Extrait du cahier rouge... qui touche à sa fin
Ces quelques notes ont été prises il y a bientôt 2 ans... Rien de nouveau sous le soleil! Je les retranscris telles que je les ai jetées sur la page, à la hâte, sans dictionnaire ni correction. Tant pis pour les imperfections ou les fautes: un journal de bord "léché" est une triche...
4 février 2010
Depuis ma dernière note, nous avons même changé d'année! Ce n'est pas l'envie qui me manquait de me saisir de ce cahier et du feutre pour me soûler "du mot juste", du moins de sa tentative. Un décembre épuisant, effervescent qui m'a laissée exsangue mais heureuse de me laisser bousculer encore: j'imagine trop facilement une vie étriquée, compassée, douillette mais puant la naphtaline... sinon le moisi?... Alors, je préfère, tant que je peux encore, la bousculade occasionnée par le passage intempestif de mes petites-filles ou d'un dîner entre amis. Mon problème, ce poids infini d'inertie qui me maintient dans un immobilisme crasse! J'ai tant de choses à faire, tant d'envies que, en fin de compte, ne sachant pas par où commencer, je reste paralysée et je ne bouge plus... Et le temps s'enfuit inexorablement, me laissant engluée dans des tâches et des objets inutiles, accumulés...
5 février 2010
Dois-je être fière de moi, après l'exploit d'hier d'être allée faire un tour à la déchetterie et d'avoir traduit le poème de Radnóti: "Tétova óda" pour Mu? Deux heures de boulot réel pour être suspendue le reste du temps sur l'écran de mon Mac... Addiction totale; il faut que je m'en arrache car je sens les effets du trou noir du Net, du virtuel dont les contacts faussement réconfortants mais totalement irréels et éphémères m'enferment petit à petit dans une bulle illusoire. Il faut que je retrouve le chemin du réel, du moins celui de l'écriture et du dessin, des échanges de vive voix. Briser ce cocon douillet mais somme toute stérile. Allez, je vais nettoyer le bureau de Gilbert!...