Gyula Illyés (1902-1983) : Le vent, le flot, le cerveau
Il existe plusieurs versions de ce poème en français. A chacun en choisir la sienne. Ceux qui connaissent le hongrois, une fois de plus, constateront que, décidément, "traduction = trahison", le poème n'obéit qu'à sa propre musicalité, profondément ancrée dans sa langue d'origine...
A szél, a hab, az agy
A szárnyalást, a madarat
a szél, a céltalan eszelte ki.
A halakat
a habjai gyötörte tenger.
A táncot, a verset, a dalt
az észnélküli
végtelenség-dobálta ember.
Le vent, le flot, le cerveau
L'envol, et l'oiseau ont été
imaginés par le vent, l'inutile.
Les poissons,
par la mer tourmentée par ses flots.
La danse, le poème et le chant
par l'homme irraisonné,
balloté par l'infini.
traduction: László Pödör
Le vent, le flot, l'esprit
L'envol et l'oiseau sont nés,
par le vent fol inventés.
Les poissons,
de la mer tourmentée par ses flots.
La danse, le chant, le poème,
de l'homme irraisonné,
que l'infini ballotte.
traduction: Anne-Marie de Backer
Le vent, l'écume, le cerveau
Le vol, l'oiseau
ont été inventé par le vent inconscient.
Les poissons par les eaux
de la mer blessée d'écumes.
Danse et poème et chant
par l'homme sans cerveau
quel'infini consume.
traduction: György Tímár