Le blog de Flora

Voilà un dimanche comme je les aime!

13 Décembre 2021, 13:05pm

Publié par Flora bis

   Nous pataugeons dans la morne saison des jours qui semblent ne s'être levés qu'à moitié, gardant leur pyjama et le lit ouvert, au cas où l'envie d'y replonger serait la plus forte... Nous traînons les pieds du fauteuil au canapé et inversement. D'un oeil blasé, nous balayons le jardin déplumé: il a l'air endormi, lui aussi, avec ses quelques fleurs fanées qui frissonnent dans le vent, en attente du printemps. Même les chats des voisins deviennent rares: ils ont cessé leur procession permanente sur la crête du mur mitoyen et ne guettent plus les oiseaux dans les branches du prunier. 

   D'habitude, je déteste les dimanches où la vie s'arrête et la solitude paraît encore plus profonde. On a l'impression  que tout le monde a une famille, un(e) amoureux(se), des amis dont la compagnie vous enveloppe de sa chaleur vivifiante  -  tous, sauf nous! Hier, le coup de fil de Martine m'a sauvée de la déprime du dimanche. Nous avons décidé d'aller au cinéma vers 17h pour découvrir le "West Side story" de Spielberg qui vient d'arriver sur nos écrans.

 Ma génération a encore en tête la version originale de R. Wise et de J. Robbins, sortie en 1961 et couronnée 10 Oscars. La nouvelle version est plus âpre, plus ancrée dans la réalité de son époque, faisant écho en même temps aux problèmes d'aujourd'hui: racisme, tensions entre groupes ethniques et la conscience naissante que les bandes rivales qui s'affrontent sont finalement à la merci, à titre égal, d'un même système vorace qui fait de leur scène de vie un champ de ruine... (le survol du quartier de West Side en démolition, par le hasard des événements de la semaine, m'a rappelé les images tragiques de la tornade du Kentucky). En revoyant quelques scènes de la première version, les anciens Jets et Sharks paraîssent bien peignés, tirés aux quatre épingles comparés à ceux de Spielberg, hirsutes, se roulant dans la poussières de leurs rues démolies... Les bagarres chorégraphiées avec beaucoup de forces et de réalisme (qui restent quand-même de la danse!) soufflent une énergie époustouflante, celle du désespoir... Tout cela, sur fond de la musique de Léonard Bernstein: que des "tubes" éternels qui hantent nos oreilles!

   Deux heures et demie intenses plus tard, nous avons terminé la soirée très agréablement, à la table d'un petit resto. En voilà un dimanche bien sympathique!

 

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