, j'en suis convaincue, même si elle reste parfois cachée sous les couches de rancunes, d'incompréhensions et de méfiances... 

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Casse-tête du matin

14 Décembre 2020, 09:37am

Publié par Flora bis

   Après une courte nuit, je me lève, je descends l'escalier, les jambes encore mal assurées. Je balaye du regard la scène de ma vie, du moins celle où je passe mes heures les plus claires. Quelles "heures claires"?... Une fois de plus, le soleil ne se lève qu'à moitié, il reste emmitouflé dans son édredon de nuages sans montrer le bout de son nez de toute la journée.

Des objets partout, à foison. Leur présence me rassure et m'étouffe à la fois et je me mets à rêver d'une razzia bienfaisante à faire disparaître de ma vue au moins la moitié des envahisseurs !... Au lieu de cela, je ne cesse  -  et d'autres le font aussi pour moi, par pure gentillesse  -  d'augmenter leur nombre! Je suis attachée à eux, je voudrais les avoir sous la main ou sous les yeux, et, régulièrement, leur foisonnement m'oppresse. Comme je n'ose plus descendre dans la cave, ni emprunter d'autres escaliers les bras chargés, je tourne en rond, impuissante à régler le problème. Il ne me reste plus qu'à rêver des espaces épurés à la japonaise où l'esprit peut flâner librement, sans buter sans arrêt sur des souvenirs... J'ouvre les volets sur le jardin, puis sur la rue, tandis que l'eau se met à susurrer dans la bouilloire pour le café du matin qui me donnera le petit coup de fouet indispensable. Je m'installe avec ma tasse devant l'ordinateur et le monde s'élargit devant moi. Du moins, virtuellement. 

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Bravitude

20 Novembre 2020, 12:00pm

Publié par Flora bis

"... même quand tu nous livres tes vagues à l'âme, cela me fait sourire car c'est la preuve que c'est bien toi derrière l'ordinateur."  (merci, chère Françoise)

  Depuis plusieurs jours, sous un ciel de plomb, j'attendais l'impulsion pour me remettre à écrire. Oui, écrire quelques chose, sans en avoir l'idée préconçue. Comme souvent. C'est un état proche de l'accouchement qui tarde à se déclencher (que j'ai déjà vécu "en vrai" avec mon fils qui se faisait attendre, il y a plus de 40 ans...): on éprouve une certaine impatience mêlée d'appréhension devant LA rencontre avec quelqu'un  (ou, en l'occurrence, quelque chose, dans le cas de l'écriture) qui vient du plus intime de vous, qui vous exprime et qui devient, en même temps, parfaitement autonome... Entre l'avant et l'après, il y a la mise au monde, moment difficile car on veut vivre pleinement cet instant de grande Vérité, un des trois plus importants de notre vie.

   Depuis plusieurs semaines, je me dis que je dois faire un effort, par ces temps de déprime généralisée, d'une année éprouvante qui nous tient dans l'étau des incertitudes, pour suggérer la bouffée d'espoir qui fait défaut... C'est presqu'une obligation morale de ne pas en rajouter une pelletée sur la tombe de l'insouciance, d'accrocher la bannière de l'espérance à la fenêtre de mon blog! Cela fait quelques années que j'ai gommé le mot "espoir" de mon vocabulaire... Pourtant, au siècle dernier, je me suis définie comme une incurable optimiste, contre vents et marées, que Gilbert traitait même d'inconsciente! Peu à peu, à force d'éprouver les coups du sort qui me faisait dégringoler du haut de mon enthousiasme au moment où j'en éprouvais la plénitude, je suis devenue méfiante. Se relever à chaque fois, c'est héroïque et admirable, certes, mais extrêmement usant... Ne vaut-il pas mieux, par pur réflexe de défense, avancer avec prudence, jetant des regards suspicieux en arrière, toujours prêt à esquiver les mauvais coups ou, du moins, leur faire face. Cette vie en veilleuse est tellement contraire à moi qu'elle n'a d'égale qu'à ma hantise de souffrir encore et encore... Je ne suis pas plus brave que ça, mes chers soeurs et frères en humanité! J'essaie, du moins, d'être honnête.

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Encore l'été...

15 Septembre 2020, 11:29am

Publié par Flora bis

   L'été est de retour, avec 30° et plus, même dans le Nord. Moi qui n'en ai jamais assez, je suis contente de ce petit supplément de bonheur illusoire. Un avant-goût du "Vénasszonyok nyara"  -  "été des vieilles" dit le hongrois qui, au 19 s. ignorait le politiquement correct. De nos jours, il se rattrape et succombe à "l'été indien" comme la plupart des pays.

   Ce n'est pas encore la vraie saison douce qui débute fin de septembre et dure jusqu'à mi-octobre. Des matins brumeux et frais se réchauffent au soleil pâlissant et, sur les toiles d'araignées, des gouttes de rosée tremblent dans les rayons parcimonieux. Les après-midi clémentes, les vieilles s'installent sur les bancs devant les maisons pour une causette, pour réchauffer un peu leurs vieux os et articulations grinçantes, pour emmagasiner un brin de chaleur vivifiante pour les mois d'hiver, afin qu'elle les préserve jusqu'au printemps prochain...

  Tout cela n'est que des réminiscences de mon enfance... Là où j'habite, une avenue encombrée de voitures en stationnement, d'autres vrombissant dans les deux sens pour gagner quelques décamètres entre deux feux rouges, point de bancs devant les maisons... Les vieilles se cloîtrent dans leurs jardins de derrière les murs, les plus âgées deviennent peu à peu invisibles. Sauf une. Elle habite en face, elle a 95 ans. Elle a du mal à marcher mais elle tient à rester chez elle. L'autre jour, je l'ai vue dans sa porte, sur une chaise placée dans l'ouverture. Elle prenait l'air chargé des gaz d'échappement des voitures, de la poussière de la rue, mais elle humait la vie en mouvement...

 

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