Attila Jozsef, étoile filante... (1905-1937)
Aujourd'hui, c'est le jour d'anniversaire d'Attila József qui est, pour beaucoup, le plus grand poète hongrois du vingtième siècle. Il a vécu 32 ans, mort sous un train le 3 décembre 1937.
Le jour de son anniversaire est instauré Journée de la Poésie en Hongrie.
Devenu icône, mythe, le moindre détail accessible de sa courte vie est disséqué, étudié; des témoins partageant ce parcours trop vite interrompu s'attirent un lambeau d'éternité en en dévoilant un bout intime. Des passions se déchaînent, en se l'appropriant.
32 ans, c'est trop tôt pour mourir. On ne peut s'empêcher de regretter nombre de chefs d'oeuvre jamais écrits, d'imaginer la maturité en marche pour une création apaisée... Peut-être. Mais les étoiles filantes finissent rarement en retraités paisibles, radotant sur les grandes leçons à dispenser aux ouailles admiratives...
(ÉN, KI EMBERKÉNT...)
Én, ki emberként vagyok, élve, boldog,
mint olyan dolgok, mik örökre szólnak,
hadd kiáltom szét az egeknek újból -
Flóra, szeretlek!
Ajkaidról lágy lehü, száz varázslat
bűvöl el, hogy hű kutyaként figyeljem
könnyű intését okos ujjaidnak,
mint leszek ember.
Flóra, karcsú, szép kehely, állsz előttem,
mint csokor van tűzve beléd a mennybolt,
s napvirág felhők, remegő levél közt
hajlik az estnek.
Lelkemen szöktet, paripán, a képed,
épp csak érintvén vizeket, mezőket.
Két szemedből fűre, bogárra, tiszta
értelem arad.
Este van, mindent körüláll a csillag,
lásd, a mindenség aranyos kalitka,
benne itt vagy, én csevegőm, oh itt vagy,
rabmadaracskám!
MOI SI HEUREUX...
Moi, si heureux en tant qu'homme vivant,
Moi tels les mots parlant pour l'éternel,
Ah! que je crie au ciel, comme toujours:
Ô ma Flóra, je t'aime!
Un souffle doux et mille sortilèges
De toi m'ont fait ton chien obéissant;
Tes sages doigts, le signe qu'ils m'adressent
Me font être homme enfin!
Toi, belle et large coupe, tu es là,
Le ciel en toi est un bouquet de fleurs,
Fleurs de soleil, nuages, feuilles vives
Contre le soir se penchent.
Mon âme, destrier, tu la chevauches:
Les eaux, les champs, à peine il les effleure!
De tes beaux yeux couvrant herbes, insectes,
Jaillit la raison pure.
C'est le soir, tout autour sont les étoiles,
Vois l'univers, cette cage dorée...
Et comme elle t'enferme, ô mon petit
Oiseau emprisonné!
(traduction: Lucien Feuillade)
Lectures recommandées en français:
"Esprits nomades" - site très riche de Gil Pressnitzer (http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/jozsefattila/attilajozsef.html)
"Attila Jozsef: Aimez-moi L'Oeuvre poétique" éditions Phébus 2005