Qu'est-ce qui sauvera le monde?...
Les religions vacillent, elles ne parviennent plus à nous libérer de nos grandes peurs de la souffrance, du Néant. Les sciences donnent parfois l'impression d'échapper aux apprentis sorciers et de susciter plus d'angoisse que de promesse de salut. Pendant longtemps, la politique, les idéaux nous berçaient de l'illusion de notre libre arbitre, du pouvoir de la volonté humaine à changer la face du monde. Une par une, nos illusions s'effondrent. Nous ne sommes plus maîtres de notre destin, impuissants témoins devant la fuite en avant de l'humain autodestructeur qui, au mieux, cache la tête sous le sable pour ne pas voir l'instant de sa perte. L'homme nu grelotte au milieu du désert de sa solitude...
Vision apocalyptique exagérée ou lucide, découlant d'une simple réflexion sur l'état de notre monde? Que reste-t-il à l'homme pour pouvoir continuer à vivre? Certains répondent: l'Amour. Comme ça, avec un grand A. Pour signifier peut-être qu'il ne s'agit pas d'un sentiment à la petite semaine, celui qui passe et qui nous plonge dans la détresse mais d'une gigantesque et mystérieuse onde d'énergie enveloppante et salvatrice. On s'y sentira bien, à l'abri de tous les dangers comme dans le liquide originel de nos premiers instants de vie...
J'ai du mal, j'ai du mal à croire à la survenue de cette force, soudain universelle qui balaye les guerres, l'agressivité attisée par l'appât du gain, l'indifférence glaçante, transformant les milliards d'humains en un troupeau pacifique bêlant à l'unisson l'amour de son prochain... Dans un monde tiède qui deviendrait rapidement à mourir d'ennui. Comme un genre de paradis terrestre.
L'Amour doit demeurer un idéal, un souhait ardent et une réalisation difficile qu'il convient de mériter. Comme un diamant étincelant et rare: il ne faut pas le galvauder.