Pour la Journée des femmes...
J'ai longuement hésité avant de formuler ces quelques phrases pour marquer la date. Je me méfie un peu de ces commémorations qui octroient une journée à une cause pour mieux l'oublier le reste du temps... Puis, je me suis dit que c'était une occasion à quelques fugaces réflexions...
Parfois, certaines personnes poussent le zèle à avancer l'idée qu'un monde dirigé par les femmes serait plus juste, plus paisible. Certes, il serait bon que les rênes du pouvoir soient mieux réparties entre les mains masculines et féminines. Mais placer autant d'espoir dans un pouvoir au féminin serait, à mon avis, illusoire. Je soupçonne la cause de ce crédit de confiance dans le simple fait qu'elles soient moins corrompues par l'exercice du pouvoir, tout simplement. Qu'elles doivent encore apporter leurs preuves dans ce domaine! Mais je doute que génétiquement, nous soyons mieux programmées à cet égard.
L'émancipation des femmes passe indiscutablement par leur autonomie économique. Une femme qui s'assume financièrement, par son travail surtout (je ne m'occupe pas de riches rentières), n'a pas besoin de "tuteur" pour tenir debout. Elle peut donc se respecter et exiger le respect envers elle. Du coup, la place traditionnelle de l'homme vacille: plus besoin de protecteur qui vous entretient et qui, en échange, peut avoir ses exigences. Pour qui vous remplissez le rôle de la mère irréprochable de ses enfants, de la fée du logis et du pot de fleurs décoratif à l'occasion... De plus en plus de femmes préfèrent s'assumer seules, fortes de leur indépendance acquise. Je ne suis pas de ces féministes enragées qui veulent exterminer la gent masculine pour vivre entre amazones. Je rêve d'un nouveau statut pour l'homme qui en ferait un partenaire intelligent, sans lui ôter pour autant la virilité...
dessin: portrait d'Arundhaty Roy, extraordinaire romancière indienne par R.T. (alias flora)