Où sont passés les Pâques d'autrefois?...
Dimanche et lundi de Pâques approchent. Pour moi, ce seront des jours ordinaires que je passerai probablement seule, les ami(e)s occupé(e)s avec leurs familles, mes enfants en voyage. Je suis contente pour eux, ils avaient grand besoin de se changer les idées. La solitude ne me chagrine pas : heureusement, en bientôt 17 ans, j'ai appris à occuper le temps agréablement en ma compagnie aussi.
C'est bien loin, il est vrai, des effervescences d'autrefois, des préparatifs joyeux dans la maison de mon enfance, préalablement rafraîchie sous le soleil printanier, remplie des effluves du jambon et des saucisses maison qui cuisent doucement, en compagnie des oeufs, dans une énorme marmite qui ne sert qu'à cette occasion. Le défilé des "arroseurs" dont mon père tient à être le premier, à l'aube, versant une bonne rasade d'eau fraîche sous ma couette pour me tirer du sommeil... C'est pour la bonne cause : pour assurer ma bonne santé pour le reste de l'année! Les garçons qui sonneront à la porte jusqu'à midi, utiliseront de l'eau de Cologne de parfums divers dont le cocktail donnera un mélange lourd et inextricable... En échange, ils recevront un oeuf coloré et une pièce qui gonflera leur argent de poche.
Ici, en France, ce coutume n'existe pas. Cela fait bien longtemps que personne ne "m'arrose" plus et cela se ressent à ma petite santé... Là-bas, les parents reposent au cimetière. Je me rends compte avec stupeur que c'est à mon tour de prendre leur place, en première ligne du barrage contre la mort. Le soleil est présent mais ne réchauffe plus la maison de l'enfance, à part les rares moments d'été où nous y allons. A Pâques, les effluves alléchantes du jambon fumé et de la brioche vanillée me manquent... Irrémédiablement.