Le blog de Flora

De la beauté et de ses répercussions

16 Avril 2021, 11:07am

Publié par Flora bis

   Cette semaine, j'ai publié sur F-B une de mes photos, prise il y a bien longtemps, à mes 22 ans. Je ne l'aimais pas trop, ne la trouvant pas tout à fait moche, mais la beauté ne me venait même pas à l'esprit. Je l'ai quand-même publiée... Pourquoi? Un vague sentiment d'indulgence m'a effleurée: finalement, elle n'était pas si mal, cette jeune femme qui portait sur son visage l'air commun à tous les jeunes gens... La beauté de la jeunesse. Celle qu'il faut fixer sur des images car elle est tout sauf immuable.

à 15 ans

Me concernant, l'idée de la beauté ne m'a jamais effleurée. Ce n'était pas un tourment, non plus: elle n'entrait pas en ligne de compte, tout simplement. J'étais, de plus, assez maigrelette (si, si!), pendant les vacances, la famille m'envoyait chez mes grands-parents, dans l'espoir que je reviendrais avec quelques kilos en plus. Peine perdue! Mes résultats scolaires étaient les seules sources de compliments que j'ai eus de la part de mes parents... 

Changement à Moscou: j'ai commencé à y croire un peu... Certes, pas à ma beauté, mais à un certain charme que je possédais, apparemment, et qui attirait... Je me souviens d'une soirée où je dansais, dans la petite robe bleue empruntée à ma copine pour l'occasion, et un des participants, enflammé mais toujours impeccablement correct, m'a dit à l'oreille: "Ты здесь королева!" ("Ici, c'est toi la reine!") J'ai été sidérée, n'y ayant jamais pensé, bien sûr! 

à Moscou

Je me demande maintenant, à mon âge où la beauté n'a plus que la chance mince d'être intérieure, quelle est l'origine de tout cela? Dans ma famille, comme chez beaucoup d'autres, il n'était pas d'usage d'évoquer la beauté des uns ou des autres. Cela aurait été considéré comme "vanité" sévèrement bannie. C'était un caprice des riches qui avaient du temps à perdre. Pire encore: ma mère, en guerre latente avec sa belle-mère, m'a souvent dit que ma grand-mère était laide (avec une grosse dose de subjectivité injuste de sa part, d'ailleurs), et lors qu'elle m'en voulait, me disait que c'était à elle je ressemblais!... Il y a mieux pour cultiver l'estime de soi chez un enfant, me semble-t-il...

ma grand-mère paternelle

  

   

   

   

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A
Relativement récemment, une amie m'a dit que l'un de mes frères était le plus bel homme qu'elle ait jamais vu. J'ai été estomaquée ; je n'avais jamais imaginé que mes frères puissent être beaux. Mais en y réfléchissant, il avait beaucoup de succès, que j'attribuais à son sens de la conversation... <br /> <br /> Cela ne lui a pas particulièrement porté bonheur d'ailleurs.
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F
Oui, je me reconnais parfaitement dans votre réflexion! La beauté éventuelle des membres de la famille, en tant que sujet, n'existait pas dans mon enfance... ou alors, comme une espèce de frivolité ou coquetterie qu'il fallait éviter. L'importance se situait ailleurs: le courage, la politesse, l'honnêteté, la gaité etc... Je me suis aperçue beaucoup plus tard, par les remarques d'autrui que ma mère a été et restait belle, même à un âge avancé...